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Sainte-Emilie : un réel potentiel de développement

Le groupe Cristal Union réalise divers investissements dans la sucrerie. La coopérative compte désormais 912 planteurs adhérents.

© Stéphane Leitenberger + AAP

«Le fonctionnement de notre usine est en net progrès, cela est le fruit d’une volonté de développement du groupe», a déclaré Jérôme Fourdinier, président de la coopérative de Sainte-Emilie, lors de l'assemblée le 4 février dernier à Péronne. En présence d'Olivier de Bohan, président de Cristal Union et d'Alain Commissaire, le directeur général.
Au cours de la campagne 2013-2014, la coopérative a accueilli douze nouveaux adhérents, ce qui porte désormais à 912 le nombre de coopérateurs à Saint-Emilie, soit 90% des planteurs de la sucrerie.
Côté production, les surfaces ont progressé de 3% en 2014, atteignant au total 16 600 hectares. Les rendements de cette campagne sont très corrects et en légère hausse : 90,2 tonnes par hectare à 16, contre 86,5 tonnes lors de la campagne précédente. On a observé de fortes disparités d’une parcelle à l'autre, conséquence notamment des différentes dates de levées.

93 jours de campagne en 2014
La sucrerie de Sainte-Emilie avait des durées de campagne courtes. Cristal Union a pour objectif, ici comme ailleurs, de les augmenter, ce qui a commencé à se concrétiser : l'usine a tourné 93 jours en 2014, contre 88 jours en 2013. Elle a écrasé 500 tonnes de betteraves en plus par jour par rapport à 2013. Les intervenants ont insisté sur l’importante montée en cadence de cette sucrerie qui a traité environ 16 000 tonnes de betteraves dès son deuxième jour de fonctionnement. La moyenne a atteint 16 400 tonnes/jour sur la campagne, et les 17 000 tonnes ont même été dépassées durant les vingt derniers jours, un record pour la sucrerie. Saint-Emilie possède donc un réel potentiel de production dont l'industriel entend bien profiter.
Pour preuve, les investissements réalisés sur le site. Citons notamment la construction d'un étage supplémentaire au décanteur pour l'épuration des jus. Ce qui doit permettre de travailler un plus gros volume de betteraves. Ce «plan de compétitivité 2014-2017» va se concrétiser par de nouveaux travaux pour optimiser et simplifier le processus de fabrication, réduire ainsi la consommation d'eau et d'énergie et par conséquent les coûts de production. 20% des sucres étant destinés à la fabrication de boissons sucrées, huit filtres à jus seront installés. Les travaux d'installation de la chaufferie au gaz seront poursuivis, la mise en service étant prévue en 2018.

Management participatif
Sainte-Emilie a fait également de la sécurité l’une de ses priorités en 2014. Le service QSE a beaucoup œuvré pour améliorer la circulation des camions dans l’usine et sensibiliser les chauffeurs au civisme sur la route. Ces efforts ont permis d'atteindre le zéro accident.
La sucrerie fait aussi l'objet d'un plan «EVE», Ensemble vers l'excellence, pour mettre l'homme au coeur de l'entreprise, et développer le management participatif pour gagner en performance. A noter que l'usine change de directeur. Alain Bouilly, chaudement félicité pour le travail accompli à Sainte-Emilie, va diriger l'usine d'Arcis-sur-Aube, la plus importante du groupe. C'est le directeur de l'usine de Sillery, Vincent Lagace, qui lui succède.
La proximité avec les adhérents fait également partie des priorités de la coopérative : amélioration de l’écoute, amélioration des prestations de services…
«L’année 2014 a été marquée par deux évolutions notables : la forfaitisation du collet et la mise en place du déterrage», a indiqué Jean-Marc Wissocq, vice-président de la coopérative. Le décolletage manuel a été supprimé et remplacé par l'application d'un collet forfaitaire de 7% à toutes les réceptions. «Très peu de silos ont été pénalisés, les planteurs ont bien su s’adapter», a-t-il souligné.

