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Se servir d'insectes auxiliaires pour protéger les cultures

Le projet Auximore vise à optimiser le contrôle biologique des bioagresseurs en systèmes de grandes cultures.

Hubert Fréville, exploitant à Grandfresnoy (Oise), fait partie du réseau d'observateurs. Toutes les semaines, il relève et identifie les insectes piégés en parcelles.
Hubert Fréville, exploitant à Grandfresnoy (Oise), fait partie du réseau d'observateurs. Toutes les semaines, il relève et identifie les insectes piégés en parcelles.
© AAP

Le projet Auximore prendra fin en décembre 2014. Bâti sur trois ans et piloté par la chambre régionale d’agriculture de Picardie, il devrait être poursuivi au travers d’autres démarches, comme l’indiquait Robert Boitelle, élu de l’Aisne à la chambre régionale, lors du voyage de presse organisé pour l’occasion le 25 septembre dernier.
L’élu a rappelé devant les journalistes que ce programme a été poussé par des agriculteurs qui ont certes une vision très entrepreneuriale de leur métier, mais sont aussi passionnés par les techniques de culture moins impactantes, d’où un intérêt pour les auxiliaires des cultures. Ils sont convaincus de la nécessité de les protéger, voire de les développer. Cela répond à la «fameuse triple performance : économique, environnementale et sociétale».
Auximore, qui rassemble des partenaires de la recherche, du développement, de l’enseignement et des agriculteurs volontaires, vise à capitaliser des connaissances sur les insectes auxiliaires, à créer des outils de suivi des populations simples afin de proposer des systèmes de cultures assurant leur protection et leur développement, et de les diffuser largement auprès des conseillers et des exploitants agricoles.

Réseau d'observation
Pour ce qui est du suivi, ce sont des agriculteurs qui assurent des observations hebdomadaires sur leurs parcelles. Pionniers en Picardie, ils sont vingt par département et ce sont une trentaine de départements qui se sont lancés dans l’aventure. Hubert Fréville, exploitant à Grandfresnoy (Oise) est de ceux-là. Adhérent au réseau Farre depuis 1999, il a la volonté de recevoir du public et de promouvoir l’agriculture raisonnée.
Sur sa ferme de grandes cultures, il a contractualisé une MAE de réduction phytos de 50 % (hors herbicides) sur la moitié des surfaces mais l’applique en fait sur la totalité. Il a toujours beaucoup observé maladies et insectes et a mis en place les principes de la protection intégrée pour limiter les risques : densités de semis plus faibles, dates de semis retardées, binage, respect des seuils d’interventions…
C’est pourquoi, lorsque Régis Wartelle, pilote du projet Auximore à la chambre d’agriculture de Picardie, lui a proposé de participer au réseau d’observation des auxiliaires, il a volontiers accepté. Dorénavant, toutes les semaines, il relève et identifie les insectes piégés en parcelles grâce à un guide de reconnaissance simple établi par les partenaires du projet.

Colloque de clôture
Pascal Ferrey, élu en charge de la biodiversité à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (Apca), a conclu la matinée en donnant rendez-vous aux journalistes le 11 décembre prochain à Paris. Le colloque de clôture du projet se tiendra à l’Apca et sera l’occasion de poursuivre les échanges et de présenter les outils réalisés pour les agriculteurs et les conseillers.

Le premier dispositif est composé de trois planches de bois disposées précisément sur la parcelle et sous laquelle on vient relever une fois par semaine les insectes qui s’y sont abrités. Le second est appelé pot Barber. Il s’agit d’un pot enterré au ras du sol, rempli avec un liquide de conservation, dans lequel les insectes tombent. Il suffit de filtrer le liquide, de reconnaître et compter les insectes trouvés. Le troisième utilise des cuvettes jaunes remplies de liquides dans lesquelles les insectes volants viennent se noyer, attirés par cette couleur identique à celle des fleurs de colza. Des syrphes, hyménoptères parasitoïdes, coccinelles et chrysopes sont régulièrement recueillis.
Enfin, deux pièges cornet disposés tête-bêche dans un couloir de vol (exemple, le long d’une haie) permettent de compter les insectes volants dans les deux sens ! Ce piège à interception permet de piéger les mêmes insectes que la cuvette jaune, carabes en plus.
Les observations effectuées chaque semaine sont des indicateurs de la présence (ou non) d’auxiliaires en parcelles et orientent l’exploitant dans son choix de traiter (ou non) des ravageurs.

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