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Le projet politique de la Chambre régionale d’agriculture

La nouvelle Chambre d’agriculture des Hauts-de-France tenait sa première session, jeudi 25 avril, à Amiens. Les festivités ont été lancées : présentation du projet politique et des commissions qui la composent.

Les élus de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France étaient tous réunis à Amiens pour la première session, le 25 avril.
Les élus de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France étaient tous réunis à Amiens pour la première session, le 25 avril.
© A. P.



Agribashing
, fuite de la valeur ajoutée chez nos voisins, distorsions de concurrence... Voici des sujets qui font frémir le monde agricole. Et pourtant, Olivier Dauger, récemment élu président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, en est convaincu : «Nous pouvons être l’une des plus belles régions agricoles d’Europe.»
C’est ainsi qu’il ouvrait la première session, à Amiens, ce 25 avril. Et d’affirmer : «Nous devons inverser la tendance, grâce à une meilleure compétitivité de nos filières. Nous devons aussi savoir conserver notre richesse : celle d’une agriculture plurielle et diversifiée.»
La clé, selon lui, est la création de valeur ajoutée. «Cela passe, dans le projet politique que nous avons défini, par une agriculture innovante, source de solutions ; par une agriculture impliquée dans les territoires - elle est la dernière activité économique dans certains territoires ruraux - ; par une agriculture résiliante, notamment par rapport au défi climatique ; une agriculture bien ancrée dans ses filières, car l’agriculture ne peut rien toute seule, et nous avons besoin d’un réseau solide pour assurer, entre autres, le renouvellement des générations ; une agriculture de projets, au cœur de l’Europe - les régions auront un rôle important pour la future Pac - ; par la communication et le fait de fédérer l’ensemble des organismes ; et par l’accompagnement agricole, via les formations, les diagnostics dans les exploitations…»

Au plus près des agriculteurs
La chambre se fixe deux objectifs principaux : un axe régional, qui consistera à développer la politique agricole de la région par la création d’outils dans le territoire, et un axe territorial, au niveau des chambres départementales, qui permettra d’être le relais au plus près des agriculteurs.
Pour que ces chambres puissent travailler dans la meilleure efficacité, un projet d’entreprise a été annoncé. «Nous allons définir un organigramme commun, dans lequel les élus et les salariés seront organisés par thèmes», précise Olivier Dauger. Au printemps 2020, un séminaire définira l’étape suivante, qui pourra aller jusqu’à l’employeur unique en fonction du choix des professionnels.
Les activités, elles, seront structurées à l’échelle des Hauts-de-France : service de communication, comité de promotion (appro local, diversification, installation, transmission, méthanisation...), et innovation, recherche et développement, «un gros travail, puisqu’il faut définir une ligne politique et budgétaire de cette organisation». Enfin, les évolutions salariales (départs, recrutements), seront à gérer.

Des motions adoptées
Lors de la séance, deux premières motions ont été adoptées à l’unanimité. La première concerne la Pac, et la requalification en prairie permanente des parcelles déclarées en terre arable. «Nous demandons que ces requalifications soient neutralisées et corrigées dans les dossiers des agriculteurs concernés», annonce Laurent Degenne, président de la FRSEA.
La deuxième concernait l’analyse des différentiels de compétitivité en agroalimentaire. «Nous souhaitons la réalisation d’un audit de compétitivité sur nos filières agricoles principales, en analysant les écarts en matière de réglementation, et que ces écarts soient quantifiés en différentiel de ce coût de revient
Cet audit doit aboutir à des préconisations d’ajustement des différents leviers (Pac, projet de loi de finances et foncière…).

Neuf commissions régionales

La nouvelle chambre régionale se décline en neuf commissions. Toutes ont été présentées par son responsable, lors de cette session. Chaque élu a ainsi pu choisir la ou les commission(s) dans lesquelles il voulait s’engager.

