Aller au contenu principal

Viande bovine : L’UE prête à répondre aux revendications américaines

Pour éviter que les Etats-Unis ne relancent la guerre du bœuf aux hormones, la Commission européenne envisage de leur réserver une part du contingent tarifaire d’importation dans l’UE de 45 000 tonnes de «Hilton beef».

Les contingents de viande bovine : un sujet sur le grill.
Les contingents de viande bovine : un sujet sur le grill.
© Helene Charvillat

La Commission européenne a lancé, le 27 mars, une consultation sur son projet de renégociation du protocole d’entente, qui avait été conclu en 2009 avec Washington après que les Etats-Unis aient obtenu de l’OMC l’autorisation d’imposer des mesures de rétorsion de 116,8 millions de dollars par an sur des produits agro-alimentaires originaires de l’Union européenne (UE), en réponse à son interdiction de la viande provenant de bovins traités aux hormones.

En vertu de cet accord intérimaire, dont l’approche a été confirmée en 2014, l’Union a ouvert un contingent d’importation annuel en franchise de 45 000 tonnes (poids produit) de viande bovine sans hormone («Hilton beef»), comme le veulent les règles de l’OMC, aux autres principaux fournisseurs tels l’Australie, l’Uruguay, l’Argentine ou le Canada.

Mais, le 22 décembre 2016, les services du représentant des Etats-Unis pour le commerce (USTR) ont lancé une consultation sur la ré-introduction des mesures de rétorsion, suite à une demande de l’industrie nationale de la viande, qui considère que cette ouverture du marché européen ne répond pas à leurs attentes, les autres exportateurs ayant accru leur part d’utilisation du contingent.

35 000 t réservées aux Etats-Unis

Même si elle estime que l’UE a respecté les termes du protocole d’entente de 2009, et souligne qu’il n’est pas question de déroger aux normes européennes en vigueur, notamment l’interdiction des importations de viande aux hormones, la Commission de Bruxelles se dit «prête à discuter des inquiétudes exprimées par l’administration américaine, en particulier à envisager les ajustements de l’accord intérimaire qui pourraient apaiser ces inquiétudes», et permettre de «mettre un terme à un différend de longue date».

Son projet serait d’obtenir des Vingt-huit un mandat pour négocier un compromis réservant aux Etats-Unis une part de quelque 35 000 t dans le contingent de 45 000 t. Il a été discuté lors d’un entretien à Bruxelles entre le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan, et le représentant américain pour le commerce, Robert Lighthizer, mais il risque de se heurter à l’opposition des autres pays fournisseurs.

Toutefois, dans le cas du Canada, qui s’était également opposé à l’UE lors du conflit sur le bœuf aux hormones, une déclaration bilatérale a réglé la question début octobre 2017, ce pays bénéficiant de l’ouverture graduelle d’un contingent tarifaire d’importation annuel de 45 480 t de viande bovine (sans hormones) dans l’Union en vertu de l’accord de libre-échange (Ceta) conclu entre les deux parties.

L’UE prête à discuter des différends commerciaux

Après la décision américaine, le 23 mars, d’augmenter les droits à l’importation d’acier et d’aluminium, en exemptant provisoirement l’Union europénne jusqu’au 1er mai, ainsi que d’autres partenaires, la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a jugé «mutuellement bénéfique si nous pouvions résoudre» les différends commerciaux entre les deux parties, comme l’a exigé Donald Trump. «Mais nous avons besoin de savoir quel est le résultat attendu d’ici le 1er mai et à quel point cette échéance est sérieuse», a-t-elle insisté.

Réunis à Bruxelles les 22 et 23 mars, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union ont demandé que «cette exemption soit rendue permanente», tout en se disant «favorables à un dialogue sur les questions commerciales présentant un intérêt mutuel».

«On ne parle de rien, en principe, lorsque c’est avec un fusil sur la tempe», a néanmoins estimé le président français, Emmanuel Macron, qui sera en visite d’Etat à Washington du 23 au 25 avril, tandis que le Premier ministre belge, Charles Michel, faisait part de son «impression qu’il y a une volonté des Etats-Unis de négocier avec l’Union européenne en mettant un revolver sur notre tempe».

Quant au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, il a jugé «non réaliste» le délai fixé pour discuter avec l’administration américaine, «vu l’ampleur des questions à régler».

En tout cas, plusieurs dirigeants des Vingt-huit ne sont pas vraiment favorables à des pourparlers avec Washington en vue de conclure un «TTIP light», qui ne porterait que sur la réduction des droits de douane, et non pas sur d’autres chapitres comme les mesures sanitaires et phytosanitaires.

En attendant, la Commission européenne envisage de tenter d’aplanir un premier différend avec les Etats-Unis, à savoir celui portant sur le contingent d’importation dans l’Union européenne de viande bovine sans hormones en provenance de ce pays (cf. ci-dessus).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde