Aller au contenu principal

Le ministre de l’Agriculture aux côtés des betteraviers

Sans s’engager formellement, le ministre de l’Agriculture a laissé entendre qu’il était favorable au renouvellement de la dérogation concernant l’usage des néonicotinoïdes en 2022. 

Aucune alternative aux néonicotinoïdes n’a encore été trouvée pour lutter contre la jaunisse. Une nouvelle dérogation pour les semis 2022 devrait être accordée.
Aucune alternative aux néonicotinoïdes n’a encore été trouvée pour lutter contre la jaunisse. Une nouvelle dérogation pour les semis 2022 devrait être accordée.
© Pixabay

C’est avec le regard tourné vers l’avenir que la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) a célébré son centenaire, le 9 décembre 2021, lors de son Assemblée générale annuelle. Après trois années de crise économique, la fermeture de quatre sucreries, le drame de la jaunisse en 2020, puis le gel de printemps, l’horizon s’éclaircit pour les betteraviers. En 2021, les planteurs ont retrouvé des rendements proches de la moyenne historique et le prix des betteraves s’est redressé. «Ce qui devrait permettre aux betteraviers de mieux gagner leur vie cette année», a indiqué Frank Sander, le président de la CGB.

Si les perspectives à court terme sont plus favorables, un certain nombre de défis restent cependant à relever pour sécuriser la culture dans les années qui viennent. Outre l’installation des jeunes, Franck Sander a insisté sur la protection sanitaire de la betterave. À ce jour, aucune alternative aux néonicotinoïdes n’a encore été trouvée pour lutter contre la jaunisse. C’est la raison pour laquelle le président a demandé au ministre de l’Agriculture une nouvelle dérogation pour les semis 2022, en attendant de trouver des solutions de substitution. Les recherches engagées dans le cadre du plan national de recherche et d’innovation et qui ont mobilisé 7 millions d’euros n’ont pas encore abouti. «L’État sera à vos côtés pour accélérer les solutions», a assuré le ministre de l’Agriculture. Il a annoncé qu’il n’hésiterait pas à débloquer des moyens supplémentaires pour trouver des alternatives aux néonicotinoïdes si le besoin se faisait sentir et que la question d’une nouvelle dérogation serait examinée prochainement. 

Sur le plan sanitaire, les betteraviers doivent faire face également à l’extension de la cercosporiose qui provoque une chute des rendements pouvant aller jusqu’à 40 %, et, depuis quelques années, de la progression «fulgurante» du charençon. Apparu dans le centre de la France, sa remontée vers le nord est rapide et il menace désormais les départements betteraviers de la Seine-et-Marne, de l’Aube, de l’Oise et de l’Aisne. Comme la jaunisse, il laisse les betteraviers sans solution.

 

Stockage du carbone

Comme beaucoup d’agriculteurs, les betteraviers fustigent les contraintes réglementaires de plus en plus draconiennes qui pèsent sur eux et la tendance bien française à surtransposer les règles communautaires (ZNT, plan pollinisateurs).  Frank Sander déplore aussi le peu d’empressement mis par les autorités communautaires à revoir le cadre réglementaire de l’édition génomique. Ce qui freine la sélection variétale, «qui a été le principal vecteur de progrès» pour la culture de betterave.

Le président de la CGB s’est prononcé également en faveur de la mise en place d’un dispositif ambitieux de gestion des risques et a plaidé pour un abaissement de la franchise à 20 %. Le projet de loi devrait être examiné à la mi-janvier à l’Assemblée nationale et en février au Sénat, a indiqué Julien Denormandie en espérant que le texte soit adopté définitivement avant la fin de la législature pour que la loi puisse s’appliquer début 2023.

Concernant le changement climatique, la betterave est en mesure d’apporter des solutions par sa capacité de captage. C’est pourquoi, la CGB a créé avec l’AGPB, l’AGPM, la Fop, un label bas carbone pour accompagner les exploitations qui s’engagent dans ce processus. Il reste à valoriser les efforts qu’elles réalisent auprès des grandes entreprises. Pour le moment, ce n’est pas acquis, celles-ci préférant acheter les crédits carbone moins chers à l’étranger. Ce que déplorent Frank Sander et Julien Denormandie, appelant les grandes entreprises à jouer la carte française. 

Quant à la loi Egalim 2 sur le partage de la valeur dans la chaîne agroalimentaire, elle s’appliquera étalement à la filière sucre malgré la réticence des transformateurs. Sur ce sujet, le ministre a assuré qu’il «serait intransigeant dans sa mise en œuvre». De quoi rassurer quelque peu les betteraviers.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde