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Elections aux chambres : du revenu et du respect

Si les différents syndicats agricoles en lice pour les élections aux chambres d’agriculture ont des points de divergence, le grand débat organisé par l’Afja a montré des préoccupations communes, à savoir l’urgence de retrouver du revenu dans les exploitations, et la nécessité de défendre publiquement une profession de plus en plus mise à mal.

Si un sujet fait consensus auprès des cinq représentants syndicaux, c’est bien celui du traitement, régulièrement à charge, de l’agriculture dans les médias, à savoir l’agribashing.
Si un sujet fait consensus auprès des cinq représentants syndicaux, c’est bien celui du traitement, régulièrement à charge, de l’agriculture dans les médias, à savoir l’agribashing.
© Actuagri



Réunis par l’Association française des journalistes agricoles (AFJA) le 19 décembre, la FNSEA, Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Modef ont débattu pendant deux heures des principaux sujets d’actualité, dans le cadre de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture.
Interrogés sur les missions principales des chambres d’agriculture, les cinq représentants des syndicats se sont globalement accordés sur l’importance de la proximité pour accompagner l’agriculture face à l’évolution de la société, en dépit d’un budget en baisse. Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, les chambres doivent ainsi assurer une mission de service public, former et conseiller les agriculteurs, avec «réactivité».
Certains militent pour une plus grande gratuité de ces services, comme Jean Mouzat, président du Modef, ou Laurent Pinatel (porte-parole de la Confédération paysanne) qui souhaite voir davantage les techniciens dans les exploitations. Pour Jérémy Decerle, président de JA, l’accent doit être mis sur l’installation, au moindre coût, et sur l’accompagnement dans la transition écologique.

Déception quant aux EGAlim ?
Si le retour de la valeur à la production agricole est au cœur de l’action des cinq syndicats, les avis divergent quant aux résultats des Etats généraux de l’alimentation (EGAlim). Pour Bernard Lannes, l’ordonnance sur le relèvement du seuil de revente à perte «ne changera rien», car la grande distribution saura passer outre. Il attend davantage celle sur les prix abusivement bas, tout comme Laurent Pinatel.
Christiane Lambert dénonce, quant à elle, ce scepticisme de «posture» qui tranche avec l’enthousiasme dont avaient fait preuve les deux représentants après le discours de Rungis. Pour la présidente de la FNSEA, «la loi a été votée le 2 octobre, les ordonnances sont en train de s’écrire», il est donc normal de ne pas sentir encore les effets des EGA, mais «on s’est attaqués à une montagne, quarante ans de prix bas», et «la FNSEA et JA ont proposé des mesures pour remettre les prix en marche avant, et maintenant il y a les moyens de le faire, entre le relèvement du SRP et les sanctions contre les prix abusivement bas».
Le regret est en revanche partagé sur les indicateurs de coûts de production, dont l’élaboration est laissée uniquement aux filières sans pouvoir recourir à la puissance publique en cas de désaccord. Pour Jérémy Decerle, si le processus de retour de la valeur «met trop de temps, l’énergie que nous avons déployée jusque-là doit nous donner la responsabilité d’aller jusqu’au bout et de faire ce qui est le plus efficace. Il faut que l’on arrive à faire que tous ces acteurs respectent un peu plus les paysans et la société», insiste-t-il. Même si l’Etat «n’a pas mis les garde-fous qu’on souhaitait, à nous de marteler !», poursuit-il.

Unanimité sur l’agribashing
Enfin, si un sujet fait consensus auprès des cinq représentants syndicaux, c’est bien celui du traitement, régulièrement à charge, de l’agriculture dans les médias, à savoir l’agribashing. «Le déchaînement de violences est inacceptable et très humiliant pour les agriculteurs», déplore Christiane Lambert, qui a porté plainte contre Boucherie Abolition et obtenu le retrait de certaines publications.
Pour Laurent Pinatel, il faut creuser plus profondément «la peur de la mort que l’on projette sur ces animaux» et qui aboutit à ces réactions démesurées. Il entrevoit néanmoins une piste : «Si la profession agricole agit très rapidement et fait le ménage (contre les pratiques condamnables, ndlr), les associations ne viendront pas sur ce terrain.»
Agir vite, mais surtout agir de concert, même si «ce n’est pas la meilleure période pour s’entendre entre syndicats», reconnaît Jérémy Decerle, «malgré tout on doit continuer à travailler ensemble à chaque fois que ce sera nécessaire». Le président de JA estime, lui, que la communication positive ne suffit plus. «Il faut cogner, je suis peut-être violent, mais ceux qui sont en face de nous sont violents aussi», justifie-t-il.
Les attaques contre l’élevage et l’agriculture sont en effet violentes, et surtout très médiatisées. C’est pourquoi l’action des professionnels agricoles ne sera sans doute pas suffisante sans une reprise en main également de la part des pouvoirs publics, estiment l’ensemble des participants qui s’accordent en tout cas sur le fait que le secteur agricole français mérite davantage de reconnaissance pour la qualité exceptionnelle de l’alimentation qu’il produit.

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