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Sana Terra garde la tête haute malgré une mauvaise récolte 2016

La coopérative agricole tenait son assemblée générale ce 13 décembre. Au programme : bilan de la campagne 2016 et perspectives d’avenir.

Jean-François Florin, directeur de Sana Terra, peut enfin se réjouir d’une bonne récolte 2017.
Jean-François Florin, directeur de Sana Terra, peut enfin se réjouir d’une bonne récolte 2017.
© © A. P.


40 % de perte de collecte au total. Un chiffre d’affaires de 57 millions d’euros en 2016-2017, soit 14 % de moins que l’année précédente… «Nous subissons la très mauvaise récolte 2016», explique Jean-François Florin, directeur de Sana Terra.
Pour la coopérative, les céréales sont toujours la principale activité, avec 24,85 % du chiffre d’affaires, devant l’approvisionnement (33,76 %), les pommes de terre (19,10 %) et les semences (4,29 %). Mais les aléas climatiques de 2016 (excès d’eau en fin de cycle en juin, notamment) ont, comme partout, engendré une récolte catastrophique. Bi­lan : à peine plus de 120 000 tonnes récoltées en 2016 contre 200 000 tonnes environ l’année précédente.
Le blé est la principale céréale collectée par Sana Terra (77,30 %), le reste étant l’orge (9,54 %), puis le colza, les blé de semence, le maïs, les pois, la féverole et l’avoine. Tous ces produits ont connu une baisse de collecte suite à la moisson 2016. La qualité n’était pas non plus au rendez-vous. Pour le blé, par exemple, alors que la norme du poids spécifique (PS) est de 76 kg, le PS moyen rentré était de 70,4 kg.
Sana Terra essaie pourtant de valoriser ses céréales comme produit de qualité auprès des clients. «Cette fois, le pari n’était vraiment pas facile à relever, assure Jean-François Florin. En meunerie, qui représente 40 % de nos ventes, nous essayons de travailler le label rouge au maximum pour satisfaire la demande. Le blé meunerie est à 76,37 kg de PS. Nous devons aussi être très attentifs à la qualité du blé biscuitier (8,81 % de la vente), spécialité de la coopérative.» Ce dernier est sorti à un PS de 71,9 kg.
En termes de prix, le prix moyen pondéré du blé, réfaction déduite, s’élève à 146,7 €/t. Dans le détail : le blé label rouge et le biscuitier s’élèvent à 160 €/t, le VRM et le BPMF (meunerie) à 155 €/t et le blé tendre à 154 €/t.

Approvisionnement et semences
En approvisionnement, là aussi, le chiffre d’affaires a diminué, passant de 22 627 k€ en 2015-2016 à 22 199 k€ en 2016-2017. Ce chiffre d’affaires est réalisé à 47 % avec les phytos, puis les engrais (24 %), les semences (11 %). «La campagne, dans ce domaine aussi, a été fortement marquée par les difficultés liées à la récolte 2016», assure-t-on chez Sana Terra. La mauvaise récolte a induit une mise en place à court terme des approvisionnements, un accompagnement spécifique et des propositions de solutions économiques dès les semis. Heureusement, la période qui a suivi présentait un faible contexte maladies (blé/pomme de terre). Les projets fusent dans ce domaine : la solution Isa Préco, pour la traçabilité des conseils, est déployée, et les expérimentations autour de la fertilisation, notamment en pomme de terre, se poursuivent.
Pour la même période, l’activité semences est, elle aussi, fortement en recul, passant de 35 570 t en 2015 à 30 000 t en 2016, et un chiffre d’affaires de 2 620 000 €, réalisé à 75 % grâce au blé tendre d’hiver. La raison : une qualité de récolte très mauvaise signifie un PMG (poids de mille grains) faible. «Nous sommes passés d’un PMG moyen de 48 à 41 en 2016 ! Ce qui représente pour l’adhérent une économie de semences, engendrant une baisse de la production en station.» Par exemple, pour une surface de 10 ha à 220 g/m2, un agriculteur a acheté 150 kg de semences de moins que l’année précédente. «Sur l’ensemble de la coopérative et des clients extérieurs, cela représente vite quelques milliers de quintaux !»

Economies nécessaires
Face à cette année compliquée, il a fallu trouver des solutions pour équilibrer les comptes. Jean-François Florin s’explique : «Nous avons limité les transferts, diminué les transports sur vente, fait des économies en entretien et réparation des bâtiments et du matériel roulant… Et surtout, les trente-cinq salariés ont fait un sacré effort en offrant cinq jours de congés payés à la coopérative.» En tout, une économie de 850 000 € a été réalisée.
La coopérative peut désormais se réjouir d’une récolte 2017 «bonne en termes de quantité (plus de 170 000 t de céréales et oléo-protéagineux) et excellente en termes de qualité de blé (PS de 78,08 kg et 12,02 % de protéines).» Seul problème : les insectes de stockage, particulièrement nombreux cette année. Sana Terra s’engage même sur des prix en 2018 : 20 % garantis à 150 €/t en blé et 20 % garantis à 360 €/t en colza. Ces engagements sont à rendre avant le 15 janvier 2018.

Traçabilité des produits phytosanitaires

Afin d’être en règle avec les contraintes réglementaires, Sana Terra réfléchit à la mise en place des CEPP (Certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques). A partir du 1er janvier, en tant que distributeur, Sana Terra devra être en mesure de tracer le numéro de lot et la date de fabrication de chaque produit dans ses registres des ventes. Elle devra donc être en mesure d’indiquer la provenance de chaque bidon. Pour cela, un flash des codes 2D Datamatrix seront effectués. Les dépôts de Rosières-en-Santerre, Chaulnes, Foucaucourt, Henencourt, Toutencourt et Flesselles sont en cours d’équipement.

La pomme de terre : avenir de Sana Terra ?

Doucement mais sûrement, Sana Terra développe sa filière pomme de terre. En 2009, un tout petit peu plus de 30 000 tonnes de pommes de terre (essentiellement de la Lady claire) étaient commercialisées. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter chaque année, et la coopérative commercialise désormais 65 000 tonnes. 71 000 tonnes sont mêmes contractualisées pour 2018.

La coopérative ne compte pas s’arrêter là, car la demande est bien présente. Son partenaire historique, Mydibel, manifeste d’ailleurs clairement son besoin d’augmenter ses commandes de pommes de terre picardes. L’entreprise belge, basée à Moucron, est spécialisée dans la transformation et commercialisation de frites et produits transformés à base de pommes de terre de haute qualité. La production augmente chaque année. «30 % de nos volumes de pommes de terre partent chez eux, précise Jean-François Florin. Pour faire évoluer ce volume, nous allons chercher des surfaces supplémentaires. Il nous faut d’abord négocier avant d’avancer des chiffres.»
La coopérative souhaite aussi se développer dans les marchés de niches des céréales, avec Camp Remy, les boulangeries Paul, le blé de force variété Dolly, l’avoine nue, l’épeautre ou encore l’orge de mouture et de brasserie.

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