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Echos de l'assemblée générale de la Fdsea

L'assemblée générale de la Fdsea a rassemblé près de 300 personnes lundi 26 mai à Amiens.

© AAP


L'auditorium du Crédit Agricole était bien fourni ce lundi 26 mai, à l'occasion de l'assemblée générale de la Fdsea de la Somme. Au-delà de la période, les conditions météo du jour, l'intervenant de la matinée, Xavier Beulin, et la thématique de l'après-midi ont suscité l'envie de participer à ces travaux. La matinée «statutaire» a permis d'approuver les comptes présentés par le trésorier Olivier Parcy, faisant état d'un résultat net de 31 000 EUR pour l'exercice 2013, et de suivre l'intervention d'Armand Paruch, président des Jeunes Agriculteurs, d'Isabelle Brunet, présidente des Agricultrices, le rapport d'activités de Françoise Crété, secrétaire générale et le rapport moral de Laurent Degenne.


RETOUR SUR LES PROPOS PHARES DE LA MATINEE

Armand Paruch, président des Jeunes Agriculteurs
"Notre thématique, c'est l'installation des jeunes. Nous devons par la loi d'avenir retrouver des éléments qui favorisent la mobilité du foncier en faveur de l'installation, et trouver d'urgence une solution pour que les jeunes qui ont un projet d'installation entre le 16 mai 2014 et le 15 mai 2015 ne soient pas pénalisés par un rabotage supplémentaire des aides. L'autre enjeu pour les JA, c'est la communication sur le métier, et que chacun retienne déjà les dates des 13 et 14 septembre prochains. Plaine en fête aura lieu sur deux jours, à Acheux-en-Vimeu, avec une première journée plus «professionnelle» et une seconde plus «grand public et récréative»".

Isabelle Brunet, présidente des Agricultrices
"La commission agricultrices poursuit ses travaux en s'étoffant. Nous suivons des formations sur la Pac, le secourisme ; nous visitons des entreprises, nous sommes en première ligne sur toutes les opérations de communication. Mais nous gardons notre première identité : celle d'être partie prenante de nos entreprises. A ce titre, nous avons été honorées qu'à l'occasion de la journée de la femme, le préfet de Région, Jean-François Cordet, ait choisi de mettre à l'honneur des femmes chefs d'entreprise, et ait choisi d'organiser cet évènement sur une exploitation agricole dans laquelle deux femmes sont pleinement investies".

Françoise Crété, secrétaire générale de la Fdsea : «Mobilisés chaque jour»
"Avec les paillages de supermarchés qui ont mobilisé, l'action contre le zonage de l'Authie ou les opérations de communications, ce sont plus de 50 «sorties» que le syndicat a faites sur l'exercice 2013. Côté information ou formation, nous avons été présents, avec une PAC qui se réforme, 500 personnes rencontrées en réunion cet hiver, 130 participants aux formations, plus de 250 dossiers réalisés gratuitement pour les adhérents et au moins autant de renseignements téléphoniques. Etre force de négociations, force de propositions, force d'appuis aux adhérents, voilà les missions que se fixe la Fdsea".

Laurent Degenne, «Etre exigeants à tout point de vue»
La Pac rebat les cartes
"Les revendications de la Fdsea et l'action de la Fnsea ont beaucoup amoindri la marche, elle sera grande à horizon de cinq ans. Pour l'agriculture de nos régions, Le Foll organise les soldes -25, -30, -40% et en plus, excusez les propos, il en exclut les femmes, de par la non reconnaissance de la majorité des formes sociétaires. Nous n'allons ni faire l'autruche, ni faire de la gesticulation. Nous devons ouvrir des perspectives pour les agriculteurs".

