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Elevage Derly : le goût de la génétique

Nathalie et Bertrand Derly estiment qu’il faut «un brin de passion» pour rester éleveurs dans un secteur céréalier.

Nathalie et Bertrand Derly ont fait de leur exploitation un projet de vie.
Nathalie et Bertrand Derly ont fait de leur exploitation un projet de vie.
© AAP

Responsable Développement au Contrôle laitier de la Somme depuis 1998, Bertrand Derly décide de reprendre l’exploitation familiale en 2001. Il s’agit en fait d’un projet de vie conduit avec son épouse Nathalie, conjoint collaborateur. Ayant pour volonté de concilier vie professionnelle et vie familiale, le couple décide d’entamer un virage avec l’installation de Bertrand, il y a 12 ans. «Ce choix nous a permis d’être plus proches de nos aspirations : vivre à la campagne en famille et prendre des responsabilités en développant notre propre entreprise», résume Bertrand Derly.

Faire progresser génétiquement le troupeau
Passionné de génétique Holstein, le couple a repris l’exploitation située en secteur céréalier avec la ferme intention de faire progresser génétiquement le cheptel, malgré sa dimension à l’époque. «Il faut un brin de passion pour rester producteurs laitiers dans un secteur comme le nôtre», affirme Bertrand Derly, qui a développé son intérêt pour la génétique au fil de ses rencontres avec des professionnels du secteur de l’élevage et de la génétique, en France et au Canada.
L’augmentation du quota laitier et la mise aux normes ont nécessité de revoir la structure installée initialement sur le corps de ferme. En 2007, les bâtiments ont été reconstruits, 300 mètres plus loin, à l’extérieur du village. Ils ont été aménagés au départ en aire paillée intégrale, avec la possibilité de les faire évoluer en logettes par la suite. Depuis mi-décembre, les logettes ont été installées. Elles sont équipées de matelas, mais sont aussi paillées. Les deux couloirs sont, eux, revêtus de tapis et raclés à l’aide d’un racleur automatique.

Un vrai confort moral avec les logettes
Le passage en logettes a généré une simplification du travail et une économie de paille non négligeable : cinq ballots sont utilisés par semaine contre trois par jour auparavant. «Aujourd’hui, nous avons peu de recul, mais nous n’avons déploré, sur les deux derniers mois, qu’une seule mammite. Le taux cellulaire moyen depuis le nouvel aménagement est, lui, de 140 000 cellules par ml. C’est pour nous un vrai confort moral de ne pas avoir l’appréhension de trouver une vache malade pendant la traite, mais également de pouvoir traire des vaches propres et encore de valoriser l’ensemble de la production» souligne l’éleveur qui note que, jusqu’alors, environ 130 mammites étaient dénombrées par an, ce qui revenait en moyenne à deux mammites par vache par an.
Malgré l’utilisation de matelas en logettes moins agressifs pour les pattes des vaches laitières, la sélection des membres reste un critère important pour l’éleveur, qui recherche une mamelle fonctionnelle et de la morphologie pour les concours.
Toujours dans un souci de progrès génétique, l’élevage Derly est adhérent à la Charte Gènes Diffusion, depuis 2009. Cela permet à Bertrand Derly de faire partie d’un groupe d’éleveurs passionnés, de faire naître des veaux de haute valeur génétique. La pose d’embryons est stimulante. «Il s’agit de pedigrees que l’on n’oserait pas acquérir» précise-t-il.

À la recherche de nouveaux pedigrees
Si l’exploitation de polyculture-élevage a l’avantage d’être située dans une zone où les facteurs de production sont favorables et d’être tournée vers l’investissement en génétique et la recherche de nouveaux pedigrees, elle a tendance à être isolée dans un secteur majoritairement céréalier. «Par ailleurs, du fait de notre organisation, toute notre vie présente l’inconvénient d’être consacrée à notre métier» souligne le couple. Demain, ils envisagent de stabiliser l’outil de production à sa dimension actuelle, grâce à la main d’œuvre présente, sans compter que le bâtiment de 60 places est déjà quasiment utilisé à plein. Pour Nathalie et Bertrand Derly, si elle s’effectue dans de bonnes conditions, la production laitière moderne a de l’avenir. «Des marges de progrès techniques existent. Il est important de soulager le travail et de se dégager du temps pour être au maximum avec ses animaux» concluent-ils.

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