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Kubota trace sa route dans le Ponthieu

Depuis quelques mois, le constructeur de machines agricoles et fournisseur du monde agricole Guilbart, à Vironchaux (80) est agent Kubota pour le compte du concessionnaire Loxagri. 

Édouard Guilbart diversifie (encore) les activités de son entreprise en devenant agent du concessionnaire Loxagri pour la marque Kubota. 
Édouard Guilbart diversifie (encore) les activités de son entreprise en devenant agent du concessionnaire Loxagri pour la marque Kubota. 
© Vincent Fermon

À quoi servent donc les deux tracteurs orange, symbole de la marque Kubota, garés à l’entrée de l’entreprise Guilbart, à Vironchaux ?
À implanter la marque japonaise dans l’ouest de la Somme où elle n’était pas présente jusqu’alors. Pour Édouard Guilbart, le gérant de l’entreprise éponyme, il s’agit d’une «continuité» dans son développement. Si «historiquement», Guilbart ne s’intéressait pas au marché du tracteur, il a suffi de quelques échanges entre Édouard Guilbart et le patron de l’entreprise Loxagri pour se trouver des atomes crochus et envisager un partenariat. «Loxagri, qui est déjà concessionnaire Kubota dans le Nord-Pas-de-Calais et une partie de la Somme, cherchait un agent de ce côté-ci du département pour renforcer son maillage, et capable d’assurer un service de proximité», rapporte Édouard Guilbart, qui a saisi la balle au bond. «Créer une base, poursuit-il, ce n’est pas simple et cela demande de gros investissements, d’où l’idée d’un partenariat.»

 

Construction locale

Sur le secteur couvert par Guilbart - il s’étend en gros de Berck-sur-Mer à Hesdin, et d’Abbeville à Saint-Valéry-sur-Somme-, «il y a déjà quelques clients de la marque», témoigne Édouard Guilbart. Sa zone de chalandise s’étendrait en priorité dans un rayon de 25 kilomètres autour de Vironchaux, siège de son entreprise. Pour réussir dans ce nouveau défi, l’entrepreneur a déjà adopté un certain nombre de codes, dont la connaissance de la marque orange : «Kubota a une gamme longue, qui démarre avec des machines pour les parcs et jardins jusqu’au tracteur de 170 chevaux en 4 cylindres. D’ici deux ans, un modèle 6 cylindres devrait être disponible», explique-t-il. Les tracteurs M7 en exposition dans sa cour sont, quant à eux, conçus à Bierne (59), dans le Dunkerquois, ce qui a le don de séduire un certain nombre d’acheteurs potentiels. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Kubota Farm Machinery a dévoilé il y a quelques semaines son intention de concevoir prochainement les cabines de ses tracteurs dans son usine nordiste. Jusqu’alors, les cabines qui équipent les tracteurs sortants de l’usine dunkerquoise provenaient du Japon, avant d’être associées sur place aux châssis. Mais d’importants investissements dans une ligne de soudage et des recrutements ont été réalisés pour la conception de cabines «made in Bierne».

 

Proximité et service

La clientèle ciblée par Guilbart est, elle aussi, «large» : «On a des modèles qui répondent aux attentes de particuliers qui ont besoin d’un matériel semi-pro comme des modèles pour les travaux publics, les agriculteurs…» Côté fiabilité, la marque japonaise jouit d’une bonne réputation. Le constructeur garantit par ailleurs ses tracteurs cinq ans ou 2 500 heures. «C’est cet aspect fiabilité qui m’a fait basculer, poursuit Édouard Guilbart. On a toujours besoin d’un atelier au cas où, mais la fiabilité japonaise est reconnue.» Au niveau national, Kubota détiendrait actuellement 8 % des parts du marché des tracteurs. Depuis sa base de Vironchaux, Édouard Guilbart assure «ne pas chercher à battre des records», mais plutôt «proposer un point de service et une solution pour des clients qui veulent essayer autre chose que ce dont ils ont l’habitude, avec un rapport qualité-prix intéressant». Côté développement, le patron des établissements Guilbart se dit donc «patient», cherchant autant à convaincre sur la durée des clients agriculteurs comme d’autres qui entretiennent un rapport «différent» à la marque de leurs engins. «Au-delà du côté affectif que l’on peut avoir pour une marque, quand on regarde un tracteur sur l’aspect efficacité/coût à l’hectare, Kubota est bien placé», conclut Édouard Guilbart. Et ce dernier de croire à un accroissement «rapide» des parts de marché de Kubota sur le marché tant local que national. 

 

Guilbart, un arc à cordes multiples

Sur la centaine de machines produites par an par l’entreprise Guilbart, le modèle-phare est sans aucun doute l’ameublisseur équipé de lames Durou. Car il faut rappeler qu’avant de se lancer sur le marché du tracteur, Guilbart, c’est d’abord et avant tout une entreprise de construction de matériels agricoles, née de la reprise de l’activité du constructeur Durou. En 2006, lorsque cette dernière cesse son activité, Édouard Guilbart la reprend à son compte en y associant un dessinateur industriel et deux salariés chargés du montage. «On s’est mis à développer toute une gamme d’outils de travail du sol», raconte Édouard Guilbart ; au point d’en faire sa spécialité. Depuis, l’entrepreneur s’est toutefois essayé à d’autres types de machines, dont le semoir de semis direct à dents. «Le premier semoir fabriqué date de 2011. Depuis, nos outils ont évolué et ils sont plus aboutis.» Le marché est, quant à lui, «en pleine expansion». Guilbart revendique le fait de proposer des outils «porte d’entrée» pour des agriculteurs tentés par le semis direct sous couverts. Le marché du semoir pour semis direct est, selon Édouard Guilbart, «important» et devrait l’être «encore quelques années». Quel que soit le type de matériel conçu, le leitmotiv est le même : «Le produit doit être simple, économiquement rentable et bien vieillir». La force de Guilbart Constructeur est «de les utiliser en même temps qu’on les vend». Car en plus d’être constructeur de machines agricoles, agent pour une marque de tracteurs, atelier de réparation, Édouard Guilbart est aussi… agriculteur. À la tête d’une exploitation de 115 hectares, il s’en sert comme d’un laboratoire pour tester ses outils, s’essayer aux techniques d’agriculture de conservation et même y proposer des formations. Face à ses «élèves» d’un jour, il affirme ainsi être en mesure de «tout montrer, chiffres à l’appui». «La ferme me sert de vitrine, à ceux que cela intéresse, sans prétention», explique l’entrepreneur aux multiples casquettes. Betteraves, orge de printemps, blé et colza y sont cultivés en semis direct.
L’an dernier, Édouard Guilbart a encore élargi son spectre d’activités en créant un espace motoculture à Vironchaux, associé à un rayon bricolage et pièces agricoles. Une façon pour lui de se «diversifier». Et l’aventure ne s’arrête pas en si bon chemin. L’an prochain, il envisage d’agrandir (une fois) encore ses bâtiments, avec 1 500 m2 supplémentaires pour augmenter la taille de son magasin et aménager un nouvel espace de montage de ses machines. 
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