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Le lait à l’herbe : faut-il y aller ?

La question est la suivante pour les éleveurs : quel impact sur leur exploitation ?

Elevage de vaches laitières à l’herbe pour augmenter la valeur ajoutée de sa production laitière.
Elevage de vaches laitières à l’herbe pour augmenter la valeur ajoutée de sa production laitière.
© Vincent Motin

C’est une demande sociétale de plus en plus forte. Que faire ? S’engouffrer dans la brèche pour dégager un revenu plus élevé ou bien attendre que le phénomène passe de mode ? Pour peser le pour et le contre, autrement dit mesurer l’impact sur une exploitation, la Chambre d’agriculture de la Somme a procédé à une analyse de trois systèmes d’exploitation ayant quasiment le même nombre de vaches laitières, soit autour de soixante, et livrant quasiment le même volume de lait, soit autour de 8 600 litres, et une main-d’œuvre proche, oscillant entre
2 et 2,5 unités de main-d’œuvre.

Les trois systèmes retenus sont un système familial spécialisé lait avec une part de maïs conséquente, un système lait et polyculture avec betteraves en zone à bon potentiel, et un système polyculture lait avec un robot de traite et pommes de terre en zone à très bon potentiel. Dans le premier système, le pâturage est déjà en place. En croisant différents indicateurs (produit, charges) et en prenant en compte la demande d’une alimentation animale sans OGM, la modification de l’EBE est à hauteur de + 5 205 €. Dans le second système, avec possibilité d’implanter des prairies (autour de 3 ha) et le passage d’une alimentation animale sans OGM, la modificiation de l’EBE est de + 3 812 €. Enfin, pour le troisième système, qui implique un travail différent, une alimentation animale sans OGM, un chargement du robot perturbé avec la présence de pâturage (quasiment 8 ha d’herbe à implanter), la modification de l’EBE est négative, soit - 4 277 €. Une démarche qui fait donc sens pour deux systèmes sur trois. Cette démarche, au vu des attentes sociétales, intéresse fortement Lact’Union, Candia et Orlait, qui ont décidé de s’associer pour proposer un nouveau produit.

On l’a vu précédemment (p. 8), la consommation de laits liquides est en forte baisse depuis un certain temps, et la chute s’accentue de plus en plus, en lien avec les changements de consommation et de comportement des ménages français. Autrement dit, le secteur de la transformation, comme celui de la distribution, doivent s’adapter à la nouvelle donne. «Il nous faut chercher de la valeur ajoutée sur le lait segmenté, dit Sébastien Grymonpon, responsable amont chez Lact’Union.

Un nouveau lait entre le standard et le bio

Pour trouver cette valeur ajoutée, Lact’Union, avec Candia et Orlait, ont eu l’idée de créer un lait style «label rouge», s’inscrivant entre le lait bio et le lait conventionnel. Avant de se lancer tête baissée sur les caractéristiques à retenir pour le cahier des charges, ils ont procédé, au préalable, à une étude auprès des consommateurs, en leur proposant différents critères. Derrière cette étude, la volonté des transformateurs était  de s’assurer que les consommateurs étaient prêts à payer le prix pour un lait à l’herbe.

Le premier critère retenu par les consommateurs s’est révélé être une rémunération supérieure des producteurs. Le suivant est le lait à l’herbe, et, le dernier, l’alimentation non OGM pour les animaux.

Forts de ces enseignements, le cahier des charges a été construit autour de ces trois critères, avec pour le pâturage, 15 ares par vache pâturée. Selon les calculs qu’ils ont effectués sur le prix de base A, pour couvrir le surcoût de l’éleveur qui entre dans cette démarche, une rémunération supplémentaire de 15 €/ 1 000 litres devra être faite.

Outre cette plus-value dont ils demandent à la grande distribution de tenir compte, ils attendent aussi de cette dernière qu’elle s’engage contractuellement sur des prix et des volumes. La proposition lui a été soumise dans le cadre des négociations commerciales, qui sont en cours. Pour l’heure, la grande distribution n’a ni rejeté, ni validé la proposition. Affaire à suivre. Réponse fin février, une fois le dernier round des négociations commerciales achevé.

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