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Viticulture
Dompierre-Becquincourt, capitale régionale du vin

Filiale du groupe coopératif Advitam, Chai des Hauts-de-France a inauguré le mercredi 18 janvier son chai de vinification à Dompierre-Becquincourt (80). 

Les premières bouteilles estampillées «Les 130» seront à déguster en juin prochain.

Tranquillement mais sûrement, une filière de vinification d’un vin blanc tranquille se met en place dans le paysage agricole des Hauts-de-France. Porté par le groupe coopératif Advitam et le négoce Ternoveo, dont la maison-mère est la coopérative Unéal, le projet vient de passer une étape supplémentaire avec l’inauguration d’un chai le 18 janvier, à Dompierre-Becquincourt, à l’est de la Somme. Sur place, dans les bâtiments d’une ancienne sucrerie, on y trouve sur 3 200 m2 tout le matériel nécessaire à la fabrication de vin : un conquet de réception, deux pressoirs d’une capacité de 2 et 8 tonnes, un laboratoire, une cuverie et même un caveau destiné à devenir un lieu de vente et de dégustation. Si l’embouteillage sera prochainement réalisé sur place, le stockage en revanche se fera ailleurs. L’investissement pour la rénovation et l’aménagement des bâtiments s’est porté à 1 million d’euros, subventionné à hauteur de 200 000 € par la Région Hauts-de-France. 

Diversification agricole

Directeur «développement et commercialisation» de Chai des Hauts-de-France, Christophe Dubreucq est revenu sur les origines de ce qu’il considère comme un projet «un peu fou» : «L’idée est née pendant un séminaire d’entreprise. En parallèle, nous avions connaissance d’agriculteurs qui avaient envie de devenir vignerons.» Les premières vignes ont été plantées au printemps 2020. Jusqu’aux premières vendanges, il a fallu suivre l’évolution de cette nouvelle culture dans la région, former les agriculteurs, trouver des compétences pour faire vivre le projet et depuis peu vendanger et vinifier. Agriculteur dans le Ternois et président de la coopérative Unéal et du groupe Advitam, Armel Lesaffre a partagé son «immense joie» de participer à l’inauguration du chai de Dompierre-Becquincourt : «Il a fallu de nombreuses années de réflexion, mais ça y est, nous y sommes. C’est à la fois un symbole de progrès et d’innovation. Cette nouvelle filière va créer des emplois, amener de la valeur ajoutée sur nos territoires et offrir à nos agriculteurs une voie de diversification.» 

Un objectif de 200 hectares de vignes

S’ils ne sont «que» 49 agriculteurs-vignerons pour le démarrage de la filière, l’objectif de Chai des Hauts-de-France est de recruter jusqu’à 130 producteurs «d’ici 2027-2028» pour une surface de 200 hectares, d’où le nom de la marque qui s’affichera sur les futures bouteilles : «Les 130». Actuellement, on compte 86 hectares de vignes plantées et réparties en 50 parcelles dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne et de la Somme. 17 de ces hectares ont été récoltés en 2022, avec un rendement de 4 000 kilos par hectare appelé à augmenter dans les prochaines années, sans jamais excéder les 8 000 kilos. La particularité du vignoble cultivé pour Chai des Hauts-de-France est d’être issu d’exploitations agricoles certifiées HVE3. La volonté du groupe Advitam et de sa filiale étant de faire «des vins de qualité», dixit Xavier Harlé, la sélection des parcelles est stricte : «C’est vrai, explique le directeur général de Chai des Hauts-de-France, on recale des parcelles qui ne correspondent pas à nos attentes. Étant donné qu’il s’agit d’une culture pérenne, que l’on plante pour 30-40 ans, on ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi.» Chacun des invités à l’inauguration du Chai des Hauts-de-France attend désormais avec une certaine impatience le début du mois de juin pour une première dégustation.

Une IGP «Vin des Hauts-de-France» en projet

«On n’a pas voulu copier une appellation plus qu’une autre mais, au contraire, avoir notre propre identité», a défendu le 18 janvier Xavier Harlé, directeur général de Chai des Hauts-de-France. Si c’est le cépage Chardonnay qui a été retenu, «c’est parce qu’il s’agit d’un cépage qui s’adapte particulièrement bien à notre climat», a quant à elle expliqué Laetitia Vankerkoven, l’une des deux œnologues et maîtres de chai du Chai des Hauts-de-France. À la clé, une expérience de dégustation qui doit être «unique». Jusqu’à présent, d’après les premiers retours de vendanges, «toutes les parcelles sont intéressantes et nous avons quelques-unes très atypiques», constate l’œnologue. Une raison à cela ? «Le fait qu’elles soient réparties en différents endroits de la région.» Pour faire reconnaître la typicité des vins des Hauts-de-France, Chai des Hauts-de-France verrait d’un bon œil la création d’une indication géographique protégée (IGP), permettant ainsi de les identifier autrement qu’avec l’appellation «Vin de France». «Étant donné que notre vignoble est émergent, nous n’avons pas encore droit à une IGP, mais on y travaille», a déclaré Xavier Harlé. Président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand a assuré les promoteurs de la démarche de son soutien : «Je crois au potentiel de cette filière», a-t-il dit, convaincu «qu’elle peut participer à la transformation de l’image de cette région». 

Une gamme de quatre vins tranquilles

Derrière la marque «Les 130», Chai des Hauts-de-France entend proposer à plus ou moins long terme quatre références, soit autant de cuvées. Les deux premières baptisées «Azimut» – un vin pour l’apéro -, et «Parallèle 50» seront commercialisées à partir de juin prochain. Pour les deux autres, sous le nom de «Fragments» et «Zénith», il faudra encore s’armer de patience. La raison ? Le temps nécessaire à leur élaboration dans le but d’obtenir des vins plus «complexes». Si les quatre cuvées se distinguent par leurs assemblages, la bouteille est en revanche unique. «C’est la signature de la marque», explique Xavier Harlé. En termes de prix, les deux premières références devraient se situer «entre 7 et 10 € la bouteille». Chai des Hauts-de-France ambitionne de commercialiser 1,5 million de bouteilles «dans les dix ans». Pour son responsable, qui constate une croissance de la consommation de vins blancs quand celle des vins rouges décroit, «ce n’est pas énorme en soi, mais à l’échelle de la région, c’est significatif».
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