Aller au contenu principal

Des jersiaises dans le troupeau qui font du bien

L’intégration de quelques vaches de race jersiaise dans le troupeau laitier de la SCEA Popot lui permet de gagner sur différents tableaux.



C’est un peu le hasard qui a fait découvrir il y a une dizaine d’années la race jersiaise à Alain Popot, éleveur de vaches laitières à Vironchaux. Associé au sein d’une SCEA avec son fils Marc, il assure ne pas regretter d’avoir investi dans l’achat d’embryons en 2009 et envisage même d’augmenter le nombre de vaches jersiaises dans son troupeau. «Aujourd’hui, explique le fils, nous avons
quize jersiaises pour soixante-quinze prim’holstein, mais l’objectif est d’augmenter progressivement pour atteindre une parité.» Intégrer des vaches de race jersiaise dans un troupeau à dominante prim’holstein leur permet d’améliorer la qualité du lait, et ainsi augmenter sa valeur. Au sein de l’élevage Popot, les vaches jersiaises produisent un lait avec un taux butyreux (TB) de 48 pour un taux de protéique (TP) de 40, avec une moyenne de production par vache de 6 000 litres. à titre de comparaison, les vaches holstein produisent un lait avec des taux de 32,5 (TB) et 40 (TP), avec une moyenne de 10 000 litres par vache.

Des vaches rustiques et dociles
Alain et Marc Popot ont appris la technique pour réaliser eux-même l’insémination de leur troupeau. Si, pour le père, l’expérience date d’il y a vingt ans, pour Marc, la pratique est plus récente. Bovec en  race holstein et Semex pour la race jersey, leurs fournisseurs de semences, sont installés outre-atlantique. «L’idée est de garder la même souche, témoigne Marc Popot. Nous ne pratiquons que des inséminations artificielles et quelques collectes d’embryons». Race rustique, elle ne nécessite que très peu, voire pas du tout, d’interventions vétérinaires et est réputée pour bien valoriser l’herbe. «On pourrait sans problème les laisser en pâture pendant tout l’automne et une partie de l’hiver. Elles n’ont pas de problème de pattes, ni de mammites», constate Marc Popot.
La ration alimentaire est une ration semi-complète «classique» avec 600 grammes d’aliment liquide (mélasse), un kilo de paille, 5,5 kilos d’enrubannage d’herbe, 3,8 kilos de soja pur, un kilo de pulpe sèche, un kilo de maïs aplati, 5 kilos de pulpes surpressées et 30 kilos de maïs ensilage. Pour le troupeau jersiais, la composition est la même, à la différence qu’elle est divisée d’un tiers pour tenir compte d’un gabarit plus modeste.

Longévité et production laitière
«Très calme, curieuse, proche de l’homme» sont les qualificatifs qui résument la relation qu’entretient l’éleveur avec ses vaches. Des caractéristiques qui, si elles ne font pas tout, s’ajoutent à des qualités laitières intéressantes. «à la traite comme dans la stabulation, la cohabitation entre holsteins et jersiaises se passe bien», constate Alain Popot. Avec un poids de carcasse qui ne dépasse que rarement les 250 kilos, la valorisation des vaches de réforme reste quant à elle limitée, même si les animaux mâles sont commercialisés en caissettes. «à quinze jours, les veaux ne valent pas grand chose puisqu’ils ne font qu’entre 15 et 20 kilos à la naissance. Il faut donc les garder un peu pour les engraisser», explique Marc. Un mal pour un bien pour Alain Popot qui voit l’opportunité de «faire vieillir les animaux femelles, plus qu’en race prim’holstein. Ce sont des vaches qui vieillissent bien. On peut leur faire faire sept à huit lactations sans aucun problème». Et l’éleveur d’ajouter : «Il ne faut pas choisir cette race pour faire de la viande, au risque d’être déçu, mais cela vaut la peine pour le produit lait.» Un rapide calcul lui fait constater qu’il peut espérer une plus-value de 80 E/1 000 litres avec un troupeau 100 % jersiais, sur la base d’un prix du lait à 350 E/1 000 litres.

Trois distinctions nationales
Cerise sur le gâteau, lors du concours national jersiais à Chemillé, en Loire-Atlantique, la SCEA Popot a réalisé un doublé dans la catégorie génisses en décrochant le titre de championne avec  «Olia», ainsi que sa réserve avec «Olita». L’élevage s’est également distingué en remportant un premier prix de section en vache adulte. Déjà habitués des concours de race en holstein – Alain Popot y présente régulièrement des animaux depuis 1993 malgré une interruption entre entre 2000 et 2013 -, Alain et Marc sont encouragés à aller plus loin : «C’est vrai qu’au départ, on se pose des questions parce que nous ne sommes pas nombreux à élever cette race, mais c’est quand même la deuxième race mondiale en lait. Il y a quelques années, on  devait se contenter de participer à des présentations de race. Le premier concours auquel nous avons participé, c’était pendant le salon international de l’agriculture à Paris en 2019.»
Pour sa troisième édition, les 7 et 8 septembre, le concours national jersiais fût, d’après ses organisateurs, «une réussite, avec une participation à la hauteur de la hausse des effectifs ces dernières années». 25 génisses et 76 vaches ont foulées le ring du Festi’Elevage, soit une centaine d’animaux issus de 30 élevages et 14 départements.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Une rencontre entre le directeur de l’ASP et les agriculteurs a été organisée devant le siège de l’administration à Amiens.
L’ASP pointée du doigt pour le non-paiement des Maec et CAB

Mardi 14 mai, des agriculteurs bio et leurs représentants de plusieurs départements des Hauts-de-France ont manifesté devant…

La construction de l’usine de fabrication d’engrais à Languevoisin devrait débuter en 2027. Une fois achevée en 2030,  elle permettra la création de 250 emplois directs dans la région et fournira chaque année 500 000 tonnes d'engrais bas carbone.
Un projet d’1,3 milliard dans la Somme pour des engrais bas carbone

En marge du Sommet Choose France organisé le 13 mai à Versailles, un groupe d'industriels européens a annoncé vouloir…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde