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Au zoo d'Amiens, des produits fermiers locaux pour animaux exotiques

La SAS Somme produits locaux a remporté l’un des marchés publics pour l’approvisionnement du parc zoologique d’Amiens en aliments frais pour ses pensionnaires. 

Plus de 700 animaux répartis dans les différents univers au parc zoologique d’Amiens, cela en fait des bouches à nourrir, y compris quand le parc est fermé au grand public. Chaque jour, une équipe de cuisiniers est chargée de préparer les rations qui seront distribuées aux animaux, qu’il s’agisse de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, de poissons. «Nos besoins sont divers, expliquait ainsi en ce milieu de semaine Cindy Gourdel, responsable administratif et financier du parc zoologique. Nous achetons de la paille, du foin pour l’alimentation et les litières, mais aussi des fruits et légumes, du poisson, des viandes, des insectes… pour nourrir nos animaux.»

Le budget annuel consacré à ce poste est de 170 000 E «en moyenne (…) Hors personnel, c’est le premier budget du parc», constate-t-elle. Toutefois, le zoo d’Amiens étant un établissement dont la gestion est assurée par la communauté d’agglomération Amiens Métropole, son fonctionnement est encadré réglementairement, y compris en ce qui concerne ses fournitures. Tous les quatre ans, une procédure d’appel d’offres est donc lancée pour attribuer à des entreprises d’où qu’elles soient – il s’agit d’un appel d’offres européen – des lots. Celui concernant les «besoins en alimentation, fourrages et paille» avait été lancé en novembre dernier. Treize lots en tout étaient à saisir avec une date butoir pour y répondre fixée au 4 janvier.

Ces besoins, quels sont-ils ? La liste est aussi diverse que variée, avec des volumes pouvant atteindre plusieurs dizaines de tonnes par an : «En 2020, nous avons acheté 7,5 tonnes de granulés et d’aliments secs, 8,5 tonnes de paille, 72 tonnes de foin, 52 tonnes de fruits et légumes, 9,5 tonnes de poissons, 2,25 tonnes de viande ou, encore, 2 520 œufs», détaille Pierre Bouthors, chargé de communication du zoo.

Des produits locaux et issus de circuits courts 

En 2021, si les lots 1 et 2 concernant l’approvisionnement en poissons ont été décrochés par une entreprise installée à Boulogne-sur-Mer (62), le lot 4 concernant «les fruits et légumes en circuits courts» a été remporté par… la SAS Somme Produits Locaux.

La SAS Somme Produits Locaux, ce sont des agriculteurs de la Somme qui se sont associés pour développer la commercialisation de produits fermiers et locaux auprès de différents acheteurs publics et privés. Sans conteste, c’est bel et bien le fait d’avoir intégré un critère «circuits courts» à l’appel d’offres pour certains lots qui a facilité les choses pour Somme Produits-Locaux : «Que ce soit sur le plan économique ou environnemental, il y a un réel intérêt à travailler avec des fournisseurs locaux, constate Cindy Gourdel. Si le critère circuits courts a été intégré, c’est d’abord pour limiter notre empreinte carbone. Nous ne pouvons pas acheter la totalité de nos besoins localement, mais c’est un premier pas».

En ce qui concerne les fourrages, «ils proviennent aussi d’une exploitation agricole de la Somme puisque l’agriculteur titulaire du lot est installé à Argoeuves, au nord-ouest d’Amiens», explique-t-on au zoo amiénois. Pour le nouvel appel d’offres, trois agriculteurs samariens ont répondu présents : «Ce sera donc forcément encore des fourrages récoltés dans le département que nous utiliserons».

Une cuisine centrale pour animaux

Milieu de semaine, les premières livraisons de fruits et légumes provenant d’agriculteurs adhérents à Somme Produits Locaux devaient avoir lieu pour être transformés et distribués aux animaux du parc zoologique d’Amiens. Des produits livrés «bruts» - il s’agissait de salades, de céleris rave et d’épinards -, car dans la partie non accessible au public, le zoo d’Amiens dispose d’une «cuisine des animaux», «sorte de cuisine centrale», sourit Cindy Gourdel. Chaque espèce a en effet un régime particulier : «Il y a 120 fiches alimentaires différentes, détaille Pierre Bouthors. Cela fait une par espèce». Plus que l’appétence, c’est la ressource énergétique de l’alimentation qui est recherchée. «Quand on un produit que l’on avait l’habitude de travailler n’est pas disponible, ou parce que ce n’est pas la bonne saison, on est obligé de chercher autre chose. On se creuse la tête, mais c’est aussi une façon de sortir d’une certaine routine».

Des premières livraisons réussies

La rencontre entre le zoo d’Amiens et les responsables de Somme Produits Locaux s’est faite par l’entremise d’Amiens Métropole : «Amiens Métropole est déjà cliente de Somme Produits Locaux et passe déjà par la plateforme Approlocal pour les achats alimentaires de sa cuisine centrale», rapporte Mme Gourdel. S’approvisionner en circuits courts est déjà dans la culture de la collectivité». Pour autant, il a fallu que Somme Produits Locaux réponde à l’appel d’offres. Au Zoo d’Amiens, comme pour Somme Produits Locaux, les premiers retours sont enthousiastes et positifs : «C’est une façon de faire qui va dans le bon sens, se réjouit-on au zoo. Courant de la semaine prochaine, les représentants des deux partenaires ont prévu de se rencontrer, sur place : «C’est quelque chose que l’on aime bien faire, admet Cindy Gourdel. Cela permet d’échanger sur les contraintes des uns et des autres, de voir ce qui peut être amélioré. Mais c’est aussi important pour nos fournisseurs de savoir ce que nous faisons de leurs produits.»

Le zoo d’Amiens impatient d’accueillir à nouveau les visiteurs

Par une belle journée ensoleillée, les parkings qui entourent le parc zoologique d’Amiens comme ses allées voient se presser de nombreux visiteurs. Mais cela, c’était avant. La crise sanitaire de la Covid-19, les mesures de confinement sont passées par là et empêchent toujours le zoo d’ouvrir ses portes. «Étant donné que nous sommes considérés comme lieu culturel, nous avons dû fermer nos portes le 30 octobre dernier», se souvient Cindy Gourdel. L’an dernier, le zoo a donc perdu d’une quinzaine de jours de fréquentation «puisqu’habituellement, nous fermons au public à partir du 15 novembre pour rouvrir le 1er février». En février dernier, «nous pensions rouvrir avec un protocole sanitaire renforcé par rapport à celui déjà en place : du gel hydroalcoolique partout, un sens de circulation…, poursuit la responsable administratif et financier du parc zoologique. Mais nous attendons toujours une date. Peut-être mi-mai, comme d’autres lieux culturels». En attendant, il faut continuer à entretenir les allées du parc, soigner les animaux… «Nous n’avons pas de recettes, et les agents sont impatients de retrouver du public avec qui échanger». Bon an mal an, le parc zoologique d’Amiens accueille 180 000 visiteurs par an. «Un week-end de beau temps, c’est 2 500 personnes par jour», estime Pierre Bouthors. Sans eux, forcément, chacun se sent un peu seul dans les 7 hectares du parc.
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