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Viande bovine : des efforts injustement récompensés

Alors que l’association Elvea Hauts-de-France met ses statuts en conformité avec la réglementation, ses dirigeants attendent encore les effets positifs de la loi Egalim sur les prix.

Pour l’année 2019, Elvea mise sur le renforcement de ses démarches «filières» et le développement d’une section bio.
Pour l’année 2019, Elvea mise sur le renforcement de ses démarches «filières» et le développement d’une section bio.
© François d’Alteroche



Deux assemblées générales pour le prix d’une. C’est le programme qui attendait les éleveurs adhérents de l’association Elvea Hauts-de-France en fin de semaine dernière, à Ecques (62). La première a été l’occasion de revenir sur l’activité de l’association d’éleveurs bovins en 2018. La seconde, qualifiée d’extraordinaire, visait à faire adopter un certain nombre de modifications statutaires, «afin de mettre en conformité nos statuts avec les évolutions récentes apportées par la loi Egalim et le règlement européen “Omnibus”», a justifié Freddy Bertin, éleveur à Roquetoire et président de l’organisation.

Un poids plus important pour négocier
Pour les éleveurs, au final, ces modifications statutaires ne devraient «pas changer grand-chose», a expliqué, pour sa part, Guillaume Perdriel, directeur. «Nous ne faisons que mettre sur le papier ce que nous faisions déjà. Ces modifications doivent donner plus de pouvoir à l’association pour négocier et contractualiser avec nos acheteurs, sans craindre l’intervention de la DGCCRF.» Elvea Hauts-de-France garde ainsi toute latitude à négocier des prix et des volumes pour ses adhérents, via un mandat de commercialisation, et à condition que ceux-ci s’engagent à commercialiser, via ce service, au moins 75 % de leur production.
Les acheteurs précédemment reconnus dans un collège dédié sont, quant à eux, désormais appelés «acheteurs désignés» et sont inscrits sur une liste approuvée par le conseil d’administration - lequel n’est plus composé que d’éleveurs adhérents - et l’assemblée générale d’Elvea Hauts-de-France. Enfin, pour suivre la loi, la mention «éleveurs et acheteurs associés», sous le logo d’Elvea Hauts-de-France, disparaît.

Des filières plus fortes et plus nombreuses
En 2019, l’association mise ainsi sur un renforcement de ses partenariats avec des acheteurs et compte renforcer les démarches «filières» précédemment créées : Engagement qualité Carrefour, EQC Market, Bœuf de nos régions, SVA/CBPE, Leclerc, Auchan super, Cœur de gamme, JBE, Bœuf des Hauts Pays, Filière qualité race normande, Cora. Dans le même temps, elle annonce la création de nouvelles démarches avec les enseignes Intermarché et Lidl, le «redémarrage» du Label rouge Blanc bleu ou encore le lancement du label Limousin blason prestige «pour faire suite à la demande d’éleveurs de valoriser cette race», précise Freddy Bertin.
Dans le même esprit, Elvea Hauts-de-France lance également une section bio. «Le dossier va être déposé en juin prochain en partenariat avec l’Association de production animale de l’Est (Apal), ce qui nous permettra d’atteindre le nombre suffisant d’éleveurs pour être reconnus par le ministère de l’Agriculture», détaille Guillaume Perdriel. Elvea Hauts-de-France sera ainsi la première de France à en être dotée et rassemblera quarante-cinq éleveurs répartis entre le nord de la France et la région Grand Est. Son objectif est de pouvoir commercialiser les premiers animaux issus d’élevages certifiés bio «vers la fin d’année ou en début d’année prochaine».

Loi Egalim : du bla-bla
Une fois la présentation des comptes de l’association effectuée - Elvea Hauts-de-France présente un excédent de 32 939 e en 2018 -, la discussion s’est poursuivie sur un certain nombre d’attentes (déçues) de la loi Egalim. Pour le président d’Elvea Hauts-de-France, la récente loi se résume à «beaucoup de bla-bla et pas forcément une augmentation du revenu des éleveurs».

La FNB demande la contractualisation obligatoire en Label rouge

Afin d’encourager le développement rapide du Label rouge en viande bovine, la Fédération nationale bovine (FNB) a demandé, le 5 avril, la mise en place d’une contractualisation obligatoire sur ce segment de marché. «A ce jour, pas un seul contrat assurant la couverture du coût de production des éleveurs n’a été signé. Et la dynamique de montée en gamme ambitieuse, décidée collectivement, n’a toujours pas démarré», déplore le syndicat. Pourtant, «la conjoncture est propice à une hausse des prix payés aux éleveurs», assure la FNB citant pêle-mêle l’ouverture du marché chinois, la loi Egalim et la hausse de la demande en viande de qualité. L’explication tiendrait donc dans «la mauvaise volonté des entreprises de l’aval» et «leur incapacité à prendre la mesure de l’enjeu d’une stratégie partagée en faveur de la pérennité de l’élevage français». Pour mettre fin à cette situation, la FNB demande aux pouvoirs publics un «suivi précis et régulier» de la mise en œuvre du plan de la filière bovine et un accompagnement à l’export.

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