Arrivée du déterrage
D’autre part, le déterrage des betteraves au silo a été introduit avec tous les avantages que cela apporte : réduction de la tare-terre (55 000 tonnes de terre laissées au champ) et donc des pénalités pour les planteurs, meilleure qualité de lavage des betteraves, moins de terre dans les cossettes et donc dans l'ensemble du processus de production, baisse du nombre de camions sur les routes, économies d’énergie.
Le déterrage n'est pas encore total puisqu'il n'a concerné que 52% des tonnages de Sainte-Emilie durant cette campagne. Mais l’objectif est d'atteindre les 100% dès cette année 2015. Là aussi, les planteurs se sont bien adaptés à ce changement, notamment en ce qui concerne l'emplacement des silos.
A noter par ailleurs que l'allongement de la durée de campagne s'est accompagné d'une incitation au bâchage des silos.

Quels prix en 2015 ?
Côté économique, les excellents résultats réalisés par Cristal Union au cours de l'exercice 2013, vont conduire à verser au 31 mars prochain au planteurs du groupe un supplément de prix de 7,7 euros/t..
En 2015, les coopérateurs de Sainte-Emilie vont semer leurs premières betteraves qui bénéficieront de la même valorisation que celles des planteurs historiques de Cristal Union.
Mais les cours du sucre ont chuté depuis deux campagnes, passant de 738 euros/t en janvier 2013 à 453 euros/t en octobre 2014. A quel prix seront payées les betteraves hors quota de la récolte 2014 ? Moins de 25 euros/tonnes. Probablement. Aucun intervenant ne s'est précisément prononcé. «Nous sommes à l’aube d’une année difficile», a prévenu Olivier de Bohan. Toutefois, le groupe est en bonne santé. Grâce aux excellentes années précédentes, aux choix pertinents du groupe, et à la performance des planteurs (41% d'entre eux font plus de 100 tonnes et 11% plus de 110 tonnes), Cristal Union est aujourd'hui revenu au même niveau d'endettement qu'avant le rachat de la Vermandoise Industrie.


Le groupe Cristal Union (en 2014)
- 90 millions d’euros investis.
- 1,815 milliard d'euros de chiffre d'affaires (1,957 milliard d'euros la campagne précédente).
- 1,160 milliard d'euros de capitaux propres.
- 94 millions d'euros de compléments de prix distribués.
- Nouvelle identité pour la filiale de commercialisation CristalCo
- Mise en service d’une usine en Algérie en 2015.
- Construction du siège social du groupe à Reims Bezanne.

Tereos invite Cristal Union à un rapprochement

A l'approche de la fin des quotas sucriers en 2017 et dans un contexte sucrier mondial de prix bas, les grandes manoeuvres sont visiblement lancées. Un article paru dans Le Figaro le 30 janvier a mis le feu au poudre et fait sortir les dirigeants de Cristal Union de leurs gonds. Selon le quotidien, Tereos ne serait pas opposé à un mariage avec Cristal Union, au contraire de ce dernier qui bien que prêt à passer seul l’après-quota, aurait néanmoins engagé «des pourparlers en vue d'un rapprochement avec Nordzucker», ce que les dirigeants démentent. Sans plus attendre, par voie d’un communiqué publié le même jour, Olivier de Bohan et Alain Commissaire, respectivement président et directeur général de cristal Union, ont indiqué qu’«aucune discussion n’est en cours ou envisagée», précisant que «notre structure financière, qui visiblement fait envie, nous permettra de traverser cette période délicate».
Le 3 février, Tereos se fendait d’un communiqué aussi long que celui de Cristal Union était court. le 5e sucrier mondial qui s’adresse clairement aux betteraviers français, énumère toutes les bonnes raisons d’un tel rapprochement «le plus logique d’un point de vue de la gouvernance et de la vocation coopérative». Pour appuyer son argumentaire, Tereos a même adressé un courrier directement à tous les administrateurs de cristal Union.
Dans un nouveau communiqué du 4 février, le conseil d'administration de Cristal Union indique qu'il a «unanimement rejeté les propositions de rapprochement collectives et individuelles» de Tereos. Il ajoute que «Cristal Union a déjà défini et mis en oeuvre une stratégie afin de se préparer à l'après quota et entend poursuivre son développement en toute indépendance dans l'intérêt de ses 9 000 coopérateurs».

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