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Le canal Seine-Nord Europe sillonnera bien la région !

Les élus régionaux, qui militaient depuis plusieurs mois pour la construction du canal Seine-Nord Europe peuvent se réjouir : la société de projet passe sous le contrôle des collectivités locales. Construction, de fait, garantie.

Le canal à grand gabarit reliera Compiègne (60) à Aubencheul-au-Bac (59) et permettra de doubler les trafics fluviaux français. 
Le canal à grand gabarit reliera Compiègne (60) à Aubencheul-au-Bac (59) et permettra de doubler les trafics fluviaux français. 
© Région Hauts-de-France

107 kilomètres de voie fluviale, de Compiègne (60) à Aubencheul-au-Bac (59), qui permettraient de doubler les trafics fluviaux français et à un bateau de transporter jusqu’à 4 400 tonnes de marchandises, soit l’équivalent du chargement de 200 camions. Ceci n’est plus une utopie car, en visite jeudi 28 juillet à Lille, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé la bonne nouvelle aux élus régionaux : la société de projet du canal Seine-Nord Europe, qui était sous la tutelle de l’Etat, va finalement passer sous le contrôle des collectivités locales.
L’information est parvenue à l’assemblée grâce au journal spécialisé Le Moniteur. Selon nos confrères qui se sont procuré le document, le projet de loi d’orientation sur les mobilités qui doit être présenté à la fin de l’été crée bel et bien un «établissement public local à caractère industriel et commercial».
Cette décision correspond à une demande formulée au mois de septembre dernier par la Région qui avait réclamé une régionalisation du projet, seule solution à ses yeux pour débloquer enfin le dossier.
En résumé, le canal ne sera pas piloté par le ministère des Transports, mais par les Régions Hauts-de-France et Ile-de-France, ainsi que par les départements du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme, qui le demandaient depuis septembre dernier. «Ça veut dire que c’est fait, c’est inscrit dans la loi», s’est réjoui Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France.

352,65 M à charge des Hauts-de-France
L’organisation du financement, autre point crucial du projet, devrait elle aussi être inscrite dans la loi. Le coût total du projet reconfiguré atteint 4,5 milliards d’euros hors taxe valeur 2013 (4,74 milliards valeur 2013 en prenant en compte les dépenses déjà réalisées). Pour financer ce projet, il est prévu : 1,8 milliard de l’Union européenne (dont 769 millions sur la période 2015-2020) ; 1 milliard de subventions de l’Etat et 1 milliard des collectivités locales.
La clé de répartition est la suivante : Région Hauts-de-France (352,65 millions dont 50 millions d’euros d’effort supplémentaire) et Région Ile-de-France (110 millions au lieu des 210 millions envisagés initialement). Pour les départements : Nord (200 millions), Pas-de-Calais (130 millions), Oise (100 millions) et Somme (70 millions). D’autres acteurs (EPCI notamment) seraient appelés à financer à hauteur de 50 millions, notamment le département des Yvelines ou la Communauté urbaine d’Arras. Enfin, 700 millions d’euros d’emprunt sous réserve d’une recette dédiée. Xavier Bertrand précise que l’Europe est prête à monter à 50 % du financement, contre 40 % aujourd’hui.

Enjeux colossaux
Ces travaux comprendront la réalisation du canal au gabarit européen, et des infrastructures annexes : un bassin réservoir, des quais à proximité des plateformes multimodales, des quais de desserte ou des équipements de plaisance. Les enjeux du canal sont importants pour la filière céréalière du nord de la France : les coûts logistiques fluviaux seraient réduits de 20 %. Des bateaux de capacité minimale de stockage de 2 500 tonnes remplaceraient les péniches à gabarit de «Freycinet» utilisées actuellement, de 350 tonnes de capacité de stockage.
Les élus peuvent désormais afficher le calendrier de l’ouvrage : lancement des appels d’offres début 2019. Début des travaux à la fin du premier semestre 2020 pour une inauguration au second semestre 2027. Les premiers aménagements environnementaux (déboisement, replantation d’arbres, création de mares…) ont déjà débuté sur une partie du tracé (secteur Clairoix-Passel, dans l’Oise). Ils se poursuivront jusqu’en 2019.
Pour la réalisation de l’infrastructure et des aménagements économiques en tant que tels, les entreprises retenues pourront débuter en 2019-2020. Il s’agira alors des opérations de creusement, terrassement, aménagement des bords à canal, réalisation d’écluses, de déviations ou rétablissements de réseaux, du pont-canal de la Somme ou encore du grand bassin réservoir d’eau prévu à proximité de Péronne (80).

Le canal, en chiffres

107 km

4,5 m de profondeur d’eau et 54 m de large

6 écluses, 61 ponts et 4 plateformes multimodales

7 années de chantier

10 000 emplois générés pendant le chantier

30 000 emplois créés pour le fonctionnement du canal

4,5 milliards d’euros hors taxe valeur 2013 : coût total



La bonne nouvelle pour les coopératives agricoles

Des épisodes à rebondissements, le Canal Seine-Nord Europe en a connus, depuis les années 1980. Noriap a pourtant suivi la série de près, car l’intérêt est énorme.
L’ambition de la coopérative : connecter le silo de Languevoisin déjà existant au futur canal à grand gabarit et créer une plateforme agri-logistique. «Nous étions raisonnablement confiants, confie Martin Migonney, directeur. Mais la mise en place des processus est longue, et nous perdions du temps chaque année. Cette bonne nouvelle est donc bonne à prendre.»
La plateforme sera spécialisée dans la logistique et le stockage de pondéreux. Chargement fluvial de céréales (destination Rouen, Dunkerque, Nord Europe…), déchargement fluvial de céréales pour les industriels locaux, déchargement et stockage d’engrais vracs et liquides, activités complémentaires (pulpes de betteraves, luzerne, sucre, biomasse, bois, plaquettes, grumes, pellets, granulats, compostage, déchets urbains, usine de méthanisation)…
«Un à deux millions de tonnes pourraient transiter via Languevoisin. Nous pourrions devenir le deuxième ou troisième port fluvial de France», assure Martin Migonney.


L’Union Euroseine pour l’étude
Pour qu’un projet d’ampleur comme celui-là puisse se réaliser, Noriap s’est entourée de six autres coopératives agricoles (Sana Terra, Cerena, Acolyance, Vivescia, Agora et Cap Seine) et deux acteurs portuaires (Senalia, leader du chargement portuaire de céréales basé à Rouen et In Vivo, Union nationale des coopératives françaises) ont créé l’Union Euroseine. Sa vocation : étudier la mutualisation du silo portuaire de Languevoisin et ses modalités de fonctionnement avec Voies navigables de France (VNF) en vue de la massification de leurs activités logistiques.
«Mais Noriap fait les premiers pas. Nous étions déjà propriétaire de 15 ha sur les 48 ha nécessaires, et nous avons a acquis 28 ha dans un périmètre de 10 km de Languevoisin.» Un investissement d’un million d’euros de foncier.

Intérêt de taille pour des agriculteurs
Pour les agriculteurs, l’intérêt est palpable. «La plateforme permettrait d’augmenter la part des exports par voie fluviale, à hauteur de 10 à 15 000 tonnes pour Noriap et, donc, de réduire les coûts de logistique. Soit des coûts diminués pour les coopérateurs.» L’ouverture, elle, se fera lorsque le Canal sera navigable, soit après 2027.

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