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Une actualité riche en ce début de campagne

En finir avec l’IBR et la BVD sont les deux priorités pour 2017.

© AAP


IBR : de nouvelles règles applicables dès maintenant

Un arrêté ministériel paru cet été au journal officiel précise les nouvelles règles qui s’appliquent à la lutte contre la rhinotrachéïte infectieuse bovine au 1er octobre 2016. Désormais, l’entrée en appellation reconnue (A) est obligatoire dès lors que les résultats de l’élevage le permettent, soit au terme de qua­tre analyses sur lait de tank pour un atelier laitier ou deux séries d’analyses sérologiques de mélange sur le sang pour un atelier allaitant à partir de vingt-quatre mois (la surveillance s’appuyant ensuite sur, respectivement, deux analyses de lait ou une analyse sérologique sur sang, par an). Tous les élevages présentant des résultats favorables seront donc classés en «appellation» ou en «cours d’appellation», et ils devront naturellement se conformer aux règles du cahier des charges national.
Pour les élevages comportant des bovins infectés vaccinés (séropositifs), les contraintes se durcissent sensiblement : la prophylaxie an­nuelle par prise de sang démarre maintenant à douze mois (sur les bovins non connus séropositifs) et les bovins séropositifs ne peuvent plus être vendus en élevage cartes vertes, mais uniquement en atelier cartes jaunes (en bâtiment dédié) ou, bien entendu, à l’abattoir. D’au­tre part, afin de tracer ces animaux, l’éleveur devra apposer une vi­gnette autocollante de couleur orange «bovin positif IBR» sur l’attestation sanitaire (fourniture en cours par le GDS).

Changer ses habitudes
Pour une majorité d’éleveurs auparavant qualifiés (plus de 70 %), l’évolution majeure va concerner la visite d’achat qu’ils devront différer à quinze jours au moins (trente jours au plus) après l’arrivée de l’animal. En outre, si cet animal est sans statut (issu d’un élevage en assainissement, d’un élevage en anomalie administrative - absence de prophylaxie par exemple - ou d’un élevage en cours de qualification), il devra être accompagné d’un résultat IBR de vente pratiqué à l’initiative du vendeur dans les quinze jours précédant son départ. Cela implique donc une nouvelle con­duite qui bouscule les habitudes. En résumé, l’éleveur non qualifié devra réaliser une visite de vente, l’éleveur qualifié devra exiger cette visite de vente ou bien refuser le bovin. A noter que l’analyse de vente pour plusieurs bovins peut être réalisée en sérologie de mé­lange, comme le second contrôle antérieurement qui n’est donc plus de la responsabilité et aux frais de l’acheteur, mais du vendeur.
Les négociants sont informés de ces nouvelles dispositions : ils ne placeront donc pas de bovin connu séropositif en élevage (sauf engraissement dérogatoire en bâtiment) et réclameront le résultat IBR de vente à l’éleveur non qualifié.

BVD : en route vers l’éradication
Qui aurait imaginé voici encore quelques années un plan de lutte collectif contre la BVD ? Le bond technologique constitué par la boucle préleveuse a accéléré le cours des choses, entraînant plusieurs pays européens à suivre l’exemple des pionniers suisses (allemands, belges, irlandais). En France, l’idée d’une éradication «à portée de pince» fait son chemin mais, pour cela, il faut obtenir d’abord, à défaut d’un consensus national (difficile pour l’instant), la décision d’un maximum de régions. Cette étape décisive devrait voir le jour en 2017 sous l’influence pressante d’une quinzaine de départements de la façade Est du pays, dont certains affichent des taux de dépistage auriculaire supérieurs à 50 % des naissances : Alsaciens, Lorrains et Francs-comtois, selon les an­ciennes régions administratives, et, plus proches, les dé­partements de Champagne-Arden­ne sont dans les starting blocks. Cette montée en puissance est facilitée par l’homologation récente de la boucle 2 en 1, dont une version encore améliorée (plus facile à poser) est attendue prochainement.
Face à cette «déferlante», les Hauts-de-France ne veulent pas être en reste. Les cinq GDS planchent ac­tuellement sur la meilleure façon de se joindre à la dynamique. A l’exemple des Lorrains, il serait question de définir des zones pilotes sur un ou deux cantons par département. Il resterait à convain­cre les éleveurs concernés, en ap­portant de préférence une bonne partie du financement (le nouveau Conseil régional serait sollicité). Le contrôle revient à environ 7 € par veau, analyse comprise et, d’un point de vue coût/bénéfice, l’investissement est sans commune me­sure avec le coût de l’infection BVD, en sachant que la maladie touche statistiquement (d’après une étude réalisée localement, il y a une dizaine d’années) entre 20 et 25 % des élevages en continu (certains s’assainissent tandis que d’autres se contaminent, suite à des introductions ou par con­tacts en pâture). Les zones pilotes se­raient donc en «boucles BVD obligatoires» en 2017, puis étendues à tout le département (et la région) en 2018.
Ce projet n’est pas sans rappeler le programme Varron à la fin des an­nées 1990 : s’il a suscité beaucoup d’interrogations et quelques oppositions à l’époque, qui regrette au­jourd’hui la disparition du parasite ?

Prophylaxies : remplir ses obligations en toute sécurité
La prochaine campagne de prophylaxie démarre le 1er novembre 2016 et se termine au 30 avril 2017, date butoir pour faire intervenir le vétérinaire dans les élevages qui le nécessitent (troupeaux allaitants, voire d’engraissement dans certains cas). Ces interventions se rapportent au dépistage de la brucellose, leucose, IBR et varron (sur élevages tirés au sort) : tous les bovins reproducteurs de plus de
vingt-quatre mois sont à prélever, ils sont tous analysés en IBR et varron (selon tirage), mais seuls 20 % (avec un minimum de dix animaux) sont analysés en brucellose et leucose (cette maladie dépistée en outre dans un cinquième des communes).
Le dépistage tuberculose concerne les élevages laitiers livreurs ou transformateurs de lait cru (une fois tous les trois ans), ainsi que certains élevages à risque ou en surveillance particulière définis par la Direction départementale de la protection des populations de la Som­me (DDPP). Dans les mêmes conditions, les élevages laitiers sont dépistés en brucellose, leucose, IBR et varron sur des prélèvements de lait de tank. En IBR, comme il est précisé ci-avant, les prises de sang dé­marrent à douze mois dans les troupeaux (lait ou viande) renfermant des bovins séropositifs. Dans la mesure du possible, tous les bovins présents sur l’inventaire apporté par le vétérinaire (DAP) sont à prélever. En cas d’ajout au besoin d’autres animaux, s’il en manque certains, leur identification complète (dix chiffres) doit être reportée. Enfin, il est demandé aux éleveurs d’assurer la meilleure con­tention possible afin de garantir une bonne réalisation des interventions (tuberculination en particulier, y compris lors du second passage de vérification) et la sécurité de tous les intervenants.
Le GDS assure le suivi des opérations de prophylaxie pour le compte de l’Etat, sous accréditation Cofrac : toute question, difficulté ou problème rencontré doit donc remonter à l’organisme en charge du sanitaire.

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