Exigeants sur les charges
"Les plus lourdes charges sont parfois celles qu'on ne voit pas : réglementations environnementales, délais d'instructions, contrôles... Nous n'avons d'autre choix que de durcir nos positions, et être intransigeants vis-à-vis  de ces règles. Au plus haut sommet de nos interlocuteurs, que ce soit préfet ou président de Conseil régional, on se comprend souvent. Quand on redescend, c'est plus compliqué. Le préfet veut réduire à six mois l'instruction du dossier d'enregistrement, chiche ! On fait les comptes à Noël. Le président du Conseil régional s'accorde à sortir les terres arables du SRCE. Si la concertation commence sans modification, les tracteurs descendront dans Amiens".

Exigeants sur le développement
"Au-delà des réglementations, pour passer le cap, il nous faut nous développer : chacun, à sa dimension, porte cette responsabilité : les filières doivent accroître la création de richesse sur le territoire, en travaillant sur les volumes produits et transformés sur le territoire. Le second pilier doit permettre la modernisation et l'amélioration des conditions de travail dans toutes les fermes. Tout doit être mis en oeuvre pour rebondir sur nos filières".

Renouveler le réseau
"L'agriculture recrute. Le syndicalisme aussi. L'hiver prochain, la Fdsea sera en renouvellement à tous les niveaux. Les sujets sont nombreux, complexes, pour certains passionnants, pour d'autres incontournables. S'impliquer à la Fdsea, à tous niveaux, c'est prendre une part active dans l'avenir de la profession. C'est une expérience économique, politique et humaine incroyable. Venez nombreux la vivre !"

Xavier Beulin : "Soyons cohérents et jouons collectif"
L'Europe
"Le monde agricole n'est pas en marge de la tendance électorale de dimanche, et cette tendance est présente dans tous les pays. La question est la suivante. Quelle Europe voulons-nous ? Une Europe progressiste, équitable et protectrice. Dès lors, l'équité impose une convergence sociale, fiscale, juridique beaucoup plus rapide. Et la protection impose d'entrer en résistance sur des discussions qui affaiblissent l'agriculture européenne, comme les accords de commerce. C'est sur ces points que le parlement réélu est attendu".

La réglementation
"Sur ce sujet, qu'on prenne l'environnement, les installations classées, les directives «escabeau», le problème ce n'est pas Bruxelles, c'est la France. Si des contrôleurs de l'Onema peuvent rentrer, armés, dans les fermes pour vérifier qu'on n'a pas curé un fossé alors qu'il était bouché, c'est le Grenelle de l'environnement. Sur les bassins de captage, s'il y a un problème local, il faut l'identifier localement, et non pas inclure des dizaines de milliers d'hectares pour se dire qu'en élargissant la zone de recherche, on va forcément l'encadrer. Nous nous battons sur trois éléments :- remettre de l'agronomie dans les paramètres d'analyses de nos pratiques,- contrebalancer dans une loi le principe de précaution qui bloque tout par un principe d'innovation,- obliger tout pétitionnaire qui peut bloquer un projet pendant dix ans uniquement par activation successive de plaintes ou de recours à déposer une caution pour le préjudice économique qu'il fait subir".

Les filières
"Nous devons travailler en cohérence de filières, et non en succession de maillons : productions - coopératives - industries. FranceAgrimer a fait un travail prospectif des besoins et opportunités de chaque filière. L'Etat et les régions doivent s'appuyer sur ce travail pour mettre en oeuvre l'intervention publique, les plans de développement aux bons endroits. Quant à l'export, il nous faut jouer plus collectif : à 10 000 km, la question n'est pas de savoir si le produit vient de telle ou telle entreprise. La question, c'est de savoir si ça vient de France ou non. Sur certains marchés comme l'Asie, il faudra même peut-être s'allier avec un pays comme l'Allemagne. Le patriotisme économique, ce n'est pas le protectionnisme, c'est la capacité à chasser en meute". 

Taille et gouvernance des outils
"Dans l'aval, on a besoin comme dans les fermes de toutes les tailles. Plus le produit est transformé, plus le périmètre géographique de pertinence est réduit. A l'inverse, sur un grain de blé standard, le marché est déjà au-delà de l'Europe. Quant à la gouvernance, elle doit aller de pair avec les enjeux : former les administrateurs au bon niveau, les aider à s'investir pour qu'ils proposent les bonnes orientations, et qu'ils aient la bonne lecture des éléments de l'entreprise. C'est aussi en investissant sur les administrateurs qu'on garde une gouvernance professionnelle et un ancrage avec le terrain. Le temps moyen de détention d'une action est inférieur à une seconde. En une journée, le prix du blé varie davantage qu'en une année il y a dix ans. Quelle que soit la taille, les tailles, ce genre de paramètre impose d'avoir des administrateurs formés, impliqués, et capables d'analyser l'évolution immédiate de leur entreprise et de la gouvernance avec réactivité".

La PAC
"La PAC doit être et rester avant tout économique. C'est par l'économique qu'on bâtit les filières, qu'on soutient la production, qu'on fait évoluer les pratiques, les conditions de travail et l'environnement. Le chef de l'Etat a tranché, et on sent que le ministre a traité certains sujets avec légèreté. L'exclusion des formes sociétaires du paiement redistributif est une distorsion inacceptable, quand on a une Earl entre époux par exemple. Pour cela, nous voulons limiter le paiement à 10% pour éviter de creuser davantage cette injustice. Concernant les aides directes, je n'accepte pas qu'on soit incapable de trouver les quelques financements pour des filières comme le riz ou la fécule qui sont complétement déstabilisées si on ne s'occupe pas d'elles. Après, sur le premier pilier, la PAC ne se joue pas seulement à 20 ou 30 EUR d'écart entre tel ou tel pays. La PAC se jouera sur le dynamisme économique".

Le second pilier
"Il faut se féliciter de l'enveloppe que la France a négociée pour le second pilier. Mais il faut aussi bien s'en servir. Pour faire du développement économique sur des grandes filières, nous voulons un socle national important sur les plans de modernisation. Nous n'avons pas sur ces filières à créer de distorsions entre les régions. Sur les MAE, il faut qu'elles soient vivables, à savoir qu'elles apportent davantage que ce qu'elles contraignent. C'est une lecture qu'on doit garder au niveau national et régional".

Le commerce international
"Avant tout, il faut se confronter aux chiffres. On parle sans arrêt de nos fleurons nationaux en terme d'énergie, de transport, de technologie... mais la plus grande balance commerciale positive, c'est l'agroalimentaire, et de loin. Mais elle s'essouffle. Que recherchent ces pays chez nous : une sorte de sécurité, de traçabilité. Le conventionnel a fait un bond qualitatif énorme en quinze ans et il faut en avoir conscience. Les circuits courts et les productions sous signes de qualité sont des filières d'excellence, mais elles ne progressent plus, surtout depuis la crise. Alors, il ne faut pas dénigrer, marginaliser ou opposer. La force de l'agroalimentaire, c'est de se dire que quel que soit le produit, le mode de production, la valeur exceptionnelle de notre agriculture et notre culture de la gastronomie font que les produits français sont des produits d'exception. Nous devons cultiver des relations stables avec des partenaires réguliers. L'Europe, le bassin méditerranéen et l'Afrique ont des liens géographiques et historiques qui en font un périmètre cohérent. 

L'implication dans le syndicalisme
"Au niveau local, nos métiers sont à la source de 14 - 15% de l'emploi. Hors grande métropole, c'est même près de 25%. Au niveau international, la géopolitique des trente prochaines années se jouera dans l'alimentaire, dans l'accès à la ressource. Quand on est agriculteur, aujourd'hui, on porte en soit une part de responsabilité à tout niveau. Il nous faut nous impliquer car notre syndicat a un rôle. Nous devons éclairer le débat public à tous niveaux, sans populisme, comme l'exige une démocratie moderne. Une démocratie moderne, ce n'est plus la cogestion. C'est la reconnaissance des faits majoritaires et responsables. C'est là que notre réseau intervient, et ce d'autant plus qu'il est fort du taux d'adhésion et du nombre et de la qualité de ses élus".

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