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La production laitière encore souveraine en France

Syndilait, l’organisation professionnelle qui regroupe en France la majorité des fabricants de laits de consommation liquides a présenté le 17 mai, les chiffres du marché du lait. Le syndicat s’est également inquiété du reclassement de ce produit en boisson.

Syndilait souhaiterait conserver une souveraineté laitière française aujourd’hui mise à mal par les réglementations nationales  et européennes.
Syndilait souhaiterait conserver une souveraineté laitière française aujourd’hui mise à mal par les réglementations nationales et européennes.
© Pixabay

À l’occasion de la journée mondiale du lait qu’il a participé à développer en France, Syndilait a établi un point de situation pour le moins contrasté de l’économie laitière en France. En effet, si la filière résiste assez bien et sait demeurer souveraine en couvrant 99 % de l’ensemble de la demande française*, elle donne cependant quelques signes de faiblesse. En 2022, il s’est vendu 2,2 milliards de litres de lait (Mdl) soit une baisse de 3,3 % par rapport à 2021. Et les Français n’ont consommé que 2,65 Mdl de lait contre 2,76 Mdl en 2021, soit un recul de - 3,9 %. «C’est une baisse structurelle que l’on connait depuis plusieurs décennies, avec - 2 à - 3 % par an», a expliqué Éric Forin, président de Syndilait. C’est un phénomène qui tient au changement des modes alimentaires, en particulier «à la disparition du petit-déjeuner traditionnel en famille» et au fait que «l’usage du lait en cuisine se perd aussi», a-t-il ajouté. Cependant, à la faveur d’une hausse du prix du lait et de l’inflation généralisée, le chiffre d’affaires de la filière a augmenté de + 4,6 % pour atteindre 2,37 milliards d’euros. Le prix du lait s’est établi l’an dernier à 1,07 €/l en moyenne en grande distribution, soit une hausse de 7,9 % par rapport à 2021. Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait n’a pas manqué de rapprocher ce chiffre des 12,6 % d’inflation alimentaire constatés sur la même période en expliquant à mots à peine couverts que les industriels avaient rogné sur leurs marges afin de «maintenir une rémunération équitable pour les éleveurs et les transformateurs», dans l’objectif «de poursuivre les investissements indispensables pour mener à bien notre démarche de progrès». 

 

À part entière

Syndilait souhaiterait conserver cette souveraineté aujourd’hui mise à mal par les réglementations nationales et européennes. Dans la ligne de mire de l’organisation professionnelle : le reclassement du lait autrefois considéré comme un aliment. Le Nutriscore le classe maintenant parmi les boissons. «Ce sont des raisons uniquement politiques et technocratiques», s’est agacé Éric Forin qui ne se trompe pas sur l’objectif recherché par certains. «Avec ce reclassement, le lactose naturellement contenu dans le lait en fait une boisson sucrée et par conséquent, la lutte contre le sucre impose des taxes… sur le sucre», a-t-il expliqué. 

À cette considération financière s’ajoute également une considération technique. En effet, les fabricants de boissons ont désormais l’obligation de mettre en place sur leurs bouteilles des bouchons solidaires, c’est-à-dire attachés à la bouteille. «Or, la modification de nos chaînes de production pour se mettre en conformité avec cette obligation oblige à un investissement de 45 millions d’euros», a assuré le président de Syndilait qui espère atteindre 100 % des emballages de lait avec bouchons attachés d'ici fin 2025. Il n’en reste pas moins que pour lui, c’est une aberration car «le lait n’est pas un produit nomade» comme le sont certains sodas et eaux de grandes marques. «On utilise le lait en cuisine familiale ou hors domicile, très rarement dans la rue (…) Le lait est un aliment à part entière, et ne peux être comparé à l’eau. Il ne désaltère pas, il est composé de multiples ingrédients dont les protéines, le calcium, les vitamines… fondamentaux pour l’être humain. Ce n’est pas une simple boisson que l’on classe selon son taux de sucre (…) Il faut remettre un peu de bon sens», a-t-il conclu. 

(*) Le taux d’autosuffisance s’élève à près de 105 % selon Syndilait  
 

Les bons chiffres du lait 

En 2022, 99 % du lait consommé en France a été collecté et conditionné sur le territoire. Depuis 2015, les importations de lait liquide ont reculé de 90 %. L’an dernier, les importations de lait liquide ont continué de diminuer : - 47 % par rapport à 2021, avec environ 21 millions de litres (Ml) de lait importés. Dans le même temps, les exportations qui ont accusé un repli de - 17 %, ont atteint en volume 150 Ml, soit un excédent commercial de 129 Ml en volume et de 91 millions d’euros en valeur. L’Italie reste la première destination du lait français (54 %) devant l’Espagne (4,4 %) et la Chine (4 %) Près des deux tiers du lait liquide français conditionné est destiné à l’Union européenne.
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