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Un bilan mitigé de la récolte régionale 2020 de miel

Dans la région Hauts-de-France, la récolte de miel de 2020 a débuté sur les chapeaux de roue au printemps. La nature s’est montrée généreuse et la météo clémente. S’en est suivi un été plus difficile marqué par la sécheresse qui a freiné les miellées.

En 2020, le bon démarrage de la campagne a offert les conditions propices à une bonne santé des colonies, le développement franc des colonies limitant la pression des varroas.
En 2020, le bon démarrage de la campagne a offert les conditions propices à une bonne santé des colonies, le développement franc des colonies limitant la pression des varroas.
© D. R.



C’est un trio gagnant qui a permis aux apiculteurs des Hauts-de-France de faire une récolte de miel de printemps particulièrement abondante. «Le confinement n’y est pas pour grand-chose, contrairement à ce qu’on a pu entendre à un moment», avance Hélène Fiers, présidente de l’Association des apiculteurs professionnels en pays Nord-Picardie (APPNP) et apicultrice à Hoymille (59). La très belle floraison, la météo clémente et la bonne santé des colonies ont permis de faire la meilleure récolte sur une moyenne de quatre-cinq ans. Le démarrage franc de la saison printanière, sans gros coup de froid, a en effet offert les conditions idéales aux abeilles pour aller chercher le nectar des premières fleurs à butiner sur les arbres fruitiers, les colzas ou encore les saules. Cette première sortie des abeilles a permis à bon nombre d’apiculteurs de faire une belle récolte de printemps. «La production moyenne au printemps s’élève entre 25 et 30 kg par ruche», précise Hélène Fiers qui reste prudente : «Ces chiffres ne sont pas exhaustifs, c’est une moyenne établie à partir des remontées des adhérents de l’APPNP, certains ont pu faire plus, d’autres moins.» Elle ajoute : «Dans la foulée, dans certains secteurs, grâce aux aubépines, des apiculteurs ont même pu faire une deuxième petite récolte.»

Coup de chaud
Ce démarrage prometteur ne s’est pas confirmé par la suite. Dès le mois de mai, que ce soit pour les ruches sédentaires comme pour les ruches en transhumance, le miel d’acacias n’a pas rempli toutes ses promesses dans la plupart des secteurs de la région. «C’est frustrant, avance Hélène Fiers. La floraison a pourtant été incroyable mais le fort de la miellée ne dure qu’une quinzaine de jours et, cette année, elle est tombée au moment de la semaine des saints de glace où il a fait particulièrement frais.» Conséquence, les abeilles n’ont pas mis leur trompe en dehors de la ruche.
Les autres miellées d’été, notamment celle de châtaigniers, ont été impactées par la sécheresse. «Pour l’essentiel des plantes, si l’hygrométrie n’est pas suffisante, le nectar se fait plus rare», avance Hélène Fiers. Le miel de Tilleul a néanmoins tiré son épingle du jeu avec une année correcte malgré quelques difficultés liées à la sécheresse dans certains secteurs.

Le varroa toujours là
Sur le plan sanitaire, le varroa reste une réalité pour la totalité des ruches touchées par la présence de ce parasite qui se développe dans le couvain. «C’est la principale cause de mortalité des abeilles», rappelle Hélène Fiers. L’essentiel se joue à l’automne et en hiver où les apiculteurs doivent mettre en œuvre les mesures nécessaires pour diminuer la pression du parasite et les pertes de ruchers (méthodes prophylactiques et traitements). Pour ce qui est de 2020, le bon démarrage de la campagne a offert les conditions propices à une bonne santé des colonies, le développement franc des colonies limitant la pression des varroas.

Une commercialisation perturbée par la crise
Côté commercialisation, le confinement a eu des conséquences diverses selon le mode de distribution. La plupart des adhérents de l’AAPNP vendent la majorité de leur miel en direct conditionné en demi-gros, c’est-à-dire en pot. La demande en miel régional a été globalement au rendez-vous mais certains apiculteurs ont tout de même rencontré des problématiques. «Lors du premier confinement, ça a été très compliqué pour ceux qui vendent sur les marchés», estime Hélène Fiers. Ces apiculteurs ont dû rapidement trouver de nouveaux circuits de distribution en point de vente, livraison ou retrait sur commande, ou magasins fermiers. «Cette réorganisation a demandé beaucoup de temps et d’énergie», constate l’apicultrice. L’impact du deuxième confinement est moindre même si, en décembre, l’absence de marchés de Noël va pénaliser les producteurs malgré les nouveaux circuits de distribution mis en place.


La récolte française en 2020

Selon les chiffres de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), la récolte de miel devrait atteindre entre 18 000 et 20 000 tonnes cette année, malgré les épisodes climatiques qui ont impacté les miellées. Selon l’Unaf, si les récoltes de colza ont été «plutôt généreuses», celles des châtaigniers «bonnes mais irrégulières» et celle des forêts «quasi nulles», les récoltes de printemps (romarin, thym, bruyère blanche ou garrigue) «ont été des plus faibles». Néanmoins, la récolte 2020 a doublé par rapport à 2019 (10 000 t). Pour rappel, la récolte française ne suffit pas à couvrir la consommation intérieure (40 000 t/an) environ, nécessitant le recours aux importations.

Pensez au tracing de vos ruches

Tout propriétaire ou détenteur de ruche est tenu d’en faire la déclaration chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre. Comment se déclarer ? En ligne via le site www.mesdemarches.agriculture.gouv.fr ou par voie postale en remplissant le formulaire cerfa 13995*04 (à renvoyer à la DGAL –Déclaration de ruches, 251 rue de Vaugirard, 75732 Paris cédex 15). À l’issue de cette déclaration, un numéro d’apiculteur (NAPI) sera attribué au détenteur pour l’ensemble de ses ruchers et permettra d’adhérer aux groupements sanitaires départementaux pour être aidé dans la gestion des problèmes sanitaires.
Pour tout renseignement sur la déclaration, vous pouvez contacter la Fédération régionale des groupements techniques vétérinaires (FRGTV), reconnue OVVT Hauts-de-France : Espace Neptune, 31 rue de la Calypso, 62110 Hénin-Beaumont - Tél. : 03 21 13 83 70 - Mail : contact@vetel.fr.

Terre des abeilles, un lien positif entre agriculteur et citoyens

Le 15 septembre dernier, la récolte du miel chez les agriculteurs partenaires de Terre des abeilles s’achevait sur une note plutôt positive. Milieu de semaine, à l’occasion de son assemblée générale, le groupe Advitam dont sont parties prenantes la coopérative Unéal et Ternoveo a confirmé la réussite de la démarche qui a permis de récolter «entre 1 et 2 tonnes de miel» en 2020. Mais pour les promoteurs de la démarche, peu importe la quantité : «L’objectif est d’abord d’être un moyen de communication entre le monde agricole et les citoyens». Et cela fonctionne. «Les agriculteurs qui ont des ruches constatent une meilleure relation avec leurs voisins.» Terre d’abeilles s’appuie, en effet, sur un réseau d’agriculteurs installés dans les Hauts-de-France et détenteurs d’au moins trois ruches chacun. Leur engagement consiste à les accueillir dans une démarche éco-responsable, autrement dit en utilisant les bonnes pratiques culturales et en semant des plantes mellifères si besoin. À l’issue de la récolte, chaque agriculteur se voit remettre une partie de la production. Le reste est, quant à lui, commercialisé dans les magasins Gamm Vert détenus par le groupe Advitam.
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