Aller au contenu principal

Biométhane injecté : les Hauts-de-France occupe la première du podium

Si les projets de méthanisation avec co-génération pour produire de l’électricité ont longtemps souffert de retard dans la région, il n’en est pas de même pour l’injection directe, puisque les Hauts-de-France, avec plus de 80 projets avancés et une capacité maximale installée de 108 GWh/an, arrive en première place du podium.

© AAP


Ce classement a été dévoilé le 5 avril dernier, à Senlis, lors de la présentation, par GRDF, du panorama du gaz renouvelable. Il s’agit là des chiffres concernant l’injection directe, c’est-à-dire l’introduction de gaz vert produit localement dans des unités de méthanisation dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF. La région Hauts-de-France, avec un réseau de distribution de gaz de 24 000 km, est engagée depuis cinq ans dans la dynamique REV3 (troisième révolution industrielle) au travers de la méthanisation. La toute première unité d’injection de gaz a ainsi vu le jour à Sequedin, près de Lille (59), en 2011.
Le gaz vert est une énergie 100 % renouvelable, produite localement à partir de résidus agricoles, effluents d’élevage, déchets industriels ou de collectivités. Après épuration, il atteint le même niveau de qualité que le gaz naturel et peut donc être injecté dans les réseaux. On l’appelle alors biométhane. Tout comme le gaz naturel, il sert à chauffer, cuisiner, mais pas seulement. Utilisé comme carburant (bio GNV), il offre une alternative économique et écologique pour le transport.
GRDF croit au développement de cette filière, car les pouvoirs publics en ont fait une priorité. Les unités créées en injection sont moins nombreuses pour le moment que celles en co-génération, mais sont plus grosses. De plus, elles permettent le stockage et présentent une meilleure rentabilité. La filière est très dynamique et les effets d’échelle commencent à se faire sentir. La production décolle et les objectifs de 1,7 terra watt (TWh) heure en 2018 et 8 TWh de 2023 devraient pouvoir être atteints. Pour cela, les pouvoirs publics, au travers du groupe de travail réuni autour de Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat à la transition écologique, aménagent la réglementation pour donner des signaux forts aux porteurs de projets : tarification d’achat, exonération de taxes, baisse des coûts de raccordement au réseau, ouverture des stockages souterrains de gaz au biométhane première génération (issu de la méthanisation).
Parallèlement, l’utilisation de bio GNV (gaz naturel véhicule) est incitée notamment par le développement du nombre de points d’avitaillement. En 2017, le bio GNV représente 8,7 % dans le GNV. Les transporteurs sont incités fiscalement à l’utilisation de ce carburant vert et, aujourd’hui, un poids lourd sur deux immatriculé l’est en bio GVN. Tous les opérateurs annoncent des investissements, et le territoire devrait être bientôt maillé. Néanmoins, des verrous réglementaires doivent encore sauter, par exemple, l’utilisation du bio GNV par les engins agricoles et la possibilité de stockage.

30 % en 2030
GRDF se montre confiant dans l’avenir au vu de tous les projets actuellement en file d’attente dans les régions. Si tous aboutissent, lorsqu’ils seront en pleine capacité de production, ils devraient permettre d’atteindre les 8 TWh en 2023, objectif fixé par la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie). L’ambition est même d’atteindre 30 % de gaz renouvelable dans les réseaux. Pour cela, d’autres sources que la méthanisation seront nécessaires, notamment le gaz de synthèse issu de la pyrogazéification (biomasse sèche chauffée, gazogène) et Power to gas (gaz produit par électrolyse de l’eau grâce à l’électricité renouvelable excédentaire). Là encore, des évolutions réglementaires et fiscales seront le catalyseur de cette révolution énergétique à laquelle le monde agricole, FNSEA et APCA en tête, entend bien participer, d’abord dans le groupe de travail Lecornu, puis dans les faits en portant des projets amenés à grossir en devenant multi-acteurs.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Une rencontre entre le directeur de l’ASP et les agriculteurs a été organisée devant le siège de l’administration à Amiens.
L’ASP pointée du doigt pour le non-paiement des Maec et CAB

Mardi 14 mai, des agriculteurs bio et leurs représentants de plusieurs départements des Hauts-de-France ont manifesté devant…

La construction de l’usine de fabrication d’engrais à Languevoisin devrait débuter en 2027. Une fois achevée en 2030,  elle permettra la création de 250 emplois directs dans la région et fournira chaque année 500 000 tonnes d'engrais bas carbone.
Un projet d’1,3 milliard dans la Somme pour des engrais bas carbone

En marge du Sommet Choose France organisé le 13 mai à Versailles, un groupe d'industriels européens a annoncé vouloir…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde