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Calira : le lin tire de nouveau son épingle du jeu

Calira réunissait, à Ailly-le-Haut-Clocher, le 19 décembre, ses adhérents pour ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire.

Salle comble à Ailly-Le-Haut-Clocher où plus de 220 personnes assistaient à la clôture du bon exercice de la coopérative linière.
Salle comble à Ailly-Le-Haut-Clocher où plus de 220 personnes assistaient à la clôture du bon exercice de la coopérative linière.
© François Magnier



La récolte 2018 devrait apporter de meilleurs résultats que celle de 2017. Outre le nombre d’hectares supérieurs consacrés au lin, soit 6 800 ha (estimation au 30 novembre 2018) contre 6 435 ha en 2017, qui engendre donc des tonnages supérieurs, la qualité des lins devrait être également meilleure puisqu’il n’y pas eu de lin versé. «Avec les conditions climatiques que nous avons eues, soit un été sec et beau, puis de la pluie au bon moment, suivi d’un temps de nouveau sec permettant de peaufiner le rouissage, 2018 est une année idéale pour nous», commente Vincent Delaporte, le directeur de Calira.
Sur les 781 ha teillés de la récolte 2018, soit plus de 10 % de la superficie totale (6 800 ha), on atteindrait 1 395 kg de filasses sur les 6 583 kg de pailles par hectare contre 1 259 kg de filasses sur les  6 170 kg de pailles par hectare. Soit un gain en poids de paille et en richesse. En revanche, une légère baisse devrait se confirmer pour les fibres courtes, à hauteur de 1 059 kg/ha en 2018 contre
1 065 kg/ha. Les graines, elles, sont à la hausse, puisqu’elles passent de 200 kg/ha en 2017 à une estimation de 327 kg/ha pour 2018. Idem pour les anas, de 2 893 kg/ha en 2017 à une estimation de 3 080 kg/ha pour 2018. «Cette récolte sera plus lourde en poids et plus riche que celle de 2017, même si nous ne sommes pas dans des tonnages très lourds. Nous constatons une bonne nature des fibres, même si on a semé plus tard cette année. Avec une bonne résistance et une richesse correcte, nous n’aurons donc pas de soucis pour les commercialiser», indique-t-il.

Des prix à la hausse
Toute la récolte 2017, soit 8 100 t de lins teillés, dont 7 248 t dans le premier lot, a été commercialisée, même si les lins ont fini d’être transformés il y a quinze jours à peine. Le prix du lin, suivant son classement, va de 1,92 €/kg pour le type 1 à 3,02 €/kg pour le type 9. Le prix moyen, tous types confondus, est de 2,65 €/kg alors qu’il était de 1,97 €/kg pour la récolte 2016. Sur tous les hectares, la recette moyenne par hectare est de 3 043 € alors qu’elle était de 2 590 € en 2016, et ce, avec moins de fibres à l’hectare.
La raison ? Une meilleure qualité, un marché dynamique, une demande dépassant l’offre, et donc des prix à la hausse. «Cet accroissement de la demande est dû, bien sûr, aux besoins en filature, lui-même soutenu par l’augmentation de la consommation finale, avec des marchés porteurs en développement comme la Chine et l’Inde. Reste que les prix actuels, qui montent vite et fort, provoquent des difficultés, surtout chez les filateurs européens, mais également chez les Chinois. Attention à une possible substitution des fibres de lin par d’autres fibres libériennes (chanvre, ramie…)», ajoute Antoine Berthe, président de Calira.
Il faut donc continuer à produire, mais des lins de bonne qualité. Possible ? Oui, des marges de progression sont envisageables au vu de la disparité des résultats obtenus par les adhérents. Sur une recette moyenne de 3 043 €/ha, la fourchette va de 1 500 €/ha à  plus de 5 000 €/ha, selon les exploitations. Aussi la coopérative a-t-elle mis des moyens supplémentaires pour tenter de réduire ces disparités.

Objectifs pour demain
Outre des formations supplémentaires, la coopérative va multiplier les retours d’informations aux agriculteurs et assurer un suivi adhérent plus important. Pour ce faire, un nouveau technicien rejoindra les rangs de la coopérative mi-janvier 2019. «La formation, c’est le premier investissement, le second, c’est le matériel. Il faut s’imprégner des bonnes façons de faire», insiste Antoine Berthe.
Pour faire face à la demande croissante, et en perspective des volumes supplémentaires de lins à teiller, la coopérative a d’ores et déjà augmenté son activité avec des heures supplémentaires accomplies par ses salariés et la constitution d’une équipe de nuit. Par ailleurs, pour augmenter sa capacité de stockage, un bâtiment de stockage de pailles sera construit à partir de juin 2019. La robotisation du conditionnement des filasses est aussi au programme, ainsi que la poursuite des travaux.
Qui dit augmentation des volumes, dit augmentation des surfaces. Mais, «si on prend des hectares en plus, c’est pour réussir, ce qui implique que ceux qui veulent faire du lin doivent s’investir personnellement tant sur la conduite de la culture, en réalisant au moins l’enroulage lors de la récolte, que sur le matériel. C’est une culture où il faut un vrai savoir-faire. Pour cela, on va sélectionner les candidats. Hors de question de scier la branche sur laquelle on est», prévient Vincent Delaporte.



Chiffres clés

470 adhérents à la Calira
102 salariés au 15 décembre 2018
40 000 t de pailles transformées en 2018
95 % des lins teillés commercialisés en 2017 ont été vendus en Asie, dont 85 % à la Chine et 10 % à l’Inde. Le reste a été vendu à la Pologne et la Biélorussie
29,6 M : c’est le chiffre d’affaires de la coopérative Calira au 31 août 2018
2013 : 8 085 kg de pailles par hectare pour 4 000 ha
2014 : 7 609 kg de pailles par hectare pour 4 325 ha
2015 : 6 423 kg de pailles par hectare pour 5 109 ha
2016 : 6 872 kg de pailles par hectare pour 5 687 ha
2017 : 6 170 kg de pailles par hectare pour 6 435 ha
2018 : 6 583 kg de pailles par hectare pour 781 ha transformés. Estimation de la coopérative au 30 novembre 2018
7 250 ha : prévisions du nombre d’hectares consacrés au lin pour 2019

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