Aller au contenu principal

Récolte de betteraves 2014 : rendements records en perspective

Gros rendements, forfaitisation du collet, marché du sucre en excédent... les caractéristiques de la campagne betteravière.

Le planteur doit livrer une betterave avec tout son collet, très faiblement scalpée et sans feuille.
Le planteur doit livrer une betterave avec tout son collet, très faiblement scalpée et sans feuille.
© jc gutner

Au syndicat betteravier comme chez les industriels on prévoit cette année une récolte de betteraves très abondante. Les surfaces ont légèrement augmenté, de l'ordre de 4% chez SVI (Sainte-Emilie), de 2% chez Tereos et d'un peu plus de 1% à Roye. Mais surtout, la météo humide de l'été a fait que l'on arrive à des poids de racine très au-dessus de la moyenne des cinq ans. La richesse reste toutefois peu élevée, mais le temps ensoleillé aidant, elle continue de progresser. Le dernier prélèvement réalisé par l'Asbs le 1er septembre faisait état d'un rendement à 16 supérieur de 12% à la moyenne des cinq ans, et l'on s'attend ainsi à atteindre dans la Somme un rendement qui devrait égaler, voire dépasser, les 94 tonnes à 16 des années record 2009 et 2011.
De ce fait, les durées de campagne des sucreries vont encore s'allonger. Sainte-Emile va pour la première fois atteindre le cap des cent jours. Pour les autres usines, ce sera de 122 à 128 jours.

La tare collet, c'est fini !
La CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) le demandait depuis longtemps, c'est désormais chose faite. Hormis deux petites usines de Sud de Paris, toutes les sucreries de France passent cette année à la forfaitisation de la tare collet. Les adhérents de l'Asbs (Association syndicale betteravière de la Somme) ont reçu une plaquette qui leur explique en détail le nouveau système de réception.
Désormais, le planteur doit livrer une betterave avec tout son collet, très faiblement scalpée et sans feuille. Il faudra donc adapter l'arrachage, avec notamment des scalpeurs bien affutés. Ces nouvelles conditions de livraisons doivent permettre au planteur d'optimiser son rendement. Et l'on assure aussi une meilleure conservation des betteraves dans les silos.
A l'arrivée du camion à l'usine, un échantillon de 50 kg de betteraves est prélevé dans les cases prédifinies de la benne. Il va servir à déterminer la tare terre et la richesse.
Le lavage reste identique. Mais, cette opération reste surveillée de très près par le syndicat betteravier. "Nous estimons qu'il y a trop de pertes au lavage dans les centres de réceptions, commente Dominique Fiévez, président de l'Asbs. Aussi, nous menons une action auprès de l'administration pour faire changer à ce niveau la règlementation qui n'est plus adaptée".
La qualité de l'effeuillage des betteraves est jugée sur la table de tri. Une photo permet de visualiser celles qui présentent trop de feuilles. Une pénalité est appliquée si l'on trouve plus de dix-huit betteraves avec des feuilles sur un silo. Cette pénalité est alourdie à partir de vingt-cinq betteraves avec feuilles.
L'opération de mesure de la richesse ne change pas. Mais il faut noter que le niveau de richesse sera légèrement inférieure à celui des années précédentes puisque c'est maintenant la betterave entière qui passe à la saccharimétrie. L'écart est estimé à 0,25°.

Le déterrage arrive à Sainte-Emilie
Autre changement, le protocole tare terre évolue chez Tereos et Cristal Union. Il est davantage incitatif. Il s'agit de dissuader le planteur de livrer trop de terre, sans pour autant le pénaliser plus que les années précédentes.
A Sainte-Emilie, la moitié des betteraves vont maintenant être déterrées. Trois déterreurs à panier vont être utilisés à cet effet et il y aura un essai avec un avaleur durant la période du deuxième tour sur une grue du Santerre.

Risque de gel : bâchage obligatoire
Conséquence de l'allongement des campagnes, si un risque de gel est annoncé, l'industriel pourra demander le bâchage obligatoire des silos. Faute de quoi, le planteur s'expose à une pénalité.
S'il le souhaite, le planteur pourra aussi bâcher préventivement ses silos à partir du 20 novembre et il bénéficiera pour cela d'une indemnité améliorée. Ce système s'applique à ceux qui livrent aux usines de Boiry, Attin, Sainte-Emilie et Roye.

Economie : des nuages arrivent
Nous venons de connaître deux années excellentes pour la rémunération des betteraves. Le supplément de prix des planteurs SVI et SLS a atteint environ 15 eu­ros/tonnes pour les betteraves de 2012. Pour celles de 2013 dont les sucres sont en fin de commercialisation, il sera réduit de moitié, autour de 7 à 8 euros. C'est la conséquence de la baisse des cours du sucre. Elle se fera encore sentir pour les betteraves 2014 que l'on va récolter et dont le supplément de prix va encore baisser.
Le marché mondial du sucre est aujourd'hui très engorgé, avec six mois de stocks, conséquence de quatre années consécutives de production supérieure à la consommation. Et l'excellente récolte qui se prépare cette année en Europe ne fera qu'alourdir encore ce marché.
"L'enjeu sera de trouver toutes les solutions pour écouler cette récolte 2014 et faire en sorte qu'il y ait le moins de report possible", commente Dominique Fiévez.
Ce qui pose déjà la question des surfaces pour 2015. Il est sûr que les contrats ne seront pas à, la hausse. Dans ces conditions, la consigne devrait être à la modération pour les futurs emblavements.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde