Aller au contenu principal

Glyphosate : les ministres confirment sa sortie d’ici trois ans

Les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire ont réaffirmé la volonté du gouvernement d’interdire le produit d’ici trois ans.

«Le plan de sortie ne passera pas sans l’engagement de la grande distribution», a insisté Didier Guillaume.
«Le plan de sortie ne passera pas sans l’engagement de la grande distribution», a insisté Didier Guillaume.
© © Stéphane Leitenberger



Après l’annonce d’un plan de sortie du glyphosate, le 22 juin dernier, et les débats houleux dans le cadre de la loi issu des Etats généraux de l’agriculture et de l’alimentation, dans laquelle l’interdiction du glyphosate n’a finalement pas été inscrite, une mission d’information commune sur la stratégie de sortie du glyphosate a été mise en place à l’Assemblée nationale, le 27 septembre dernier.
Présidée par le député Julien Dive (LR), avec pour co-rapporteurs Jean-Baptiste Moreau (LREM) et Jean-Luc Fugit (LREM), la mission a mené sa première audition, le 8 novembre, avec les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique, Didier Guillaume et François de Rugy.
Si ces derniers ont rappelé la trajectoire, à savoir une interdiction du glyphosate dans les trois ans pour la majorité des usages, et totalement avant 2022, ils ont réaffirmé l’importance d’accompagner les différents utilisateurs (agriculteurs, mais aussi la SNCF, qui n’a pour l’instant pas d’alternative équivalente en matière d’efficacité et de coût pour désherber les voies) dans la recherche et la mise en place de solutions.
«L’agriculture française doit être en capacité de continuer à nourrir la France et à exporter, mais avec des produits sûrs, tracés», a insisté Didier Guillaume, pour qui «la sortie du glyphosate est irréversible, mais elle ne peut pas se faire sans un accompagnement des agriculteurs au changement».
En effet, si l’usage de l’herbicide est déjà interdit pour les collectivités locales et pour les particuliers, pour l’agriculture ce n’est «pas le même enjeu», a également soutenu François de Rugy. «Il s’agit d’une transformation profonde des modes de production agricole», a-t-il précisé, ajoutant qu’il «faut le dire aux Français».

Rôle des filières
Sur 800 000 tonnes de glyphosate utilisées dans le monde, la France en consomme 8 800 tonnes (sur 27 000 tonnes d’herbicides au total), et si l’usage a augmenté entre 2009 et 2014, on a assisté à une baisse de 7 % entre 2014 et 2017, a rappelé le ministre de la Transition écologique et solidaire. La viticulture, l’arboriculture et les cultures céréalières sont les plus consommatrices de glyphosate, même si la transition est en cours.
Car les agriculteurs sont à pied d’œuvre. «Des démarches de progrès ont déjà été engagées par la filière agricole», a souligné Didier Guillaume, qui a salué «le travail mené par la FNSEA avec un contrat de solutions». «Il faut regarder, tester et évaluer ce que le syndicat agricole propose», avant de passer par voie réglementaire, estime le ministre de l’Agriculture. En outre, ces efforts doivent être économiquement valorisés, notamment par l’aval. «Le plan de sortie ne passera pas sans l’engagement de la grande distribution», a insisté Didier Guillaume.
Pour imager ces surcoûts, François de Rugy évoque ce qu’il a constaté lors d’un récent déplacement en Gironde : pour désherber mécaniquement 40 ha de vigne, il faut cinq semaines contre une semaine en utilisant du glyphosate. «Ramené à la bouteille, le surcoût est de 50 centimes», un coût qui ne peut pas toujours être accepté par le client, par exemple si le vin est vendu 2,50 Ä la bouteille. C’est pourquoi «il faut auditionner les filières», a rappelé Didier Guillaume, pour que les spécificités et les contraintes de chacune soient connues et comprises.

Le plan de sortie en cours de déploiement
Les ministres ont également indiqué l’avancement d’un certain nombre d’actions contenues dans le plan de sortie du glyphosate. Ainsi, un centre de ressources recensant les solutions existantes alternatives au glyphosate sera accessible avant la fin de l’année. Parallèlement, une cartographie des données d’achat et de vente de glyphosate sera rendue publique avant 2019.
L’Anses a été saisie concernant la révision des autorisations de mise en marché des produits à base de glyphosate - cent quatre-vingt-dix-huit produits en contiennent, a précisé le ministre de l’Agriculture, et
cinquante-huit demandent leur renouvellement. Un renouvellement qui ne sera accordé que si aucune alternative n’est identifiée, et ces nouvelles autorisations ne dépasseront pas le 31 décembre 2020.
Par ailleurs, les mesures d’accompagnement comprises dans le plan Ecophyto 2+ seront renforcées, et une nouvelle version va être soumise à la consultation publique dans les prochains jours, ont indiqué les ministres. Le projet de loi de finance pour 2019 comprend, en outre, une mesure augmentant la taxation des produits phytosanitaires.
Pour coordonner l’ensemble de ces actions, un coordinateur interministériel sera nommé, le préfet Pierre-Etienne Bisch (qui a présidé le Comité de rénovation des normes en agriculture, le Corena). La mission d’information a prévu d’auditionner de nouveau les deux ministres dans quelques mois.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde