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Un projet ambitieux autour de la perdrix grise

La fédération des chasseurs organise le sauvetage de la perdrix grise. Appel aux agriculteurs !

© AAP


Le petit gibier toutes espèces confondues n’a pas été gâté par les conditions climatiques ces derniers printemps. Le printemps 2016 a bien aggravé les choses avec ses pluies incessantes du mois de juin, mois crucial pour la réussite de la reproduction du petit gibier. Il est tombé en juin 2016 pas moins de 130 mm de pluie, deux fois plus que la moyenne. Un poussin de perdrix, de faisan, un levraut s’en sort difficilement avec tant d’humidité, tant d’eau au sol.

Un premier bilan peu enthousiasmant
La perdrix grise est indéniablement le plus fragile des petits gibiers et c’est elle qui a le plus souffert. Jamais les chasseurs n’ont enregistré un aussi faible taux de reproduction chez les perdrix que celui de l’an passé. Avec si peu de reproduction, c’est mathématiquement impossible de retrouver les densités du printemps précédent, et malheureusement, les populations de perdrix ne pouvaient que baisser. La moyenne départementale s’établit, ce printemps 2017, à douze couples aux 100 ha pour 17,5 l’an passé, soit une baisse d’environ un tiers des couples en un an. Il ne faut pas se voiler la face, il ne reste plus beaucoup de perdrix sur certains territoires à l’est et au sud du département. C’est là que la reproduction a été la plus catastrophique, parfois à moins d’un jeune par poule. Du jamais vu. Sur ces territoires, nombreux sont les chasseurs qui n’ont pas tiré la perdrix l’an dernier, c’était la plus sage des mesures qu’il fallait prendre.

Un collectif perdrix plein d’ambition
Les chasseurs de petit gibier ont décidé de ne pas baisser les bras : une plaine sans perdrix, c’est tout simplement inconcevable. L’oiseau est tombé dans une ornière et les chasseurs et leur fédération ont engagé le pari de la sortir de là. La Fédération des chasseurs de la Somme a créé ; en partenariat avec d’autres fédérations de chasseurs, ainsi que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage le Collectif «Ensemble, conservons la perdrix grise». Ce collectif a pour principal objectif de produire des perdrix grises issues de souche sauvage, c’est tout à fait ambitieux et totalement novateur. Les souches de faisan commun d’élevage ont été grandement améliorées ces dernières années. Fort des résultats en faisan (il n’y a jamais eu autant de faisans sauvages dans la Somme), l’idée est de tenter un peu la même expérience en perdrix grise, avec toutefois une difficulté supplémentaire, mais pas insurmontable : l’espèce a du pep, du caractère, elle est bien plus délicate à élever que les autres gallinacés. Or, pour prétendre produire des perdrix de souche sauvage, il faut, bien entendu, dans un premier temps, récupérer des nids dans la nature. Et c’est là que le coup de main des agriculteurs est primordial : en cas de découverte d’un nid de perdrix voué à l’échec, il faut avoir le réflexe d’appeler aussitôt la fédération des chasseurs. La fédération est en mesure d’accueillir comme il se doit les couvées de perdrix, elle a développé un centre de sauvetage des nids de perdrix à la hauteur de ses ambitions. En effet, les nids récupérés sont incubés sous poules cayennes de manière à obtenir le meilleur résultat en termes d’éclosion et de survie des poussins. L’expérience a montré qu’il faut récupérer quatre œufs pour obtenir un pouillard qui, une fois adulte, participera à la reproduction en élevage. Ces oiseaux serviront à développer des souches d’élevage de perdrix de qualité pour repeupler les territoires les plus démunis.

Aidez la fédération des chasseurs à réussir son challenge
Lors des fenaisons, des fauches ou encore des récoltes, vous serez certainement amenés à découvrir des nids de perdrix qui n’iront pas à terme. Ces nids, même si la poule perdrix est encore vivante, sont condamnés, et si vous n’intervenez pas aussitôt, ils seront la proie des corvidés, des goélands et des prédateurs de toute nature.
1. Récupérez les œufs avec précaution : faute de boîte à œuf, stocker les œufs dans un seau de blé semble la solution de secours.
2. Appelez dès la découverte du nid la fédération des chasseurs qui se déplacera dès votre appel.
3. Une belle récompense à la clé
Si vous fournissez un nid de perdrix à la fédération des chasseurs, dix perdrix grises de souche sauvage vous seront offertes (de type F3), quels que soient le nombre d’œufs et l’éclosion.
Non la perdrix, ce n’est pas fini !
En améliorant le milieu de vie de la perdrix, en régulant ses prédateurs, et là où c’est indispensable, en repeuplant avec des oiseaux de qualité, la perdrix sortira de l’ornière dans laquelle elle est tombée. Elle peut compter sur la ténacité et la volonté des amoureux de la plaine, de la biodiversité ordinaire, qu’ils soient agriculteurs, chasseurs ou les deux. Une plaine sans vie n’a d’intérêt pour personne.

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