Aller au contenu principal

Le Gnis réfléchit aux nouvelles attentes du consommateur

180 acteurs du monde de la semence se sont réunis à Paris, jeudi 9 avril, pour parler agro-écologie, nouvelles modes alimentaires et changement climatique.

Thierry Momont, président de la section céréales à paille du Gnis : «on nous barre l’accès à un tas de biotechnologies. Pourtant, les Français soutiennent la recherche génétique à des fins médicales. L’homme peut servir de cobaye, mais avec la plante, c’est stop».
Thierry Momont, président de la section céréales à paille du Gnis : «on nous barre l’accès à un tas de biotechnologies. Pourtant, les Français soutiennent la recherche génétique à des fins médicales. L’homme peut servir de cobaye, mais avec la plante, c’est stop».
© Gabriel Omnès

Face à des consommateurs de plus en plus exigeants, dans une société où les attentes changent très vite, les professionnels de la semence ont débattu avec des experts de la société civile pendant toute une matinée. Le sociologue Gérald Bronner a expliqué que notre société était en train de vivre une profonde transformation quasi silencieuse : la dérégulation de l’information permise par Internet. Pour la première fois de notre histoire, diffuser une information est désormais possible pour tout le monde à un coût négligeable. Cette capacité technique inédite rencontre un réflexe bien ancré de l’être humain : la paresse.
Résultat : les informations les plus simples et les plus spectaculaires ont désormais un avantage certain sur les informations complexes qui nécessitent un effort de compréhension. Voilà pourquoi, selon lui, les théories du complot n’ont jamais connu un tel succès. Mais aussi le refus de vaccination ou encore l’intolérance au lait ou au gluten.

«Le monde occidental est devenu hypocondriaque»
La mode du sans gluten interpelle la filière semence. Alors que les vrais malades représentent seulement 1 % de la population, il y aurait 5 à 6 % des gens aujourd’hui qui se déclarent intolérants au gluten et donc refusent de manger du pain. Aux Etats Unis, le business du sans gluten a doublé en dix ans et atteint aujourd’hui le chiffre astronomique de 15 milliards de dollars par an. «Le monde occidental est devenu hypocondriaque. C’est complètement fou» constate Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux du Gnis (Groupement national interprofessionnel de la semence).
«Nous agriculteurs avons beaucoup parlé technique dans le passé, il faut qu’on s’intéresse maintenant aux sciences sociales» a indiqué Xavier Beulin. Le président de la Fnsea était le grand témoin de cette matinée.
Les nouvelles attentes sont aussi politiques et écologiques. L’agro-écologie et le changement climatique ne sont pas des mots tabous pour les professionnels de la semence. «L’innovation variétale peut répondre aux nouvelles demandes de la société, mais il faut qu’on nous laisse travailler» demande Jean-Christophe Gouache, directeur international de Limagrain, quelques jours après le saccage d’une parcelle de colza du Geves (Groupe études et de contrôle des variétés et des semences) en Maine-et-Loire.

«Qu'on nous laisse travailler»
Pour les professionnels, les biotechnologies sont un outil utile pour faire progresser la recherche. «Je ne comprends pas qu’on veuille nous interdire la thérapie génique sur les plantes alors que l’on demande aux gens de verser de l’argent pour le Téléthon, qui est de la thérapie génique pour les enfants malades» regrette Thierry Momont.
Impliqué dans l’élaboration du plan Agriculture – Innovation 2025, le directeur général de l’Acta (réseau des instituts techniques agricoles) Philippe Lecouvey a quant à lui fait part d’un souci : «Arriver à dire que les biotechnologies ne sont pas associées aux OGM».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde