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Réactualiser les valeurs de reliquat azoté selon la lame drainante

Etant donné les fortes pluies qui ont touché certaines régions depuis le début de l’année, il est nécessaire d’évaluer l’impact du drainage sur l’évolution du reliquat azoté en sortie d’hiver, mesuré fin janvier/début février.

Pour mesurer l’azote du sol disponible pour les cultures, des abaques sont mises à disposition par le Comifer.
Pour mesurer l’azote du sol disponible pour les cultures, des abaques sont mises à disposition par le Comifer.
© Arvalis N. Cornec


Les précipitations importantes ont pu engendrer la lixiviation de l’azote nitrique du sol au-delà de la profondeur maximale d’enracinement de la culture, réduisant le stock d’azote minéral disponible pour cette dernière. Ce phénomène dépend du type de sol et de la lame drainante (quantité d’eau qui passe sous la profondeur exploitée par les racines).
Or, le stock d’azote minéral à la date d’ouverture du bilan (ou reliquat azoté sortie d’hiver, RSH) permet de calculer la dose d’azote à épandre. Si la mesure du RSH est intervenue avant des séquences de pluies intenses, une réactualisation des valeurs s’impose.
En première approximation, la lame drainante peut correspondre au cumul des pluies sur une période donnée si le sol est à la capacité au champ au départ et, si les conditions d’évapotranspiration sont peu intenses (souvent le cas en période hivernale avec de faible ETP).
Dans le cas contraire, il est possible de l’estimer en se basant sur un bilan hydrique au moment du prélèvement.

Des abaques pour estimer les pertes
L’azote du sol disponible pour les cultures peut être estimé finement par modélisation. A défaut de pouvoir utiliser un modèle, des abaques sont mises à disposition par le Comifer. La valeur de reliquat valorisable (Ri) à retenir pour le calcul de la dose X sera ajustée en fonction de la lame d’eau drainée depuis la date de prélèvement de terre, du type de sol et de sa profondeur.
Pour le calcul, on peut prendre en compte la totalité de l’azote minéral du sol - l’azote nitrique (N-NO3) et l’azote ammoniacal (N-NH4) - car on considère que l’azote ammoniacal va très vite se transformer en azote nitrique.
Un exemple concret : je suis sur un limon profond (90-100 cm) et j’ai effectué des prélèvements sur trois horizons de sol le 14 janvier. L’analyse de terre indique 50 kg d’azote nitrique (N-NO3) dans l’horizon 0-30 cm, 20 kg dans l’horizon 30-60 et 30 kg dans l’horizon 60-90. Ceci fait un total de 100 kg N de reliquat. Entre le 15 janvier et le 15 février, il a plu 107 mm. Je considère que mes sols étaient à la capacité au champ au moment du prélèvement ; ce cumul de pluie correspond donc à la lame drainante.
A partir de ces informations, les abaques du Comifer permettent de mesurer le pourcentage de perte d’azote par lixiviation pour chaque horizon (figure 1). Pour un sol de limon profond, une lame drainante de 100 mm provoque la perte définitive de 4,2 % de l’azote nitrique présent dans l’horizon 0-30 cm, 23,7 % de l’azote nitrique de l’horizon 30-60 et 82,2 % de l’azote nitrique de l’horizon 60-90. Dans notre cas d’étude, cela correspond à 2,1 kg N-NO3 perdus de l’horizon 0-30 (ils partent directement sous la profondeur de sol exploitable par les racines), 4,7 kg pour l’horizon 30-60 et 24,7 kg pour l’horizon 60-90.
Au final, au 15 février, on peut considérer que la fourniture en azote du sol est réduite de 31,5 kg/ha depuis la mesure du reliquat le 14 janvier. Le stock d’azote minéral du sol à prendre en compte pour le calcul de la dose totale est donc de 68,5 kg N-NO3.

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