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Céréales
Jusque quand semer des orges de printemps ?

À la faveur de quelques fenêtres climatiques favorables en cette fin mars, des semis peuvent s’envisager mais jusque quand ? avec quel risque pour la productivité ? 
Le point avec l’équipe régionale d’Arvalis.

En raison des conditions climatiques très pluvieuses de l’automne-hiver, les reports de surfaces de blé vers des orges de printemps ont été plus fréquents cette année. Malheureusement, la pluie n’a pas cessé depuis le début de la nouvelle année empêchant les semis d’orges de printemps dans de bonnes conditions. À la faveur de quelques fenêtres climatiques favorables en cette fin mars, des semis peuvent s’envisager. La période idéale pour les semis d’orge de printemps, dans notre secteur, court du 15 février au 15 mars… mais la réalité cache plus de variabilité.

 

Mauvaise implantation et accidents climatiques

La date de semis est conditionnée par la date de ressuyage des sols et la possibilité d’exécuter une bonne préparation superficielle. À la suite de l’hiver humide que nous avons eu, il était souvent bénéfique d’attendre un ressuyage correct du sol plutôt que de vouloir semer à tout prix : une orge mal implantée sera beaucoup plus sensible aux accidents climatiques à venir.

Les semis dits «tardifs» ont pour conséquence un retard du stade épiaison et un raccourcissement du cycle de la culture. Cela entraîne, comme pour toute culture de printemps au cycle court, une sensibilité accrue au manque d’eau entre le semis et l’épiaison et donc une incertitude sur la capacité de ces orges de printemps à taller suffisamment (nombre d’épis/m² suffisant) pour assurer un rendement optimal. De même, ces semis tardifs seront plus affectés par des «à-coups» climatiques lors du remplissage.

 

Risque sur le rendement

Quand on analyse les rendement régionaux des orges de printemps en fonction de la date de semis, on observe bien que plus on décale la date de semis plus le rendement diminue et, passé le 15 mars, on prend le risque d’être en dessous de la moyenne pluriannuelle et d’affecter la productivité. Mais, dans nos sols profonds, il n’est pas rare de voir des semis plutôt tardifs avec de bons résultats à la moisson, principalement lorsque le climat lors de la montaison et du remplissage est favorable (2013 ou 2018) ou à l’inverse des semis à des dates «classiques» qui déçoivent en raison de printemps secs (2003, 2017, 2021) ou de conditions très mauvaises pendant le remplissage (comme en 2007). Les mauvaises performances, quelle que soit la date de semis, s’explique par un déficit de pluies entre le semis et l’épiaison, et une densité épis en retrait.

À l’heure actuelle, il est trop tôt pour se positionner sur les conditions climatiques à venir et donc sur le potentiel réel des orges de printemps cette année. En revanche, lorsqu’on analyse le graphique ci-dessous, on observe que les essais semés après le 30 mars décrochent beaucoup plus fortement. Passé le 1er avril, les semis sont toujours possibles, mais la prise de risque nous semble trop importante, on conseillera plutôt de basculer vers d’autres cultures de printemps type maïs.

Pour des semis entre le 15 et le 30 mars, le risque d’être déçu est accru par rapport à des semis de fin février mais les conditions climatique de la montaison seront déterminantes.

 

Une conduite des semis tardifs à adapter ?

Il faudra évidemment adapter la densité de semis à ces implantations tardives : + 1 % par jour pour des semis après le 15 mars (densité optimale de 270-330 gr/m2 en sols limoneux pour des semis classiques). Concernant la fertilisation azotée, il serait tentant de ne réaliser qu’un seul apport, au lieu de 2. Nous préconisons toutefois de maintenir la stratégie 2 apports, avec une répartition de dose entre 30 % et maximum 50 % de la dose totale au semis, puis le solde à tallage :

- si le printemps est suffisamment humide, cela permettra d’aller capter le potentiel ;

- à l’inverse, si la sécheresse s’installe entre le premier apport au semis et le second en végétation, et que le potentiel est impacté, il pourrait être judicieux de minorer le second apport pour ne pas risquer de dépasser les 11,5 % de teneur en protéines.

Si vous souhaitez piloter les apports sur OP au plus proche des besoins réels, la seule méthode existant sur OP est de réaliser un pilotage N-tester® au stade 
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