Aller au contenu principal

Epandages et pollution : l’avis de l’Anses attendu

Alors que certaines associations entretiennent une polémique sur le lien entre épandages d’intrants, pollution et Covid-19, la profession agricole demande un avis officiel des autorités sanitaires.

Plusieurs associations environnementalistes surfent sur l’épidémie de Covid-19 pour demander l’interdiction de certaines pratiques.
Plusieurs associations environnementalistes surfent sur l’épidémie de Covid-19 pour demander l’interdiction de certaines pratiques.
© Nicole Ouvrard

Le 7 avril,  l’association «Respire» a d’une certaine manière «mis le feu aux poudres» en déposant un référé-liberté devant le Conseil d’Etat pour réduire les épandages agricoles et la pollution de l’air pendant toute la durée de la pandémie. Elle lui demande en effet à d’enjoindre le Premier ministre, le ministre de la Santé et le ministre de l’Agriculture, de faire appliquer, pendant toute la durée de la pandémie de Covid-19, la même réglementation que celle en cours durant les pics de pollution. Selon cette association, «il a été observé, tout au cours de la période écoulée, de forts niveaux de pollution aux particules fines. Or ces particules, lorsqu’elles ne viennent pas de la pollution industrielle ou automobile, ont une autre source : l’activité agricole.» Sont particulièrement visées, les émissions d’ammoniaque, issues des épandages d’engrais et de lisier.
Dans le même temps, une association bien connue pour le peu de sympathie qu’elle porte au monde agricole, Générations Futures, s’indignait que des épandages puissent encore avoir lieu dans les champs en période de confinement. Pour cette ONG, les riverains de zones agricoles subiraient une double peine depuis le confinement en étant obligé de rester chez eux, fenêtres et portes fermées. Et demandait ainsi «à l’ensemble des syndicats agricoles de s’engager volontairement à demander à leurs adhérents d’éloigner les pulvérisations de pesticides des domiciles des riverains de zones cultivées».

Une réponse attendue l’Anses
Du côté de la profession agricole, ce sont des propos qui ont évidemment bien du mal à passer. Le 8 avril, en direct sur la radio France info, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, répondait à une question sur ce sujet : «Je pense qu’il faut que les scientifiques s’expriment pour contester les données utilisées. J’ai lu avec beaucoup d’attention ce qui a été publié par l’Anses et Atmo. Ce que l’on constate, c’est que la pollution a fortement diminué. La responsabilité de la pollution par l’agriculture est de 5 %. Si la pollution a diminué, alors que les travaux agricoles continuent, c’est qu’il n’y a pas une responsabilité forte du secteur agricole. J’attends que l’Anses réponde avec des arguments scientifiques.» Épidémie de Covid-19 ou pas, les associations environnementalistes n’ont que faire de ce contexte, et au contraire, en profitent pour partager leurs discours anxiogènes.

Eviter les amalgames
Ainsi, le 3 avril dernier, c’est en Gironde que deux associations demandaient la suspension des pulvérisations, notamment sur les communes viticoles. Le collectif Info Médoc pesticides et Alerte aux toxiques ont d’abord demandé à la préfète de Nouvelle-Aquitaine «que les pulvérisations de pesticides de synthèse soient suspendues, car considérées comme non essentielles et aggravant la détresse respiratoire des personnes malades du Covid-19». Les deux associations s’appuient sur les déclarations d’un collectif de médecins et de chercheurs qui a appelé l’État à «limiter drastiquement» les épandages de pesticides de synthèse. «Le Covid-19 se transmet par l’humain, pas par l’air», a répondu la préfète, dénonçant «un amalgame entre pesticides et propagation du
Covid-19
». Quelques jours plus tard, les deux associations sont revenues à la charge (le 6 avril) dans un nouveau communiqué, accusant la préfète d‘avoir choisi de «protéger les intérêts économiques de la viticulture bordelaise» et non «la santé des concitoyens». Elles  veulent s’adresser «également aux professionnels viticoles pour qu’ils bannissent si ce n’est déjà fait les pesticides de synthèse classés cancérigènes, mutagènes reprotoxiques, perturbateurs endocriniens et SDHI». Elles ont appelé enfin «les habitants exposés aux pulvérisations de pesticides à faire preuve de tolérance zéro face à des comportements de nature à mettre leur santé en danger».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Cette année, peu de changements interviennent dans la déclaration des revenus 2023. À l’exception de mettre l’adresse des étudiants et de mettre à jour les biens immobiliers si c’est le cas.
Impôts : la déclaration de revenus arrive…

Vous pourrez établir votre déclaration de revenus sur impots.gouv.fr de vos revenus 2023 depuis le 11 avril 2024. Plusieurs…

Les solutions de désherbage pour les champs de racines d’endives n’en finissent pas de focaliser l’attention des endiviers.
Pour les endiviers, se passer de Bonalan et Safari «va demander du temps»

L’assemblée générale de l’Association des producteurs d’endives de France (Apef) le 4 avril s’est focalisée sur les solutions…

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde