Aller au contenu principal

Des propositions pour encourager l’agro-écologie

«Inciter, rémunérer, accompagner plutôt que taxer et imposer», telle est la philosophie du rapport remis par Marion Guillou au ministre de l’Agriculture.

Pour Marion Guillou, «l’antinomie n’est pas tellement entre économie et environnement. Elle tient plutôt au fait que la double performance demande davantage de technicité, de temps d’observation, et de mettre en place des pratiques innovantes, donc de quitter les pratiques rassurantes qu’on connaît».
Pour Marion Guillou, «l’antinomie n’est pas tellement entre économie et environnement. Elle tient plutôt au fait que la double performance demande davantage de technicité, de temps d’observation, et de mettre en place des pratiques innovantes, donc de quitter les pratiques rassurantes qu’on connaît».
© Nicolas Bertrand/Infra

Depuis décembre, Marion Guillou, l’ex-présidente de l’Inra, a planché sur le projet agro-écologique voulu par Stéphane Le Foll. Son objectif était d’identifier les leviers qui permettent la double performance économique et écologique. Pour se faire, elle s’est appuyée sur des pionniers en France et à l’étranger. Avec des chercheurs de l’Inra et des agents du ministère de l’Agriculture, elle a identifié 35 performances et 203 pratiques pouvant être qualifiés «d’agro-écologiques» et déclinées pour l’élevage, les cultures, la gestion des sols, etc. «C’est du cas par cas, en fonction du milieu agricole, du sol, du climat. Il n’y aura pas de prêt-à-porter», précise-t-elle.

Inciter à vendre moins de phytos
Le principal point de ce plan concerne la réduction des intrants. Pour y arriver, la chercheuse propose des méthodes alternatives comme la rotation des cultures ou la valorisation des effluents d’élevage et sort une «idée révolutionnaire». A savoir : la création d’un certificat de performance pour les vendeurs de phytos en les incitant à «vendre moins» à la manière des certificats d’économie d’énergie. Pas sûr que l’idée suscite beaucoup d’enthousiasme dans le monde agricole qui pourraient y voir là une perte de rendement.
«C’est sûr, cela va nous demander énormément de travail», reconnaît Stéphane Le Foll. Et le ministre table sur la formation pour y arriver dans les lycées agricoles d’une part mais aussi sur le terrain avec les conseillers techniques des chambres d’agriculture, des formations pour les agriculteurs…
Du côté des jeunes agriculteurs et surtout pour les futurs installés, ces nouvelles méthodes pourraient être plutôt bien accueillis, selon le ministre «mais les agriculteurs en fin de carrière ont parfois peur de l’investissement». Et pour y arriver, Stéphane Le Foll propose de «mutualiser les risques» car la conversion peut être difficile. «Les cinq premières années on perd parfois 10 à 20 % de récolte mais il faut passer le cap», explique-t-il confiant. Des mécanismes incitatifs pourraient être mis en place mais ça ne serait pas une fiscalité écologique.
Le ministre souhaite valoriser les démarches collectives qui se feront au travers les groupements d’intérêts économiques et environnementaux (Giee) par des aides spécifiques.

Giee et MAE «système»
Deuxième piste qui trouve écho chez Stéphane le Foll, celle de mettre en place des mesures agroenvironnementales «système», qui constitueraient un réel accompagnement au changement de pratiques. Les MAE actuelles sont trop «confettis», a insisté Stéphane Le Foll. Elles ciblent trop un seul effet sur l’environnement (air, eau, sol...). L’idée des MAE système est d’obtenir plusieurs impacts positifs simultanément. Le pari est qu'en impliquant des changements plus «systémiques», elles aident à réaliser un ensemble de changements sur l’exploitation. Plus difficile alors, a priori, de revenir en arrière une fois le financement arrivé à son terme. Reste qu’il s’agirait toujours de mesures contractuelles prises sur un pas de temps défini.
Le rapport est disponible sur agriculture.gouv.fr

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde