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La Fnsea et JA combatifs sur le terrain

Les sections économiques de la Fdsea étaient réunies le 22 janvier pour débattre avec deux élus nationaux des sujets d’actualités.

© AAP

Mardi dernier 22 janvier, la Fdsea de la Somme, avec les JA, a réuni l’ensemble de ses sections économiques. Une réunion à laquelle participaient Julien Marre, secrétaire général adjoint des JA, et Henri Brichart, vice-président de la Fnsea. Après la visite de l’exploitation laitière du Gaec du Bois du Puits (chez Bernadette, Pierre et Hughes Robitaille), une soixantaine d’exploitants se sont retrouvés à l’auberge de la Forge à Caulières pour débattre avec les deux élus nationaux des sujets d’actualités. Très vite, les débats se sont focalisés sur les deux sujets majeurs du moment : la rentabilité des filières d’élevage, et l’excès de pression environnementale.

Contractualisation et filières : quel avenir ?
La puissance publique, qu’elle soit gouvernée à droite ou à gauche, se désengage du secteur agricole, en particulier de la régulation des marchés, entrainant une volatilité des prix. Les agriculteurs doivent se responsabiliser au sein des filières. La contractualisation est une des solutions car elle permet de discuter des prix, qui dépendent désormais des cours mondiaux, mais aussi d’écrire les règles et d’établir le lien entre le vendeur et l’acheteur afin d’avoir un accord sur la quantité, la qualité, le prix, etc. Chaque partie se protège en signant le contrat. «La contractualisation ne va pas tout résoudre : les marchés ne seront pas régulés pour autant, mais c’est un début», a expliqué Henri Brichart. «C’est pour cela qu’il est nécessaire de s’organiser et de massifier l’offre. La grande distribution est très concentrée et dispose donc d’un plus grand pouvoir de négociation. Individuellement, on n’y arrivera pas», a précisé Julien Marre.

L’inquiétude des grandes surfaces de voir les agriculteurs s’organiser
Les participants ont néanmoins manifesté leur inquiétude. «Les éleveurs se sentent encore vulnérables, on se regroupe mais les prix n’évoluent pas», a souligné Françoise Crété, secrétaire générale de la Fdsea. «Un certain pessimisme s’observe et les installations diminuent en élevage : j’ai peur d’une simplification des systèmes et d’une perte de valeur ajoutée pour notre territoire». «On ne sait pas où l’on va, a poursuivi Marc Hossart, président des JA de la Somme, la moitié des céréales est consommée par les animaux. La Somme possède un terroir assez favorable à l’élevage, mais quelles sont les solutions pour garder nos élevages ?».
Les deux élus nationaux ont rappelé que les deux syndicats Fnsea et JA se sont battus pour mettre en place des outils : le paquet lait, les accords du 3 mai 2011 sur la réouverture des négociations commerciales en cas de flambée des coûts de production, et l’observatoire des prix et des marges. «Ces trois outils sont de réelles avancées en agriculture, et il a fallu de nombreuses discussions pour y parvenir. C’est dire l’inquiétude des grandes surfaces de nous voir nous organiser. C’est dire s’il faut continuer ce travail», a souligné Henri Brichart.
Selon Henri Brichart, «il faut se battre sur différents leviers : les prix, le coût de l’alimentation animale. Certes, il est difficile d’avoir la main, mais il est possible de mettre en place des contrats entre les secteurs animal et végétal. Il y a encore d’autres leviers : les charges qui ne dépendent pas de nous et pour lesquelles les pouvoirs publics auront un grand rôle à jouer par exemple pour l’environnement en évitant les contraintes supplémentaires. Je ne vous donne pas de solutions miracles, mais c’est une somme de choses qui va contribuer au redressement. A l’inverse quand on n’a qu’une solution miracle en poche, c’est qu’on n’a rien de crédible. Quant au ministre de l’Agriculture, il prétend vouloir sauver l’élevage, il a toutes les cartes en main pour y parvenir».

PAC : mettre en place des filières d’avenir
Côté gestion des marchés, si les premières PAC avaient pour objectif de permettre aux agriculteurs de produire plus, les réformes intervenues dans les années 80, avec des stocks conséquents, ont eu pour but de limiter les productions et exporter. « Avant nous étions dans une politique de l’offre, on produisait sans s’inquiéter des marchés. Désormais, cette situation change, on quitte cette politique de l’offre pour une politique de la demande», explique Henri Brichart, soulignant la frilosité européenne sur la gestion des marchés.
Pour ce qui concerne les soutiens, «le budget de la PAC n’est toujours pas fixé, il devrait l’être début février. Après la question est de savoir comment ce budget sera dispatché. Des groupes de travail sont en place afin de discuter des différentes possibilités pour avoir les meilleures propositions à faire : ce ne sera pas une décision nationale, mais issue des réflexions de terrain », a exposé Julien Marre. Pour la Fnsea, le DPU unique à l’hectare n’est ni une politique, ni une solution. Elle va se battre pour faire évoluer les mentalités et avoir des aides plus flexibles comme aux Etats-Unis. Des soutiens pourraient être mis en place pour soutenir certaines productions, mettre en place des filières d’avenir avec de la valeur ajoutée.

Environnement : continuer à se battre
Le dossier environnement est d’une actualité brulante. Les zones vulnérables ont été étendues partout en France et dans la Somme, l’Authie est concernée. Le 5ème programme d’action de la directive nitrate prévoit déjà un renforcement des contraintes. Double motif pour les agriculteurs de s’insurger.
«Il est difficile de se faire entendre auprès du grand public car c’est un sujet compliqué et technique, qui a évolué depuis 1991. Nous respectons l’environnement, mais le grand public ne le perçoit pas», a commenté Julien Marre, avant de poursuivre, «sur 1400 communes françaises concernées par un probable zonage en fin d’été, 600 ont été sauvées depuis en s’appuyant sur des analyses scientifiques et irréfutables. Vous avez été sanctionnés alors que la qualité de l’eau est bonne et ce malgré un argumentaire à l’appui. Vous avez raison de poursuivre le combat et d’attaquer l’arrêté».
Marc Hossart a appuyé ce propos : «On n’acceptera plus rien, on sait travailler, on cultive bien, on le prouve, notre préfet de région nous soutient, mais la décision est contre nous ! Il faut savoir dire stop !».
Pour conclure, Henri Brichart a rappelé l’événement clé de janvier. «Nous vivons actuellement une conjoncture hétérogène, compliquée pour certaines productions et c’est pour cela qu’elles doivent être soutenues. C’est pourquoi, si on veut avoir du poids dans les négociations, il faut voter pour que les résultats aux élections soit aussi fédérateurs que ceux de 2007». Laurent Degenne a conclu en s’inscrivant dans les propos de Xavier Beulin : «le monde agricole n’est pas un problème, c’est même une solution pour l’économie de la France».

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