Aller au contenu principal

Récolte du miscanthus : de l'innovation en perspective

Une démonstration de nouvelles techniques de récolte du miscanthus a eu lieu à Hangest-sur-Somme (80).

© AAP

La société NovaBiom en association avec le cons­tructeur Kuhn a organisé le 17 avril dernier une démonstration de récolte de miscanthus avec du matériel innovant chez Philippe colin, agriculteur à Hangest-sur-Somme qui cultive 250 ha de cette plante pérenne. Le but de l’après midi était de montrer que chaque filière de valorisation a son procédé de récolte.

Un chantier d’ensilage à haut débit
Le miscanthus se récolte sec au cours du mois d’avril et présente un rendement d’environ 15 tonnes de MS/ha en conditions pédoclimatiques favorables (profondeur du sol, alimentation en eau…). Il est traditionnellement récolté à l’aide d’ensileuses à maïs non modifiées équipées d’un bec rotatif. Pour augmenter les débits de chantier, Philippe Colin a fait modifier le pont arrière de l’ensileuse par un constructeur du Jura (Ets Racine) de manière à y atteler une benne de semi remorque. Avant cette modification, le chantier nécessitait trois bennes agricoles de 40 m3 avec trois chauffeurs et donc trois tracteurs. Le débit était de 2 à 2,5 ha/h. Aujourd’hui, le débit passe à 3 ha/h mais en utilisant seulement deux remor­ques de semi et un tracteur routier avec chauffeur.
La consé­quence : coûts réduits en main d’œuvre et surtout 2,5 fois moins de kilomètres parcourus.Le problème du miscanthus ensilé réside dans la logistique. En effet, sa densité de 120 à 130 kg/m3 peut générer des surcoûts impactant sur de longs transports.

Un broyeur qui solutionne le problème de densité
Le nouveau broyeur biomasse Kuhn de 3,20 m, associé à une presse classique permet de récolter le miscanthus en bottes de qualité en un seul passage de tracteur. Il s’ensuit une réduction du coût de récolte en bottes pouvant être de l’ordre de 10 euros par tonne de miscanthus.
Jusqu’à présent, la récolte en bottes de miscanthus se faisait en deux passages d’outils : d’abord une faucheuse andaineuse puis une presse.
Dans cette méthode, la première étape de fauchage andainage est réalisée le plus souvent par une ensileuse modifiée, surdimensionnée, lourde et coûteuse. Les faucheuses conditionneuses de leur côté peuvent poser des problèmes de longueur de tige pour l’approvisionnement de la faucheuse, et générer des bourrages en entrée de presse.
En matière d’approvisionnement en miscanthus, il n’y a pas de solution logistique unique. Il convient de prendre en compte les spécificités de chaque projet pour mettre en place la chaîne d’approvisionnement la plus adaptée.

Approvisionnement en bottes
La plupart des projets développés en France à ce jour utilisent du miscanthus ensilé en copeaux, plus économique dans le cadre de la mise en place de circuits courts (40 km entre le champ et la chaufferie) ou ultra court (5 km), et prêt à emploi (l’utilisation de bottes rend généralement nécessaire une étape supplémentaire de broyage avant usage).
Mais de plus en plus de projets en France et ailleurs en Europe sont approvisionnés en bottes, car celles-ci sont plus denses et plus faciles à stocker et à déplacer. La récolte du miscanthus en bottes en un seul passage avec le broyeur Kuhn avec dispositif d’andainage ouvre donc des perspectives nouvelles en venant réduire les coûts de production des bottes et en simplifiant les chantiers.

Pour tous renseignements :
- Chambre d'agriculture de la Somme : Aurélien Deceuninck au 03 22 33 69 78.
- NovaBiom, société spécialisée dans la culture et la logistique de la biomasse végétale Ferme de Vauventriers, 28300 Champhol.  Tél.02 37 21 47 00.

ZOOM
Un guide pour choisir les cultures biomasse

La biomasse est considérée comme une source d'énergie renouvelable alternative aux sources d'énergie fossile. Son utilisation soulève encore nombre de questions. La chambre régionale d'agriculture de Picardie est pilote à l'échelle nationale du Réseau mixte technologique biomasse qui rassemble une vingtaine de partenaires (instituts techniques, centres de recherche, établissements d'enseignement...) travaillant sur ces questions. Elle a organisé dans ce cadre un colloque à Paris le 11 avril dernier. Celui-ci s'est déroulé autours de trois temps forts.
D'abord, la présentation du "Lignoguide" réalisé par le réseau. Il s'agit d'un guide destiné à aider les personnes intéressées dans le choix d'une culture biomasse (miscanthus par exemple) en fonction du sol, du climat et des possibilités de valorisation dans la région.
Ont ensuite été évoqués les questions de logistique. En général, la matière première tirée de la biomasse est volumineuse, donc difficile à transporter et à stocker. Des solutions arrivent toutefois comme le "biobaler" pour les taillis ou un type d'ensileuse adaptée aux cultures telles que le miscanthus.
Enfin, ce colloque a débattu sur les a-priori qui courent sur l'utilisation de la biomasse et les réponses à apporter. Par exemple : les cultures biomasse vont concurrencer les cultures alimentaires, les filières existantes de valorisation des co-produits de l'industrie, ou encore l'inorganisation de la filière, les limites de la ressource.

Pour tout savoir sur ce colloque et les travaux réalisés sur la biomasse énergie : www.biomasse-territoire.info

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

aides Pac versement calendrier
Versement des aides PAC : le point sur le calendrier

À l'occasion d'un point avec la presse le 12 mars, le cabinet du ministre de l'Agriculture a confirmé le périmètre des aides…

Face aux critiques, Arnaud Rousseau défend sa façon d’être agriculteur

Le président de la FNSEA a accepté de recevoir la rédaction de Réussir.fr pendant plus de deux heures sur sa ferme de Trocy-en…

cristal union pulpes Total Energies méthanisation biogaz
Total Énergies va produire du biogaz à partir de pulpes de betteraves normandes

En Seine-Maritime, Total Énergies s’associe au groupe coopératif sucrier Cristal Union pour produire du biogaz à partir de…

Le député Emmanuel Maquet en discussion avec la profession agricole samarienne.
Ce député qui demande au gouvernement d’arrêter «d’emmerder» les agriculteurs

Lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’agriculture fin février, le samarien Emmanuel Maquet est revenu sur les…

Département de la Somme et Chambre départementale d’agriculture ont inauguré un espace commun de promotion au Sia  en ce milieu de semaine. Une première qui sera sans doute renouvelée l’an prochain.
Au Sia, la Somme vante une alimentation la plus locale possible

Pour sa première participation au Salon international de l’agriculture à Paris, le Département et la Chambre d’agriculture ont…

Dans certaines régions de production, les conditions d’arrachage et de stockage ont été perturbées par les conditions  météorologiques, obligeant planteurs, usines et coopérative à s’adapter.
Les trois raisons d’une rémunération «jamais atteinte» pour les betteraviers de Tereos

Le groupe coopératif sucrier Tereos a annoncé fin de semaine dernière une rémunération «jamais atteinte» des betteraves à ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde