Aller au contenu principal

La charte du bien vivre ensemble dans la Somme est signée

Après plusieurs mois d'échanges, une charte de bon voisinage dans l'espace rural a été signée le 26 novembre entre plusieurs acteurs de la ruralité.

Une dizaine d'organisations professionnelles agricoles, de collectivités et d'autres associations partageant un lien fort à la ruralité se sont engagées à mettre en place des actions pour « mieux vivre ensemble » à la campagne.
Une dizaine d'organisations professionnelles agricoles, de collectivités et d'autres associations partageant un lien fort à la ruralité se sont engagées à mettre en place des actions pour « mieux vivre ensemble » à la campagne.
© Vincent Fermon

Ils n'étaient pas moins de onze organisations professionnelles agricoles, représentants des collectivités locales ou pratiquant des sports de nature à se presser pour la signature de la charte de bon voisinage dans l'espace rural, le mardi 26 novembre à Amiens.

Cette charte, dont les travaux d'écriture ont commencé en juin dernier, vise à « favoriser le dialogue entre les habitants, les élus locaux, les collectivités locales et les agriculteurs », peut-on lire en préambule. Elle doit permettre également de « répondre aux demandes sociétales de connaissance et de transparence liée à l'utilisation de protection des plantes, particulièrement à proximité des lieux habités ».

Le texte entend en effet répondre aux dispositions de l'article L253-8 du Code rural et de la pêche maritime. Enfin, cette charte dite « de bon voisinage » entend aussi « formaliser un engagement des agriculteurs du département de la Somme et des acteurs locaux à recourir aux bonnes pratiques de protection des cultures et à le faire savoir ».

Le monde agricole s'engage

Via la charte, les agriculteurs samariens sont engagés à respecter un certain nombre de directives concernant les bonnes pratiques agricoles. En vrac et pour n'en citer que quelques exemples, il s'agit de « nettoyer la chaussée en cas de salissures », « cultiver de manière à limiter les ruissellements et coulées de boue », « accepter l'utilisation des chemins ruraux et les préserver », « veiller à proximité des habitations, en particulier les week-ends et en période estivale à limiter les nuisances olfactives et sonores »...

Régulièrement mise à l'index – on pense notamment aux arrêtés anti-phytos pris par plusieurs maires dans la région et ailleurs en France – l'utilisation encadrée des produits phytosanitaires fait l'objet d'un volet précis. On y retrouve par exemple un rappel aux agriculteurs à n'utiliser que des produits homologués et à les épandre conformément à la réglementation, à respecter les prescriptions d'usage, les zones non traitées, à effectuer régulièrement le contrôle de leurs matériels, à tenir compte du sens et de la force du vent, ou encore à s'informer régulièrement des bonnes conditions d'utilisation des produits de protection des plantes et des techniques alternatives.

Si pour chacune de ces recommandations la charte donne l'impression au monde agricole d'un air de déjà-vu, le inscrire noir sur blanc doit permettre « un apaisement des relations » avec les autres publics fréquentant l'espace rural, et témoigne « d'une bonne volonté », dixit la présidente de la Chambre d'agriculture de la Somme, Françoise Crété. Pour l'ancien agriculteur et président de la commission « agriculture » du conseil régional des Hauts-de-France Jean-Michel Serres, la charte doit « mettre à l'abri » le monde agricole « de réglementations nationales supplémentaires qui pénaliseraient encore un peu plus l'économie de cette région ». En contrepartie de ces engagements, élus locaux, collectivités locales, et riverains via des associations de défense des riverains agréées et reconnues ont également un certain nombre de devoirs à respecter, dont l'emblématique « respect de la propriété privée des exploitations agricoles ». Constitué des signataires, un comité de pilotage est chargé d'assurer la conciliation en cas de conflit et d'organiser le dialogue.

L'Etat observe et acquiesce sans signer

Venue en spectatrice, la préfète de la Somme Muriel Nguyen n'a pas signé la charte au nom de l'Etat, justifiant sa position par « des raisons de droit ». Elle s'est néanmoins montrée intéressée par la démarche et l'a encouragée, « sinon je ne serai pas venue », a t-elle dit. Soulignant à nouveau « l'exemplarité » de la profession agricole du département, elle a reconnu avoir trouvé dans la charte « des initiatives de bon sens qui vont au delà des exigences de la loi Egalim ». En référence à la future application des zones de non-traitement, dont on attend encore les modalités, elle a assuré que « les distances préconisées par l'Anses sont une base sérieuse », et souhaite se pencher sur les mesures d'information aux riverains lors de l'utilisation au champ de produits phytosanitaires. La représentante de l'Etat s'est ensuite dite « déterminée » à lutter avec le monde agricole « contre l'agribashing », avant de souhaiter la mise en place d'un observatoire sur le sujet comme l'a installé dans la Drôme le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume. En dernier lieu, elle a exhorté les agriculteurs à « redoubler d'efforts de communication pour valoriser vos pratiques auprès du grand public » ; ce que prévoit justement le volet 2 de la charte récemment signée.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Cette année, peu de changements interviennent dans la déclaration des revenus 2023. À l’exception de mettre l’adresse des étudiants et de mettre à jour les biens immobiliers si c’est le cas.
Impôts : la déclaration de revenus arrive…

Vous pourrez établir votre déclaration de revenus sur impots.gouv.fr de vos revenus 2023 depuis le 11 avril 2024. Plusieurs…

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde