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Diversification : Sébastien Joly

Une vingtaine de producteurs locaux animaient le marché fermier de Plaine en fête. Parmi eux, Sébastien Joly, des Volailles de Montplaisir, à Saint-Fuscien.

Sébastien Joly : «Je ne voulais pas me faire plumer par le système. La meilleure solution est de maîtriser la filière de A à Z.»
Sébastien Joly : «Je ne voulais pas me faire plumer par le système. La meilleure solution est de maîtriser la filière de A à Z.»
© © A. P.



65 ha de grandes cultures, blé, pois, colza et orge. Insuffisant pour une installation. Alors lorsque Sébastien Joly a décidé de reprendre la petite exploitation familiale, en 2009, il a eu l’idée de développer un atelier de volailles de chair, avec abattage, transformation et vente, tout en direct. «Je ne voulais pas me faire plumer par le système, confie-t-il. La meilleure solution est de maîtriser la filière de A à Z. Et puis cela me permet de produire en petits volumes, avec trois à quatre cents poulets abattus chaque semaine.»
La mise de départ n’était pas si élevée pour le débrouillard, qui a tout construit de ses mains : cinq cabanes pour les volailles et un abattoir. Le tout pour 60 000 €, essentiellement pour l’achat du matériel. Les recettes des terrines et des rillettes émergent aussi de l’imagination de Sébastien Joly. «J’adore cuisiner ! Je goûte ensuite, et j’estime si ça peut plaire aux clients. Je prends également les conseils des chefs des restaurants que je livre.»
Le projet était néanmoins risqué à ses débuts. «C’était un saut vers l’inconnu. Allais-je réussir à vendre ma production ?» Le producteur l’avoue, la chance lui a souri dès le début. «Deux mois après mes débuts, la chambre d’agriculture a lancé un partenariat pour la vente de produits locaux avec les magasins Gamm vert. Aujourd’hui, mes produits sont dans les rayons de ceux de Péronne, Amiens et Abbeville. J’ai aussi été démarché par Quel bon goût, qui m’achète deux cents poulets par semaine pour le marché parisien.»
Un gros coût dur est cependant survenu en 2014. «La production était croissante. Alors j’ai investi 50 000 dans une chaîne d’abattage. Mais, un jour, alors que j’étais dans mon tracteur, en pleine moisson, j’ai appris que mes voisins me mettaient au tribunal, pour nuisances visuelles, sonores et olfactives.» Un procès qui a traîné trois ans, pendant lesquels Sébastien Joly se demandait s’il n’allait pas abandonner son métier. «J’avais le moral à zéro. Finalement, on m’a proposé un terrain à l’écart, pour construire un nouveau bâtiment.» Un budget de 200 000 €, accompagné d’aides financières publiques, notamment de la Région et du Département.

Un travail optimisé
Voilà un an que la construction est effective, et le producteur a retrouvé le sourire. «Quitte à investir, j’ai décidé de bien le faire. Tout est automatisé. Je gagne 1h30 de travail par jour, puisque je n’ai plus à nourrir à la main, et la pénibilité du travail est largement réduite.» L’agriculteur bénéficie d’une aide familiale, et a embauché un salarié à temps partiel pour l’abattage, via le groupement d’employeurs départemental.
Le travail est intense, mais agréable : «Ce qui me plaît, c’est que c’est extrêmement varié. Une heure dans le tracteur, une autre à l’élevage, à l’abattage, à la transformation, puis à la comptabilité…» Les poulets «cou nu», nés dans une ferme avicole du Nord, arrivent à six semaines et sont élevés une dizaine de semaines. En période de fête, des dindes, chapons et poulardes sont aussi dans les enclos.
Sébastien Joly croit en l’avenir. Il est d’ailleurs impliqué dans le projet de magasin de producteurs à Glisy, qui devrait ouvrir ses portes en avril 2019. Pour sa ferme, il a aussi en tête de produire l’aliment de ses poulets lui-même, pour aller jusqu’au bout du raisonnement «tout en direct». «Produire les pois, le blé, l’orge et le colza n’est pas un problème. Mais cela nécessite un investissement supplémentaire, d’environ 100 000 , pour la construction d’une fabrique et d’un centre de stockage.» Projet à suivre.

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