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Début d’été le plus sec depuis 1976

70 % de déficit d’eau dans la Somme du 1er juin au 31 juillet, des températures très élevées… La sécheresse a déjà impacté les cultures du département.

En terres superficielles, le maïs souffre.
En terres superficielles, le maïs souffre.
© © A. P.


Un début d’été très chaud, très ensoleillé et très peu pluvieux. C’est le bilan que dresse Météo France pour la Somme, en cours d’été météorologique, puisque celui-ci va du 1er juin au 31 août. «On est en sécheresse remarquable, mais pas non plus exceptionnelle», tempère Julien Perfettine, climatologue. Il s’agit d’une sécheresse météorologique, car le cumul de pluie est faible (Météo France distingue aussi la sécheresse agricole, lorsque les sols superficiels sont impactés, et la sécheresse hydrologique, lorsque les nappes phréatiques le sont).
Plus en détail, du 1er juin au 31 juil---let, 33,8 mm d’eau sont tombés dans le département, soit un déficit de 70 %. «Cette année est particulière, puisque la valeur enregistrée est la deuxième plus faible après l’été 1976», précise le climatologue. A Abbeville, 30,2 mm d’eau ont été enregistrés, soit quatre fois moins de la moyenne habituelle, et à Amiens, il est tombé 22 mm, soit cinq fois moins que la moyenne.
Les températures sont aussi supérieures à la normale. A Amiens comme à Abbeville, les températures sont supérieures de 2,6°C par rapport à la moyenne. «Les températures maximales ont été très fortes, supérieures de 3,2°C aux températures maximales des années précédentes.» En région, un record absolu a même été battu à Lille, dont le thermomètre affichait 37,6°C le vendredi 27 juillet (le précédent record datait du 10 août 2003 avec 36,6°C). Dans la Somme, la journée la plus chaude a été le 26 juillet, avec un record mensuel de 36°C à Méaulte. Le précédent record de ce genre datait de 1989. L’ensoleillement a été très élevé, avec 25 % de plus que la moyenne à Abbeville, par exemple, du 1er juin au 31 juillet.
L’humidité des sols superficiels, elle, est dite en déficit. «En cette période, être en déficit est normal, mais la particularité est que le déficit maximal est enregistré du littoral à Abbeville.» Alors que le déficit est de - 10 % à Amiens, et de - 20 % à Péronne, il s’élève à - 30 % à Abbeville, et même à - 50 % à Saint-Valéry-sur-Somme. «L’hiver et le printemps avaient été cependant assez pluvieux pour recharger les nappes souterraines.»
La tendance pourrait encore changer, puisqu’il reste tout le mois d’août avant de clôturer l’été météorologique. «Nos prévisions dégagent un temps toujours sec, au moins pour la semaine qui arrive.»

Cultures impactées
Côté cultures, le manque d’eau se fait de plus en plus sentir, notamment pour les cultures de printemps et les productions fourragères. «Pour le maïs, le rendement se joue maintenant avec le remplissage des grains, constatent les conseillers de secteurs de la Chambre d’agriculture de la Somme. En bonnes terres, le potentiel est toujours là alors qu’en terres plus superficielles, des baisses sont d’ores et déjà acquises avec des problèmes d’avortement de grains. La pluviométrie des prochaines semaines sera déterminante.»
En betteraves, mieux vaut ne pas s’affoler. Car, malgré des champs avec des aspects médiocres, les années précédentes ont montré que la betterave a la capacité de se rattraper en fin de cycle (septembre/octobre). «Cependant, pour les arrachages précoces avant le 10 octobre, le potentiel est probablement affecté», déplore-t-on à la chambre d’agriculture.
Pour les pommes de terre, «les parcelles sans irrigation montrent des décrochements plus ou moins sensibles suivant les types de terres. Avec irrigation, les pommes de terre se tiennent beaucoup mieux, même si les rythmes d’arrosage sont durs à assurer et que les plantes restent sensibles aux fortes températures.» D’après le Bulletin de santé du végétal, les quelques averses orageuses ont rafraîchi la butte, mais sont loin d’avoir résolu le problème de stress hydrique. Les buttes peuvent même parfois se fissurer, entraînant le verdissement des tubercules les plus superficiels. D’après la chambre d’agriculture, «globalement, des pertes de rendement et des problèmes de calibrage sont à envisager».
Les prairies, elles, sont bien tristes à voir. «A de rares exceptions en zones humides, elles ne produisent plus d’herbe pour le pâturage ou du foin. Les éleveurs sont obligés de prendre sur les stocks hivernaux et/ou de trouver des solutions de repli sur d’autres aliments

Et les intercultures ?
Dans cette situation difficile, les agriculteurs se questionnent sur l’implantation des intercultures et du colza. La chambre d’agriculture conseille d’attendre d’avoir de la visibilité sur les prochaines pluies efficaces, qui ne sont pas attendues avant le 10 août, pour envisager les semis. «En bonnes terres, un travail du sol léger peut être réalisé pour mulcher et gérer les repousses ou adventices. Le déchaumage plus profond n’est valable que dans des situations d’infestation forte de vivaces pour mettre à nu et griller les rhizomes
Des pluies significatives peuvent permettre d’implanter correctement des couverts jusqu’à la première quinzaine de septembre pour valoriser les reliquats post-récolte. «Toutefois, dans l’incertitude climatique, des dérogations sur l’implantation des Cipan par rapport à la réglementation Zones vulnérables seraient opportunes pour anticiper une éventuelle prolongation de la sécheresse actuelle», termine la chambre d’agriculture.

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