Aller au contenu principal

«Conditionner un milliard d’œufs par an dès 2020»

La reprise de Cocorette par Œufs Nord Europe est effective depuis le 15 janvier. La production du groupe devrait doubler en quatre ans.

Olivier Coudrette, nouveau directeur général du groupe Cocorette, et Pascal Lemaire, créateur d’Œufs Nord Europe (ONE) et nouveau président du groupe Cocorette.
Olivier Coudrette, nouveau directeur général du groupe Cocorette, et Pascal Lemaire, créateur d’Œufs Nord Europe (ONE) et nouveau président du groupe Cocorette.
© DR.

 

Petite révolution dans la filière avicole de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et grande acquisition pour Œufs Nord Europe (ONE). Comme annoncé fin novembre, le conditionneur régional, basé depuis 2010 à Doullens, dans la Somme, a acquis le 15 janvier dernier l’ensemble de l’entreprise Cocorette, créée en 1983 par la famille Gluszak à Sainte-Catherine-les-Arras (Nord-Pas-de-Calais). A elles deux, ces entreprises, désormais regroupées sous la même appellation «groupe Cocorette», ont conditionné 530 millions d’œufs en 2015 pour un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros. Une production appelée à s’accroître dans les prochaines années.
Avec ce regroupement d’entreprises spécialisées dans l’œuf de plein air, Label rouge ou bio, le nouveau groupe Cocorette représente aujourd’hui 13 % des parts de marché de l’œuf alternatif en France. «Les œufs de type industriels, issus d’élevages intensifs, ont presque disparu des rayons en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas, explique Pascal Lemaire, créateur de ONE, et nouveau président du groupe Cocorette. En France, leurs parts de marché continuent aussi de diminuer au profit des œufs alternatifs, qui bénéficient de plus en plus de notoriété.»
Une conjoncture et des arguments qui ont convaincu la coopérative céréalière Noriap de s’associer fin 2015 à ONE pour «constituer une filière régionale d’excellence de l’œuf alternatif en vue d’accompagner la demande grandissante», souligne le président. Le collecteur de la Somme, et fournisseur d’aliments, est entré au capital du groupe afin de mener à bien l’opération de reprise.
Pascal Lemaire précise qu’en accord avec Noriap, tant la coopérative que le groupe Cocorette ne s’interdisent pas de travailler avec d’autres coopératives et d’autres entreprises spécialisées dans le conditionnement. Deux autres opérateurs régionaux ont aussi accompagné l’entreprise : BPI France (Banque publique d'investissement) et le Conseil régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie via le fonds d’investissement.

«La marque va être relookée»
Pour 2016, le leitmotiv du groupe est de développer la «marque» Cocorette. «Le packaging des boîtes d’œufs va être entièrement relooké, annonce Olivier Coudrette, nouveau directeur général du groupe Cocorette. Nous souhaitons donner une autre dimension à l’enseigne et creuser notre sillon face aux autres acteurs nationaux.» Une stratégie de développement qui devrait s’élaborer à plus grande échelle dès cette année. «Cocorette est reconnue du grand public de notre région, poursuit Olivier Coudrette. L’objectif est de faire connaître davantage nos produits dans les autres bassins de consommation français, en particulier en région parisienne.»
Pour cela, le groupe compte atteindre progressivement la capacité totale de ses six centres de conditionnement en France
(180 salariés) : Arras et Doullens (370 millions d’œufs conditionnés et une capacité actuelle de
700 millions), Laval (25 millions d’œufs produits et une capacité de 60 millions), Valence (60 millions d’œufs pour une prédisposition à 80 millions), Montauban
(40 millions d’œufs conditionnés et une capacité de 80 millions) et Nancy (35 millions d’œufs conditionnés et une capacité totale de 80 millions).
Il s’agira aussi pour le distributeur de renforcer ses liens avec les distributeurs. «Nous espérons franchir la barre des 600 millions d’œufs conditionnés sur nos sites fin 2016, puis atteindre un milliard d’œufs par an dès 2020 pour devenir le leader de l’œuf alternatif en France», indique le directeur.

L’ouverture de nouveaux poulaillers
Pour les quatre cents éleveurs, anciennement fournisseurs pour ONE ou Cocorette, le cahier des charges reste le même pour le moment. «Quelques évolutions pourront être effectuées à l’avenir afin de rassembler les deux modèles de production, mais nos grandes valeurs resteront inchangées», affirme Pascal Lemaire, faisant référence aux poules en liberté (1 à 3 ha de prairie), aux poulaillers «familiaux» (de 150 à 575 m²), aux nids en bois, au ramassage à la main et à l’alimentation 100 % végétale et minérale.
L’ensemble des éleveurs Cocorette a été convié les 4 et 5 février derniers sur les deux sites régionaux de conditionnement afin de rencontrer les nouveaux dirigeants et prendre connaissance des évolutions de l’entreprise. Pour satisfaire les ambitions du groupe sur un marché porteur, Cocorette souhaite ouvrir de nouveaux poulaillers dans ces différents secteurs de production.
«La priorité sera donnée aux producteurs déjà engagés en contrat chez Cocorette, et qui souhaitent étendre leur activité et leurs volumes, fixe Pascal Lemaire. Mais nous désirons, à court terme, développer de nouveaux bâtiments et sommes à la recherche de nouveaux éleveurs.» Le groupe annonce qu’il sera présent sur plusieurs Salons agricoles de la région,  notamment à Terres en fête en juin prochain.

De ONE au groupe Cocorette : quelques dates

1996 : premier bâtiment de production à Boffles, dans le Pas-de-Calais
2003 : création d’Œuf Nord Europe
2010 : lancement du site de Doullens, dans la Somme, premier centre de conditionnement d’œufs alternatifs de France (pouvant traiter 500 millions d’œufs par an), et de l’usine d’aliments Cap Bio Nord sur la zone d’activité de Rouval.
2014 : robotisation du site de conditionnement
2016 : acquisition de l’entreprise Cocorette
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Après le Finistère, Agnès Pannier-Runacher dans la Somme pour parler d’Egalim

Après un déplacement en Bretagne le 15 avril consacré à l’application des lois Egalim, la ministre déléguée auprès du ministre…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde