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Des marchés locaux poussent aux quatre coins de la Somme

Ils offrent aux producteurs un débouché et permettent aux habitants de se procurer des produits de qualité. Surtout, ils sont le garant d’un lien social fragilisé : plusieurs marchés locaux ont vu le jour ces dernières semaines.

Parmi les nouveaux marchés, celui de l'Etoile, près de Flixecourt.
© A.P.



«Ici, on trouve des produits de qualité, qui ne sont pas touchés par tout le monde et, surtout, on peut papoter !» Marie-José, Catherine et Sylvie rient de concert derrière leur masque. Les trois amies ne louperaient pour rien leur marché du jeudi matin, à L’Etoile, près de Flixecourt. Un des rares lien sociaux qu’elles ont l’autorisation de conserver. Depuis le 24 septembre, le marché s’y tient toutes les semaines, en contrebas de la mairie.
Des fruits et légumes, des confitures et des soupes, de la charcuterie, des poulets rôtis… «Il ne nous manque plus qu’un poissonnier», propose Marie-José. Pour la villageoise, cette initiative née de la volonté de la municipalité est plus que bienvenue, surtout en cette période de crise sanitaire et économique. «On n’a plus envie de nous retrouver les uns sur les autres dans des supermarchés. Soutenir les producteurs et les commerçants locaux est important.»
Une aubaine pour Jordy Galland, primeur qui vend entre autres les légumes de son père, maraîcher installé à Fourdrinoy. «Je vendais mes produits seul ici tous les jeudis matins. Depuis que le marché est relancé, il y a plus de clients», se réjouit-il. Mélanie Machuré est aussi une habituée des marchés locaux, qu’elle sillonne avec son camion ambulant Les Rôtisseries nouvelles. Ses poulets et saucisses au maroilles qui tournent sur les broches font saliver tous les clients. «Jusqu’ici, je faisais le marché d’Hesdin (62) le jeudi matin. Désormais, je préfère venir ici car c’est plus proche de chez moi. J’ai été agréablement surprise par le chiffre d’affaires réalisé. Ce n’est pas parce qu’un marché est plus petit qu’un autre qu’il est moins intéressant !»

De l’huile de coude
20 km plus au sud de L’Étoile, la commune de Molliens-Dreuil s’est elle aussi dotée de son marché. Le marché du Vidame a lieu tous les samedis matins, place Bernard Dubois, depuis le 4 juillet. Une vraie réussite, car les marchands y sont de plus en plus nombreux, et la clientèle s’avère fidèle. Comment la municipalité s’y est-elle prise ? «On empoigne son bâton de pèlerin et on met de l’huile de coude», sourit le maire, Sylvain Charbonnier.
L’idée trottait dans la tête des élus depuis quelques années, mais sans oser en sortir. «Nous ne voulions pas créer de concurrence à nos commerces locaux, comme à la boucherie-épicerie, par exemple. Finalement, j’ai fini par aller leur parler du projet, et ils l’ont bien accueilli.» De la prospection était nécessaire afin de convaincre des marchands libres chaque semaine. «Nous avons finalement trouvé assez facilement», assure l’édile. Un pari gagnant puisque, depuis la tenue du marché, des commerces de la commune ont constaté une augmentation de leur chiffre d’affaires le samedi matin. «On attire des clients d’autres communes, qui ne se seraient pas déplacés s’il n’y avait pas de marché.»
Plus au Nord du département, à Doullens, l’équipe municipale s’est elle aussi tournée vers des producteurs locaux pour relancer le marché de la place Eugène-Andrieu le samedi matin. «Il y avait un marché vestimentaire à cet endroit, que nous avons décidé de déplacer place Thélu, pour ne faire qu’un seul grand marché avec celui existant. Il n’y avait donc plus rien de ce côté de la ville, alors nous avons décidé de recréer un marché», résume Guillaume Durieux, policier municipal et placier du marché. Les producteurs locaux étaient une évidence : «Les gens veulent manger des produits de chez eux !» Huit exposants y participent pour l’instant.

Même les plus petites communes
Millencourt, commune de deux-cent-quinze âmes, près d’Albert, peut désormais se targuer elle aussi d’avoir son marché mensuel. La première édition avait lieu ce dimanche 8 novembre, et réunissait six commerçants : traiteur, maraîcher, apicultrice, fabricante de confitures artisanales, producteur de bière artisanale et couturière de la commune proposant des masques. Marie Dépret, conseillère municipale qui a porté le projet, voulait avant tout «créer du lien», permettre aux habitants, notamment les anciens, de faire leur course facilement et, surtout, «faire connaître aux gens nos producteurs locaux», confiait-elle à nos confrères de France Bleu Picardie. Grâce à ces initiatives locales, les circuits courts continuent leur croissance dans la Somme.

 

Un nouveau marché à la ferme

Il n’y a pas que les communes qui prennent l’initiative de monter un marché. À Ailly-le-Haut-Clocher, le marché du Haut Clocher a lieu tous les vendredis, de 16h à 19h depuis la rentrée scolaire, à la ferme de la famille Billet. «Les gens se détournent de plus en plus des gros centres commerciaux. Je voulais apporter une réponse à cela dans ma commune, et permettre aux producteurs de chez nous de vendre leurs produits en direct», explique Nathalie Ribeiro-Billet.
La ferme de son père, qui comporte un magasin de vente de céréales et d’aliments pour animaux, s’y prête parfaitement : «Nous sortons les tracteurs de leur hangar pour pouvoir y installer les stands. Nous sommes ainsi à l’abri du vent et de la pluie.» Le vendredi soir était une évidence : «Nous sommes un ancien chef lieu de canton qui accueille le regroupement scolaire. Les gens viennent faire leurs courses à la sortie de l’école pour être tranquille le week-end.»
L’organisation d’un tel événement a cependant coûté de l’énergie à Nathalie. «Comme je voulais proposer une grande diversité de produits, il a fallu beaucoup démarcher. Le fromage de chèvre, que je n’imaginais pas absent du marché, m’a notamment donné du fil à retordre», rit-elle. Le jeu en valait la chandelle puisqu’une vingtaine de producteurs ont répondu présents, dont une quinzaine prennent place chaque semaine. «L’ambiance y est très conviviale et la clientèle est nombreuse. C’est devenu mon marché préféré», confie même Valérie Herbet, vendeuse de confitures et de soupes. Nathalie a désormais monté une association pour permettre de pérenniser le concept, car ce marché, gratuit pour les marchands comme pour les visiteurs, implique quelques frais d’électricité et de mises aux normes du hangar.

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