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FDSEA, JA et FRSEA rencontrent François Hollande

En marge du Sommet franco-britannique du 3 mars, à Amiens, le président de la République a accepté de recevoir les représentants agricoles.

Le Président a fait preuve d’une écoute importante tant dans sa durée que sa qualité.
Le Président a fait preuve d’une écoute importante tant dans sa durée que sa qualité.
© AAP


La possibilité était faible, mais elle s’est concrétisée. A l’issue du Sommet franco-britannique, le président François Hollande a accepté de rencontrer, aux côtés du préfet, des représentants de la FDSEA 80, des JA 80 et de la FRSEA Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La délégation présente était composée de Françoise Crété, Denis Delattre, et Simon Catteau pour la FDSEA, d’Olivier Thibaut de l’UPLP, de Bruno Macron et Edouard Brunet pour les JA, et de Laurent Degenne pour la FRSEA. Dans son propos d’ouverture, Françoise Crété a marqué les attentes globales du monde agricole et a fixé le format de l’audience : sept personnes, sept questions, et des demandes de réponse.
«Monsieur le Président, nous avons un grand respect du devoir de mémoire, ici, en ce centenaire de la bataille de la Somme, mais, vous devez entendre que si ce jeudi a été plus calme pour vous que samedi dernier au Salon, la colère, la détresse et les attentes sont aussi fortes ici. Et nous sommes en totale compréhension des expressions de colère. Aussi avons-nous des questions à vous poser et nous souhaitons sur chacune d’entre elles une réponse directe et franche.»
Les échanges (voir encadré) ont été, pour le coup, concrets et directs. Le Président maîtrise bon nombre de sujets, notamment ceux qui touchent à la politique internationale ou aux textes législatifs. Si l’on devait focaliser les plus et les moins de cette entrevue, le rôle de l’agriculture dans l’économie nationale, les difficultés liées à l’embargo russe, le déséquilibre des relations commerciales sont des points sur lesquels les représentants ont trouvé un interlocuteur à la hauteur… En revanche, sur l’environnement ou les déséquilibres en élevage liés à la dernière réforme de la Pac, c’était beaucoup plus flou.
Reste enfin les deux points d’engagement exprimés : le soutien à l’installation et aux Bas Champs sur lesquels la parole a été claire : «Oui, nous garantissons le budget et le versement des DJA, même en cas de revenu non conforme aux prévisions en raison de la crise», et «pour l’affectation d’une ICHN dans les Bas Champs, il y a déjà eu une rencontre au ministère. C’est un sujet qui doit avancer.» Françoise Crété a rappelé sa vigilance à ne pas avoir de contraintes supplémentaires. Le Président a mandaté le conseiller présent, Sébastien Couderc, et l’administration locale et régionale (étaient présents François Bonnet, directeur de la Draaf, Jac­ques Banderier et Jean-Luc Becel, directeur et chef du service de l’économie agricole à la DDTM) sous la coordination du préfet de la Somme, Philippe de Mester.
Au final, ce fut près d’une heure d’entretien privé, chose relativement rare pour être soulignée, avec quelques réponses aux problématiques nationales, plus ou moins positives, des craintes qui persistent sur le volet des charges et normes, et un peu d’avancées sur des problématiques locales. A présent, il faut concrétiser.

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QUESTIONS-REPONSES

Vous vous êtes avancé sur deux points, assouplir l’embargo russe et améliorer les régulations des marchés, au niveau de l’Union européenne. Alors, comment allez-vous procéder, par quels résultats et à quelle échéance ?
Sur l’embargo russe, il y a deux niveaux : un niveau sanitaire lié à la peste porcine, dont un cas avait été détecté en Europe de l’Est, et un niveau plus diplomatique. Pour le volet diplomatique, il ne faut pas s’attendre à une levée totale pour tous les pays européens, mais plutôt à des solutions adaptées pour les Etats membres qui le souhaitent. Nous y travaillons. Pour la régulation, il n’y a pas de majorité forte qui y soit favorable en Europe. C’est un fait. En plus, il ne serait pas juste de faire peser sur les productions françaises les contraintes de régulation liées à la surproduction d’autres Etats membres. Par contre, intervenir par des mesures de stockage pourrait s’envisager, et c’est un sujet sur la table de la commission et du conseil des ministres de l’Agriculture.

Vous vous êtes engagé à infléchir les rapports de force dans les négociations commerciales. Allez-vous demander ou vérifier des comptes ?
Oui, nous avons souhaité que la distribution soutienne le secteur de la production, et notre première opinion, c’est que tout le monde n'a pas joué le jeu. Donc, nous allons devoir légiférer pour introduire les éléments qui permettent la prise en compte des difficultés de l’élevage dans ces négociations. En parallèle, il y a aussi le sujet de l’étiquetage des produits sur lequel il faut un accord européen, soit pour l’autoriser ou l’imposer partout, soit pour obtenir une dérogation au titre d’un test en grandeur nationale.
La réforme de la Pac a lourdement pénalisé les régions comme les nôtres, et plus particulièrement les éleveurs et les producteurs de fécule.

A mi-parcours, pensez-vous corriger ces tendances ?
Nous avons arraché un budget à peu près préservé, notamment avec le second pilier. Sur le premier, les marges de manœuvre de la France sont faibles, comme les autres Etats membres, en termes de convergence ou de verdissement. Alors, oui, on peut analyser les conséquences du début de mise en œuvre, mais avec une portée limitée. Enfin, d’un point de vue technique, je sais les difficultés que rencontrent les agriculteurs sur le dossier Pac 2015, et il faut savoir que c’est aussi compliqué dans la grande majorité des Etats membres.

Bon nombre de nos charges viennent de contraintes environnementales infondées. Pouvez-vous intervenir pour une mise à plat totale de la loi biodiversité et le non classement en zones vulnérables ?
Suite à nos engagements de septembre dernier, nous mettons aujourd’hui en place un comité présidé par un préfet qui réunit, d’un côté, les administrations et ministères, et, de l’autre, la profession, pour avancer ensemble sur les normes et l’environnement. Cela s’appliquera pour les questions à venir. La loi biodiversité est, pour sa part, fort avancée, et il faut finir son examen parlementaire. Le point le plus flou est sans doute celui des zones vulnérables.
Le président semble avoir découvert lors de l’entretien que le non zonage de la Somme ne faisait pas partie du contentieux européen et du coup a renvoyé les discussions aux administrations locales.

Quand on est dans les Bas Champs à l’heure actuelle, on ne peut ni vivre du métier, ni s’adapter. Pour cette zone, il faut acter une ICHN au plus vite. Pouvez-vous agir dans ce sens ?
Oui. Nous savons l’importance de l’agriculture dans la préservation de l’espace naturel autour de la Baie de Somme. C’est un sujet qui a déjà fait l’objet d’une réunion au ministère. Je pense qu’il peut et qu’il doit avancer, ça ne doit pas être problématique.

Aujourd’hui, les revenus vont être plombés pendant trois ans. Nous craignons que les jeunes installés aient à rembourser leurs aides à l’installation pour cause de crise. Ce serait un comble. Il faut intervenir d’urgence là-dessus.
C’est clair, la vitalité et l’avenir de l’agriculture passent par l’installation des jeunes agriculteurs et l’accompagnement qu’on y apporte. Dans la réforme de la Pac, nous avons consolidé des lignes budgétaires pour soutenir l’installation. La conjoncture rend plus compliquées les premières années d’installation, mais cela ne doit pas conduire à un affaiblissement ou une perte de DJA. Je m’y engage.

Comment comptez-vous faciliter la ré-industrialisation agroalimentaire ?
Il faut reconquérir des parts de marché en facilitant les démarches. L’expérimentation du permis unique environnemental, conduite depuis 2015, va dans ce sens pour les projets qui sont entre environnement et industrie. C’est le cas, par exemple, de la méthanisation pour laquelle il faut aujourd’hui accumuler les autorisations, et donc les délais et les interlocuteurs.

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