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Douze propositions pour améliorer la souveraineté alimentaire

Régions de France, l’Assemblée des départements de France et la Coopération agricole viennent de publier un manifeste
pour promouvoir la souveraineté alimentaire dans les territoires tout en accélérant la transition agro-écologique.

Parmi les axes d’amélioration de la souveraineté alimentaire, celui de la consommation locale, entre autres en restauration collective.
Parmi les axes d’amélioration de la souveraineté alimentaire, celui de la consommation locale, entre autres en restauration collective.
© Alix Penichou

«La souveraineté alimentaire est un sujet majeur qui a émergé de la crise de la Covid. Elle renvoie à des enjeux territoriaux majeurs pour accélérer les transitions écologiques», observe Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. En effet, comme le souligne Jean-Pierre Reynaud, président de la Commission agricole des Régions de France, la crise sanitaire a pointé des dysfonctionnements dans l’approvisionnement alimentaire. Et de citer la fermeture de circuits commerciaux, des ruptures d’approvisionnement pour certains produits. Comme la farine importée d’Allemagne, alors que la France est le premier producteur de blé européen. Si la crise sanitaire a été un révélateur, le phénomène est plus ancien. Depuis quelques années, la France voit son excédent agroalimentaire se réduire et elle importe des denrées alimentaires qu’elle pourrait produire chez elle. Sa compétitivité en la matière s’est érodée faute d’investissements suffisants dans les entreprises et des réglementations contraignantes et tatillonnes que le pouvoir impose aux opérateurs économiques.

Complémentarité public/privé

Dans les territoires, la reconquête de la souveraineté alimentaire ne peut être dissociée de l’urgence de la transition écologique pour faire face au dérèglement climatique, ainsi que l’a souligné Pascal Coste, président de la Commission Nouvelle Ruralité de l’Assemblée des départements de France. Qui mieux que les coopératives agricoles «ancrées dans les territoires et prolongement, de l’exploitation agricole» sont en mesure de relever ces défis alimentaires et environnementaux, plaide pour sa part, Dominique Chargé, président de la Coopération agricole ?
Fort de ce constat et à l’issue de plus d’un an de concertation, ces trois organisations ont élaboré un manifeste «Mieux nourrir la France par nos territoires», qu’elles ont rendu public le 26 mai. Il associe d’un côté, les élus qui sont en mesure d’édicter des règles et d’orienter des décisions des entreprises par des aides publiques, de l’autre, les coopératives qui sont opérationnelles sur le terrain et en mesure de répondre aux attentes des consommateurs. Le manifeste se décline donc en trois axes et douze propositions. Le premier vise à organiser la production en renforçant «les actions pour que le système d’approvisionnement fonctionne mieux», note Jean-Pierre Reynaud. Ainsi plaide-t-il pour le développement et les partenariats entre les entreprises et les collectivités territoriales (départements et régions), la promotion des métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, la mobilisation des fonds européens (Feader), pour soutenir les investissements des coopératives.

Un fonds public pour la transition agroécologique

Le deuxième axe vise à accélérer la transition écologique dans les territoires, tout en améliorant la compétitivité des entreprises. Dans ce cadre, Dominique Chargé plaide pour la création d’un fonds public de transition agro-écologique qui serait le prolongement du Plan de relance qui, lui, ne porte que sur deux ans. «Nous devons accompagner et financer cette transition au-delà du plan de relance», insiste-t-il, car celle-ci «s’inscrit dans un temps long». Ce nouvel établissement créé au niveau national serait associé à des guichets confiés aux régions pour mieux répondre aux besoins locaux. Parmi les priorités de cette transition écologique, le président de Coop de France évoque la mutualisation des ressources en eau, «un enjeu majeur», ainsi que l’implication des exploitations et des coopératives dans l’autonomie énergétique, qu’il s’agisse de méthanisation, de transport multimodal, ou de développement des circuits courts. Les coopératives qui associent des producteurs locaux sont mieux à même de répondre aux attentes des consommateurs.

Troisième axe enfin, l’encouragement aux productions de qualité et la consommation locale. La commande publique constitue un levier pour aller dans ce sens, insiste Pascal Coste. Les collectivités territoriales qui gèrent les collèges, les lycées, les maisons de retraite, les hôpitaux, ont les moyens de privilégier les productions locales, en lien avec les coopératives. Cela nécessiterait aussi de simplifier les procédures des marchés publics, de mieux identifier l’origine des produits et de privilégier les signes de qualité dans la restauration collective.

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