Aller au contenu principal

Interview de Julien Dive à propos du glyphosate

Julien Dive, député de l’Aisne, a été élu président de la mission sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate, lancée par l’Assemblée nationale le 27 septembre. Le point sur le sujet.

Julien Dive, député Les Républicains de l’Aisne, président de la mission sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate : «Un maraîcher, un céréalier ou un viticulteur n’ont pas les mêmes contraintes».
Julien Dive, député Les Républicains de l’Aisne, président de la mission sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate : «Un maraîcher, un céréalier ou un viticulteur n’ont pas les mêmes contraintes».
© D. R.



De qui la mission sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate est-elle composée, et pourquoi en avez-vous accepté la présidence ?

C’est une mission parlementaire engagée pour trois ans, créée lors de la conférence de la présidence de l’Assemblée nationale. Ce type de mission parlementaire regroupe un nombre restreint de députés. Dans celle-ci, nous sommes vingt-cinq de toutes tendances politiques. Lorsque la tâche de rapporteur est confiée à un député de la majorité, il est de tradition de proposer la présidence à un député de l’opposition (Julien Dive est député Les Républicains, ndlr). Puisqu’au cours du débat sur la loi issue des Etats généraux de l’alimentation j’avais pris position pour demander à l’Etat et au gouvernement de mettre les moyens pour aider la filière agricole dans cette transition s’il prenait cette décision de sortie du glyphosate, il m’a été naturellement proposé de la présider. Je fais le choix d’avoir un rôle d’arbitrage entre les utilisateurs de cette solution et les lanceurs d’alerte qui la dénoncent. Il n’est pas question de retomber dans l’hystérie ambiante créée par certains médias et les réseaux sociaux, je veux absolument travailler en toute sérénité et auditionner tous les acteurs concernés.

Quels sont les objectifs de cette mission ?
L’objectif principal est de veiller à ce qu’aux annonces faites par le gouvernement, il y ait une logique de moyens pour aider les cultures qui sont prêtes à se passer de glyphosate d’ici trois ans et celles qui ne le seront toujours pas. Et puis, je refuse que les agriculteurs français soient pris pour cibles, comme ce fut le cas récemment sur cet épisode médiatique. Une certaine hypocrisie règne quand la moitié de ce qu’on consomme en France est importé et qu’en parallèle on surtranspose les normes sur notre sol pour les producteurs locaux. Je dis oui à une transition, mais accompagnée, pas en mode «couperet». Si nous sortons du glyphosate en 2021, avec cette mission, nous apporterons les éléments qui devront permettre de classer les types d’alternatives et les moyens que l’Etat doit mettre pour accompagner la filière agricole pour qu’elle ne soit pas lésée face à la concurrence internationale.

Vous avez décidé de travailler avec l’ensemble des acteurs concernés : instituts techniques, chercheurs, organisations professionnelles, pouvoirs publics, etc. Que pouvez-vous en dire ?
Cette mission engagera une série d’auditions et de visites sur sites pour échanger avec l’ensemble des acteurs et déceler les potentielles alternatives, ou non, au glyphosate. Il s’agira surtout d’auditionner l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire et sanitaire de manière à élaborer un rapport le plus neutre possible et surtout désacraliser toutes les croyances véhiculées ici ou là. Je souhaite qu’aucun acteur ne soit ignoré.

Pensez-vous que des alternatives fiables pourront être trouvées d’ici trois ans pour remplacer le glyphosate ?
Je suis persuadé que des alternatives existent pour certaines cultures dans le délai prévu, mais certainement pas pour toutes en si peu de temps. Un maraîcher, un céréalier ou un viticulteur n’ont pas les mêmes contraintes, ni les mêmes risques. Une réponse devra être graduée et, surtout, les pouvoirs publics devront mettre les moyens pour assurer cette transition. Je préfère qu’une mission comme celle-ci existe pour rappeler le gouvernement à ses bons devoirs, plutôt qu’une décision brutale soit décidée du jour au lendemain sans aucune transition.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde