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Pommes de terre
Gestion des plants en 2024, que faire ?

Réception, le réchauffement et le traitement des plants constituent des étapes primordiales en amont de l’implantation de la culture de pomme de terre pour bien réussir celle-ci.

La tension sur la disponibilité en plants certifiés pour cette campagne est réelle, rares sont les producteurs qui pensent encore qu’il s’agit uniquement d’un bruit  de plaine ou encore d’arguments purement commerciaux.
La tension sur la disponibilité en plants certifiés pour cette campagne est réelle, rares sont les producteurs qui pensent encore qu’il s’agit uniquement d’un bruit de plaine ou encore d’arguments purement commerciaux.
© V. Marmuse/CAIA

La campagne 2024 démarrera d’ici quelques jours ou semaines, la réception, le réchauffement et le traitement des plants constituent des étapes primordiales en amont de l’implantation de la culture de pomme de terre pour bien réussir celle-ci. Il est rappelé ici que l’utilisation de plants certifiés est fortement recommandée.

 

Vigilance dès la réception

À la réception des plants, il est souhaitable que les producteurs procèdent à certaines vérifications :

• Vérifier la fermeté et l'état de germination du plant,

• Prélever et laver un échantillon d’une centaine de tubercules par lot de plants,

• Observer l'état sanitaire des tubercules et tout particulièrement la présence de rhizoctone, de gale argentée et de dartrose ce qui conditionnera ensuite en partie le choix du traitement à effectuer. Ensuite, plusieurs précautions sont à prendre en ce qui concerne le stockage des plants :

• Mettre le plant à l’abri du gel, de la pluie et de l’humidité,

• Ne pas le stocker dans un stockage ayant reçu un antigerminatif,

• Ne pas le stocker de manière prolongée en big bag (manque d'aération), cette pratique a encore été trop observée en 2023 et plus les plantations sont tardives, plus celle-ci est préjudiciable, il est important de la bannir ! Il est préférable de vider les big bags dès leur réception dans des palox non traités avec des produits antigerminatifs, en ne dépassant pas une hauteur d’une soixantaine de centimètres

• Utiliser du matériel propre (désinfecté) et n’ayant pas reçu d’antigerminatif non plus,

• Prévoir le stockage dans un endroit aéré pour éviter les phénomènes de condensation,

• Attention aux différentes manipulations pour ne pas entrechoquer les plants.

 

Réchauffer les plants

Le réchauffement des plants, au minimum au stade point blanc, va permettre un meilleur «démarrage» de la culture, une résistance accrue aux aléas climatiques de début de campagne et se caractérise bien souvent par un rendement final plus élevé. Pour arriver au stade point blanc, le plant doit être réchauffé entre quinze jours et trois semaines avant la date prévisionnelle de plantation. Les plants doivent être manipulés à des températures supérieures à 8°C. Pour cela, aligner les sacs ou les palox à l'abri de la pluie et des gelées matinales, en laissant des "allées" pour faciliter l'aération et l'éclairage des plants et limiter ainsi l'allongement des germes. Les producteurs peuvent aussi étaler les plants (sur 30 cm de haut au maximum) sur un béton propre : 30 cm de hauteur maximale.

 

Traitements des plants : choisir le produit adapté

Après examen d’un échantillon, deux possibilités sont offertes :

1) Le plant paraît indemne de rhizoctone brun et de gale argentée, de même que le sol de la parcelle à planter : le traitement de conservation réalisé par le fournisseur de plants peut être suffisant. Cependant, en cas de doute sur l’état de contamination de la parcelle, un traitement du sol contre rhizoctone brun et/ou dartrose peut être réalisé en raie de plantation.

2) Le plant est contaminé par l’un ou les deux parasites : dans ce cas, un traitement à la plantation s’impose avec une spécialité unique ou un mélange homologué selon les objectifs de production (cf. tableaux ci-après).

Indépendamment du type de production, si le sol de la parcelle à planter présente un risque rhizoctone brun et/ou dartrose, un traitement du sol en raie de plantation est nécessaire avec une solution à base d’azoxystrobine. Pour une lutte exclusivement contre le rhizoctone brun, de nombreuses solutions sont actuellement disponibles sur le marché, aussi bien en pulvérisation, qu’en poudrage (cf. ci-dessous). Pour la lutte conjointe contre le rhizoctone brun et la gale argentée, il existe aujourd’hui deux produits prêts à l’emploi, commercialisés sous le nom de Celest 100 FS (fludioxonil) et de Sercadis (fluxapiroxad) (en pulvérisation).

Un guide des bonnes pratiques des traitements de tubercules de semences de pommes de terre est disponible gratuitement en téléchargement sur les sites internet des organismes qui ont contribué à son élaboration (Arvalis, Bayer Cropscience, Bretagne Plants, Comité Nord, Desmazières, DGAL, FNP3T, Germicopa, Grocep, Huchette Cap Gris-Nez, Triskalia sce), ainsi que ceux de l’UNPT et de Semae.

 

Plantations 2024, et le plant coupé ?

La tension sur la disponibilité en plants certifiés pour cette campagne est réelle, rares sont les producteurs qui pensent encore qu’il s’agit uniquement d’un bruit de plaine ou encore d’arguments purement commerciaux. On parle tout de même de 100 000 tonnes de plants français en moins par rapport à la campagne passée. Les causes sont multiples, à la fois techniques avec notamment des moyens de lutte qui se raréfient dans la lutte contre les pucerons, entraînant des refus pour cause de viroses, économiques avec un désengagement des producteurs de plants pour cause de moindre rentabilité, ou encore climatiques avec des à-coups qui rendent de plus en plus complexe la sécurisation ou la stabilisation du rendement. Pour cette année, en attendant des années meilleures, bon nombre de producteurs pourraient avoir recours à la coupe des plants certifiés de gros calibres, supérieur à 50 mm au minimum.

C’est une pratique à risques (sanitaires notamment). Pour qu’elle ait le moins d’impact possible sur la culture à venir, Arvalis rappelle ici quelques conditions d’usage, qui peuvent s’apparenter aux bonnes pratiques qu’il faut respecter en cas de traitements des plants sur table à rouleaux, à savoir :

- Utiliser un matériel propre et désinfecté et le nettoyer et le désinfecter entre chaque lot à couper. Cette règle doit être respectée tout particulièrement pour du matériel utilisé collectivement,

- Privilégier une journée ensoleillée (et venteuse) avec peu d’hygrométrie ambiante,

- Le plant entier à couper doit être sain et indemne de pourriture avant le coupage,

- Couper des tubercules réchauffés (> à 8°C),

- L’intervalle de temps entre réception des plants et coupe ne doit pas dépasser 10 à 15 jours,

- L’intervalle de temps entre la coupe et la plantation ne doit pas excéder quelques jours (une semaine maximum), l’idéal étant une coupe le matin pour une plantation l’après-midi dans un sol ressuyé,

- En règle générale, la coupe se fait à chaud avec des disques dont la température est d’environ 250°C avec parfois application de talc afin d’assécher les tubercules,

- Les plants coupés doivent être entreposés dans un endroit ventilé pour que ceux-ci sèchent au plus vite et cicatrisent.

Il est primordial de respecter les indications ci-dessus car cette pratique s’expose à des risques non négligeables. Compte tenu de ces risques (en particulier de diffusion d’organismes nuisibles réglementés), la FN3PT proscrit d’ailleurs cette pratique et rappelle que la coupe d’un lot de plant entraîne sa «décertification» et que celui-ci n’est en aucun cas recertifiable. Cela pose donc la question de la responsabilité du donneur d’ordre de la coupe et de l’éventuel échange ou revente de tels lots (qui de fait est interdite).

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