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Y a-t-il encore un avenir pour l’agriculture dans la Somme ?

Le président du Département, Laurent Somon, organisait, le 27 novembre, une tournée dans le canton d’Oisemont. Au menu : la visite de l’exploitation de Vincent Savary, agriculteur à Fresneville.

Au centre, Vincent Savary, agriculteur à Fresneville et président JA Plaine en fête, et Laurent Somon, président 
du Département.
Au centre, Vincent Savary, agriculteur à Fresneville et président JA Plaine en fête, et Laurent Somon, président
du Département.
© © F. G.


L’agriculture est en crise. Ce n’est un secret pour personne. Même si la récolte a été bonne cette année et que le prix du lait repart doucement à la hausse, les exploitations peinent à boucler leur trésorerie. Si Vincent Savary, polyculteur et éleveur, installé en Gaec depuis deux ans avec ses parents, sur la ferme familiale de Fresneville, tient encore le choc, c’est parce que très peu d’investissements sont réalisés sur l’exploitation et parce que le travail se fait en famille.
Mais, avec la retraite des parents qui se profile, d’ici deux ans pour le père et quatre ans pour la mère, la question de l’embauche de personnel risque de changer radicalement la donne. «Avec les prix moyens du lait que nous avons, cela ne permettra pas de dégager un salaire supplémentaire», indique Vincent Savary. Se posera donc la question du maintien de l’activité laitière. Or, sur une exploitation comme la sienne, à dominante élevage, ce sera immanquablement la remise en cause de toute l’activité.
Et, pour couronner le tout, le passage du territoire en zone vulnérable fait que l’exploitation n’est plus aux normes. «Il nous faut des capacités de stockage du lisier supplémentaires», explique l’agriculteur. Avant d’ajouter : «Demain, je gère comment ?» «Même si les temps sont difficiles, je reste très confiant dans l’agriculture», lui répond le président du Conseil départemental de la Somme, Laurent Somon.

Des changements s’imposent
Mais, pour que l’agriculture sorte de l’ornière dans laquelle elle est, «des changements de structure s’imposent. On ne peut pas rester sur les anciens modèles». Selon lui, «il faut aussi raisonner filière et valeur ajoutée». Traduction : organiser les filières pour l’export tant sur le marché national que sur les marchés internationaux, et développer également la transformation des produits et les circuits courts. Quant à la diversification, elle ne doit pas se résumer à la transformation des produits. D’autres pistes sont à explorer telles que l’agro-tourisme, la méthanisation, le photovoltaïque, etc. Ce qui implique des modèles d’exploitation différents, mais qui peuvent parfaitement coexister.
L’autre clé d’entrée est, selon lui, l’innovation pour augmenter la productivité. Certes, les nouvelles technologies ne résoudront pas toutes les difficultés, mais elles peuvent apporter des solutions aux agriculteurs. C’est pour cela que le Département investit, entre autres, dans la Ferme 3.0 et a lancé, cette année, l’appel à projets «Som’Innov’Agri». «Il faut se moderniser si on veut gagner en compétitivité», insiste Laurent Somon.
Et de pointer la nécessité de s’organiser pour le monde agricole, toutes filières confondues autour d’un système assurantiel. Une question défendue par la profession agricole dans l’élaboration de la future Pac.

Quel modèle pour demain ?

Prenant l’exemple de la ferme des «mille vaches», le président du Département ne comprend pas l’opposition systématique faite entre un modèle d’exploitation familiale et un modèle d’exploitation de grande taille. «Ces oppositions ne veulent rien dire. Que ce soit l’un ou l’autre modèle, il n’y a aucune différence dans la qualité du lait ou l’alimentation des bêtes dans ces exploitations. La vraie question n’est pas de savoir si on doit avoir vingt, cent ou mille vaches, mais comment on produit pour obtenir de la qualité.» Et de regretter que le sujet n’ait pas été traité par la profession agricole, bien silencieuse sur la ferme des «mille vaches», ce qui a permis aux opposants de s’engouffrer dans la brèche et de médiatiser la contestation.


Le problème de la main-d’œuvre

Que ce soit sur l’exploitation de Vincent Savary ou dans d’autres fermes, la question de la main-d’œuvre est un véritable enjeu pour le devenir de l’agriculture dans les prochaines années. Des solutions de remplacement existent, mais elles sont insuffisantes. C’est la raison pour laquelle le Service de remplacement de la Somme, la FDSEA, JA, la Chambre d’agriculture de la Somme et Groupama ont constitué un groupement d’employeurs pour permettre de résoudre un certain nombre de contraintes à l’embauche. Reste que les salariés du groupement auront des besoins en formations qualifiantes. Un partenariat avec le Département pourrait être envisagé pour répondre aux besoins. Affaire à suivre.

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