Aller au contenu principal

Calipso : une coopérative à taille humaine

Née en 2008, Calipso (Coopérative agricole du littoral Picardie Somme) rayonne sur le littoral picard. Quels sont l’esprit et le rôle de cette coopérative humaine dans le territoire ?

Hubert Bray : «L’un des principes fondateurs de la coopérative est “un Homme, une voix”. […] Tout le monde est traité de la même façon.»
Hubert Bray : «L’un des principes fondateurs de la coopérative est “un Homme, une voix”. […] Tout le monde est traité de la même façon.»
© F. G.




Ce slogan trouvé par une communicante en 2008 pour décliner et faire connaître l’ADN de la coopérative, alors récemment portée sur les fonts baptismaux, fait toujours sens pour Hubert Bray, son président. Soit une coopérative à taille humaine, dans laquelle bien que l’efficacité économique ne soit pas ignorée, «celle-ci serait inutile si ne prévalait pas le contact humain», commente le président. A l’heure où les concentrations, fusions, absorptions et rachats transforment certaines coopératives en multinationales, leur faisant perdre le lien direct avec leurs adhérents, la Coopérative agricole du littoral Picardie Somme peut s’enorgueillir  d’un fonctionnement proche de l’esprit des pères de la coopération agricole.
Pourtant, son histoire débute par l’absorption de quatre coopératives : celles d’Oisemont, d’Ailly-le-Haut-Clocher, de Crécy-en-Ponthieu et du Vimeu (Cavim), qui cohabitaient au sein de l’Union des coopératives de la région d’Abbeville (Ucavim) et travaillaient ensemble sur les contrats de vente et d’achat des céréales. «En 2005-2006, avec l’évolution de nos métiers et de l’agriculture, nous nous sommes demandé si nos petites structures étaient encore adaptées. Pour avoir des structures plus importantes pour accompagner les agriculteurs et gagner en professionnalisation, on a constitué Calipso, soit une nouvelle coopérative pour qu’aucune d’entre elles n’absorbe les autres. Le principal était d’avoir l’adhésion de tous, et que chacun comprenne que le regroupement ne lui ferait rien perdre. Notre leitmotiv était le suivant : le groupe est toujours plus fort que le plus fort du groupe», raconte Hubert Bray.

Small is beautiful
Comme les coopératives originelles, Calipso revendique le même héritage, celui d’une coopérative de proximité, avec ses 1 050 adhérents, dont 750 livreurs, et ses quarante-cinq salariés. Une proximité qui se décline à la fois sur le plan géographique, avec des sites ouverts au plus près des adhérents, mais aussi sur le plan humain, avec une connaissance parfaite de chaque adhérent et un fonctionnement transparent de la structure et où la parole donnée a encore une valeur. «L’un des principes fondateurs de la coopération est “un Homme, une voix”. Ainsi, quel que soit le nombre de parts que peut posséder un associé coopérateur, sa voix est aussi prépondérante que celle de tout autre adhérent. Tout le monde est traité de la même façon», revendique le président.
Les missions recoupent les valeurs de la coopération agricole : la mise en commun des outils de production, de conditionnement, de stockage et de commercialisation des produits des exploitations des adhérents, ainsi que leur approvisionnement en semences, engrais, produits phytosanitaires, aliments du bétail et fournitures diverses. Quant à l’accompagnement des adhérents dans leurs pratiques agricoles, il passe par des prestations et des services tels que les analyses de sols, les reliquats ou encore le triage à façon, ainsi que par un accompagnement dans les outils numériques de gestion et d’aide à la décision.

Les enjeux de demain
Si, depuis sa création, Calipso a dû s’adapter aux évolutions des pratiques des adhérents et apporter des modifications à ses statuts (l’engagement demandé à l’adhérent n’est plus total, mais en fonction du capital social qu’il détient, ndlr), la coopérative œuvre à maintenir l’esprit originel de la coopération agricole. «On peut observer dans certaines coopératives des systèmes qui échappent de plus en plus aux agriculteurs, voire au conseil d’administration du fait de leur développement conséquent. Si on ne peut pas éviter le développement de nos outils, il faut qu’il soit bien encadré et mettre en place des garde-fous pour ne pas se couper des adhérents. C’est tout le système de la coopération agricole qui pourrait être mis en danger si l’on glisse sur cette pente», relève Hubert Bray.  Et de clore le sujet : «A nous de savoir ce que l’on veut
Calipso, elle, a tranché. Ce qu’elle veut ? La proximité avec l’adhérent, une relation de confiance, la transparence et un dialogue ouvert. «Il faudra peut-être, demain, considérer différemment les adhérents qui ont un engagement fort dans la coopérative et ceux qui y viennent par à-coups, selon leurs besoins. C’est une question qui devra se poser», soulève-t-il. Assurer le développement fait aussi partie des enjeux de demain mais, «face à la crise agricole, le développement n’est pas forcément de faire plus de collecte ou de vente, mais plutôt de rationaliser les activités et les sites, comme de diminuer les charges, et d’accompagner les agriculteurs vers d’autres aspirations en termes de pratiques agricoles, comme le bio, par exemple», commente-t-il. Si, dans cette rationalisation, des sites seront voués à fermer, la coopérative s’engage à apporter des solutions à ses adhérents, selon leur situation. Proximité, confiance et esprit collectif restent les mots clés de cette coopérative à taille humaine.

 

Chiffres clés

1 050 adhérents
45 salariés
18 sites regroupés en trois régions
2 filiales négoces
200 000 t de collecte
75 millions d’euros de CA

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde