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Inn’ovin 2 est lancé dans les Hauts-de-France

Le bilan du programme destiné à enrayer le vieillissement de la population d’éleveurs ovins conduit les financeurs à poursuivre les actions, au national et en région.

La filière ovine souffre du vieillissement de ses éleveurs sur le territoire français. Pour y remédier, elle a mis en place plusieurs programmes successifs, dont le dernier en date, Inn’ovin. Après cinq ans et des résultats encourageants, les financeurs (Interbev et la Confédération nationale de l’élevage) ont décidé de poursuivre avec un programme Inn’ovin 2 qui a démarré en avril, avec une enveloppe de 800 000 E pour 2021-2026. À cette occasion, la France a été redécoupée en de nouvelles grandes régions d’action, pour mieux coller à la réalité du terrain. Ainsi, la Normandie est désormais regroupée avec les Hauts-de-France, pour former la grande région «Nord». L’animateur du programme pour la région, le C2OR, est Charles Pillet, enseignant au lycée agricole d’Yvetot (76). La présidente est Françoise Prévost, éleveur ovin dans l’Eure, mais qui recherche activement un co-président issu des Hauts-de-France.

Une population d’éleveurs âgés

Lors d’une visioconférence regroupant les techniciens et enseignants de la nouvelle région, le 9 avril, Lara Berthelot, animatrice nationale, a fait le bilan d’Inn’ovin 1. L’institut de l’élevage a réalisé une enquête sur la population d’éleveurs en France. Depuis 2014, on observe une stabilisation du vieillissement, ce qui peut être rassurant pour l’avenir, «même s’il y a encore du travail», explique Mme Berthelot. Ce vieillissement est multifactoriel. Beaucoup d’éleveurs ovins qui ont plus de 62 ans restent en activité. Est-ce à cause d’un trop faible montant des retraites par rapport aux aides Pac ou en raison d’installations tardives, après 40 ans ? L’enquête menée avec des statistiques de la MSA montre que cette population des plus de 62 ans concerne
7 % du cheptel. La bonne nouvelle est que 30 % des agriculteurs possédant des brebis viande ont moins de 40 ans. Cependant, il faut compter 10 % du cheptel détenu par des «amateurs» ou des «non professionnels», ce qui est un chiffre élevé.
Le vieillissement pose plusieurs problèmes à la filière. En effet, il a tendance à faire diminuer le nombre de brebis et les transmissions d’exploitations ont du mal à se faire. Il y a 325 installations en ovins viande «dominant» ou «spécialisé» chaque année en France, contre 750 personnes qui s’installent avec au moins une brebis. Ces plus de 40 ans avec de petits troupeaux sont nombreux. Quelle va être leur trajectoire ? Vont-ils s’agrandir ? Ils ont parfois des profils atypiques. «En Ile-de-France, j’en ai rencontré qui n’ont pas de terre et font de l’écopâturage tout en vivant dans une caravane… Ces profils nous inquiètent car ils ne font pas d’agneaux pour la consommation française», explique Lara Berthelot. En résumé, pour un sortant, il y a un éleveur qui s’installe mais le nombre de brebis diminue…

Des situationscontrastées 

Pour la Normandie et les Hauts-de-France, on constate qu’il y a plus de jeunes éleveurs entre 30 et 40 ans qu’au national, sauf en Haute-Normandie. Les deux départements de Seine-Maritime et de l’Eure ont aussi plus d’éleveurs de plus de 55 ans que la moyenne nationale. La situation est donc contrastée dans la grande région. Pour réagir à cette déperdition de brebis, il faut redoubler de communication. «Si on ne veut pas que l’agneau disparaisse des rayons comme le cheval, il faut produire», insiste l’animatrice. Inn’ovin est là pour encourager la relève et la production. Des actions phares ont lieu sur tout le territoire, comme les Ovinpiades des jeunes bergers, tandis que d’autres sont ciblées selon les régions. Les Ovinpiades sont à elles seules un vrai succès et ont permis de sensibiliser
15 000 élèves d’établissements scolaires agricoles depuis quinze ans. Elles boostent aussi la communication sur le métier dans les médias. Parallèlement, l’Institut de l’élevage et la Fédération nationale ovine (FNO) proposent de l’information technique aux enseignants, aux éleveurs et aux techniciens, encourageant la formation. Pour améliorer le revenu et donc susciter des vocations, les élevages doivent être modernes, performants.
En Normandie et dans les Hauts-de-France, Charles Pillet annonce qu’avec Inn’ovin 2, une journée installation sera organisée dans les lycées agricoles, qu’une journée technique ovine sera programmée et que les techniciens des deux régions pourront se rencontrer. Les enseignants de zootechnie pourront eux aussi bénéficier d’une formation à l’élevage ovin. Enfin, il est prévu de se rapprocher des écoles d’ingénieurs pour faire connaitre le métier aux élèves.

En savoir plus : www.inn-ovin.fr

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