L'agriculture face au réchauffement climatique
Une hausse de 1,5°C de la température de la planète aura des conséquences en chaîne sur la production agricole, prévient le GIEC dans un rapport publié le 8 octobre. En Europe, les agriculteurs du bassin méditerranéen manqueront d'eau : le groupe d'experts prévoit que, dans cette région, les périodes sèches dureront en moyenne cinq mois par an, contre trois mois aujourd'hui. Les précipitations pourraient quant à elle diminuer de 10%. Au delà de 2°C de réchauffement, un «effet de seuil» pourrait être franchi en matière d'extrêmes climatiques. Grêles, inondations, sécheresses, orages : «ces événements rares deviendront la norme», prévient Joël Guiot, paléoclimatologue au CNRS, qui a contribué au rapport. Au rythme actuel, une hausse de 1,5°C par rapport à la période préindustrielle sera atteinte en 2040, soit soixante ans avant l’horizon 2100 fixé par l’Accord de Paris.
Stocker du carbone dans les sols
Le GIEC préconise de développer les techniques de stockage du carbone dans les sols afin de diminuer l'impact des émissions de CO2 sur le climat. Un rôle dévolu, entre autres, à l'agriculture, à condition de «supprimer les engrais chimiques» qui ne «permettent pas ce stockage», remarque Joël Guiot, paléo-climatologue au CNRS, qui a participé à la rédaction du rapport. Ces techniques doivent cependant «s'améliorer pour trouver des moyens d'empêcher totalement que le carbone ne se libère plus tard», complète-t-il. Une reforestation massive est également préconisée par le GIEC, les forêts étant, elles aussi, des puits à carbone efficaces.