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FNSEA : le point sur les dossiers qui attendent les agriculteurs

Christiane Lambert, la présidente de l’organisation, fait le point sur les dossiers qui attendent les agriculteurs.

Christiane Lambert : «A la culture de la norme, nous préférons la culture de la solution et du contrat.»
Christiane Lambert : «A la culture de la norme, nous préférons la culture de la solution et du contrat.»
© © D. R.

Comment la FNSEA s’est-elle mobilisée pour accompagner son réseau cet été avec la sécheresse ?
Pour soutenir les agriculteurs face à la sécheresse, les FDSEA ont multiplié des opérations “solidarité fourrages” afin d’éviter aux agriculteurs de se retrouver sans solution pour l’hiver. Nous avons aussi demandé au ministère de l’Agriculture des dérogations pour l’utilisation des jachères et le report des dates d’implantation des SIE, Cipan. Nous avons alerté très tôt sur ces questions, et nous n’avons pas encore obtenu de réponse pour l’ensemble des situations. Nous regrettons le manque de réactivité du ministère et l’entêtement de l’administration à vouloir maintenir les dates d’implantation des cultures intermédiaires, alors que les agriculteurs ont la certitude qu’elles ne lèveront pas. C’est du temps et de l’argent perdu !
Nous avons été très présents aux côtés des éleveurs sur le sujet des prédateurs, notamment de l’ours et du loup, dont la présence est imposée «d’en haut», alors qu’ils sont incompatibles avec nos activités. Nous en avons l’illustration tous les jours, avec l’augmentation des dégâts et des victimes. Tous les élus locaux sont à nos côtés aujourd’hui pour dénoncer le danger pour la ruralité.
Nous avons aussi déclenché une alerte rouge sur le sujet des dégâts de gros gibiers. Le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage s’est exprimé en faveur de changements de règlementation qui conduiraient à moins de régulation, ce qui est contraire aux besoins des agriculteurs. Avec 700 000 sangliers tués en 2017 et 30 millions d’euros d’indemnisation, le préjudice supporté par les agriculteurs est insupportable, d’autant que les indemnisations sont trop partielles. Nous avons besoin de plus de dialogue et de respect mutuel avec les chasseurs en faveur d’une meilleure régulation. Nous l’avons dit au ministère de la Transition écologique et solidaire, mardi 28 septembre. Deux réunions sont programmées sous dix jours pour sortir de l’impasse.

Comment la FNSEA aborde-t-elle la rentrée ?
En cette rentrée, nous sommes pleinement mobilisés sur l’accompagnement des agriculteurs face à la sécheresse. Les réunions des cellules d’urgence, que nous avons demandées dès juillet, doivent étudier les dispositifs qui permettront d’être au plus près des besoins des agriculteurs. L’administration doit être plus pragmatique et donner les dérogations indispensables. Plus structurellement, le dossier de l’irrigation doit être prioritaire dans les Assises de l’eau de septembre.
Sur le sujet des prix, chantier majeur, nous préparons la deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le 12 septembre, du projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales, promis pour redonner du revenu aux agriculteurs. Le gouvernement est au pied du mur et ne peut pas reculer davantage. Nous sommes déterminés à ce que la construction des prix en marche avant soit une réalité, avec les bons indicateurs, que la renégociation des prix avec les industriels et les distributeurs puisse également avoir lieu, et que les excès soient sanctionnés. Il faut mettre un terme à la position dominante des distributeurs, qui nuit à l’équilibre au sein de la chaîne alimentaire. La construction des prix est un marqueur fort pour les agriculteurs, c’est le premier point de vigilance pour leurs revenus.
Nous attendons également des annonces à la hauteur de nos besoins sur une épargne de précaution, qui donne plus d’autonomie et de résilience à nos exploitations. Face aux aléas climatiques, économiques et sanitaires, cette épargne est indispensable. Nous veillerons à ce que, dans les plans de filières, la contractualisation puisse également être poussée, car c’est un élément de sécurisation pour les agriculteurs.
Sur la question des travailleurs saisonniers, nous avons, dès fin juillet, alerté le Premier ministre sur notre refus catégorique d’une suppression des exonérations, qui aurait un impact de 189 Ä par travailleur saisonnier par mois, et globalement de 177 millions sur la ferme France. Ceci n’est pas acceptable au moment où le gouvernement place l’emploi, l’activité économique dans les territoires, la compétitivité de la France et le retour à une bonne balance commerciale au cœur de ses objectifs. Nous nous mobiliserons, dès septembre, dans chaque région, pour le dire fermement à nos interlocuteurs, les préfets et les parlementaires.
Le contexte de la rentrée, c’est aussi la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, le Brexit et ses rebondissements, qui risquent de peser sur le futur budget de la Pac. Les multiples négociations commerciales, qui placent l’agriculture comme monnaie d’échange, sont inadmissibles.

Quel positionnement la FNSEA a-t-elle choisi d’adopter face aux enjeux auxquels est confrontée l’agriculture ?
La FNSEA est sur tous les fronts, avec une attitude proactive. Il faut s’opposer à tout ce qui ne va pas dans le sens du travail et du revenu des agriculteurs, mais il faut aussi proposer et prendre des initiatives pour peser sur le cours des événements. La FNSEA est un syndicat de projets et de progrès, très ancré sur le terrain, au plus près des préoccupations des agriculteurs.
Nous ne sommes pas dans la contestation de tout, tout le temps, mais à l’écoute de l’évolution des marchés et de la société, et en permanence à la recherche de solutions et d’actions, dans tous les domaines : économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux. Nous souhaitons, par exemple, continuer à être force de proposition sur le volet deux de la loi issue des Etats généraux de l’alimentation. Sur la forte demande de la société pour réduire l’usage des produits phytosanitaires, la FNSEA a été moteur avec le Contrat de solutions. A la culture de la norme, nous préférons la culture de la solution et du contrat.
Nous souhaitons que le gouvernement soit davantage au rendez-vous. La profession a fait sa part du chemin. Nous attendons un véritable accompagnement. Si les moyens ne suivent pas, les agriculteurs iront moins vite. A la rentrée auront aussi lieu les Assises de l’eau, qui ont été lancées par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Il faut une autre approche de la gestion de l’eau dans notre pays. La FNSEA propose de travailler avec tous les parlementaires qui ont été sensibilisés au sujet. Nous avons besoin de bon sens et de lever les freins réglementaires et sociétaux.

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