Productions animales
Françoise Crété : «Nous avons défini trois objectifs : le renouvellement générationnel des éleveurs, la qualité et la traçabilité des productions, et le fait d’avoir des collaborateurs formés à nos côtés. Pour cela, nous allons nous appuyer sur les commissions départementales. Il nous semble plus qu’urgent d’infléchir la courbe décroissante du nombre d’éleveurs. Il faut donc les accompagner dans le pilotage de leur exploitation, développer les conseils dans différentes thématiques, comme l’analyse du lait, par exemple, travailler à une meilleure organisation du travail (Cuma, groupement d’employeurs…), développer des références, des supports d’analyse, l’innovation…»

Productions végétales, agronomie
Laurent Cardon : «L’acceptabilité sociale des filières végétales est un enjeu fort. Développer des pratiques agronomiques et la fertilité des sols est compliqué, et les agriculteurs sont parfois perdus. Nous devons donc développer l’offre de services, l’expertise technique et les diagnostics, pour rendre les agriculteurs plus autonomes dans leur choix. En parallèle, il faut poursuivre l’innovation. Nous souhaitons notamment mettre en place un centre de développement, en partenariat avec les différents pôles d’expérimentations qui existent en région.»

IRD (Innovation, recherche et développement)
Sébastien Bocquillon : «Le défi est de développer des pratiques en faveur de l’environnement. En pratique, nous nous efforcerons de développer les programmes de recherche, en s’appuyant sur nos outils. Nous devons aussi développer les références sur les outils numériques pour les évaluer, car ils doivent être au service de l’agriculteur et pas l’inverse. Les références créées seront structurées à l’échelle des Hauts-de-France. La chambre régionale sera le coordinateur des instituts IRD, sous trois piliers : économique, social et environnemental.»

Environnement, climat
Bruno Haas : «L’environnement est un sujet tabou. Pourtant, cette commission prend de l’importance. Son but est de pouvoir répondre aux gens qui interpellent les agriculteurs, et être pro-actif sur les sujets (eau, biodiversité, déchets…). Ce sujet doit être un atout pour les agriculteurs et non une contrainte. Pour l’eau, par exemple, il y a un tas de programmes à négocier avec les agences et autres (MAE, protection des milieux aquatiques, lutte contre l’érosion, partage de la ressource, techniques d’irrigation qui permettent de répondre aux obligations réglementaires…). Nous devons montrer la contribution positive des agriculteurs (stockage de carbone, production d’énergies non fossiles…), et développer les méthodes pour l’améliorer. Mais il faut nous en donner les moyens.»

Economie, stratégie agricole, bioéconomie
Christian Durlin : «L’économie est une vision importante de l’agriculture. C’est aussi une urgence, il faut y répondre pour les générations futures. Nous allons nous pencher sur trois chantiers : les filières, en analysant leurs besoins pour les remettre en compétitivité, leur capacité de développement (protéines, méthanisation, diversification), et en étant en veille par rapport à leur compétitivité ; le travail en transversal, en créant une force de frappe pour recréer de la valeur ajoutée (avec les CCI et collectivités) ; et la Pac, en assurant un travail de veille et en étant force de proposition en région

Installation, transmission, emploi et formation
Francine Theret : «La priorité est le renouvellement des générations. Il faut sensibiliser les exploitants à la transmission et les accompagner. Accompagner les jeunes agriculteurs à la réussite de leur projet, notamment en renforçant le Point accueil information transmission. En emploi et formation, nous disposons d’un système d’enseignement propre, qui permet de se former à des profils différents. Il faut maintenir le lien étroit avec les établissements pour que l’enseignement reste en adéquation avec nos besoins. La formation continue des actifs agricoles est aussi à poursuivre. L’enjeu est désormais d’aller vers le numérique.»

Promotion, appro local et diversification
Laurent Verhaeghe : «Nous voulons développer les débouchés, communiquer sur les circuits courts (Bienvenue à la ferme, appro local, marques collectives), développer l’axe de restauration collective, favoriser le référencement des agriculteurs, accompagner les entreprises dans les grands Salons, et veiller à la répartition de la valeur ajoutée. Pour la promotion : être reconnu comme interlocuteur unique pour mise en relations commerciales . Pour la diversification : être reconnu comme acteur principal, construire le point info diversification et l’animer, accompagner les gros dans le projet de diversification, créer des références. Pour l’appro local : faire entrer le plus de produits possible, faciliter la commande…»

Foncier, aménagement
Hervé Ancelin : «L’objectif est la protection du foncier. La grande valeur agronomique de nos terres est reconnue. En cela, nous ne nous opposons pas au développement économique, nous accompagnons plutôt les maîtres d’ouvrage. Mais nous voulons faire appliquer la doctrine ERC (éviter, réduire, compenser). Compenser, avec la mise en place d’une convention avec la Safer pour que les exploitations en péri-urbain puissent perdurer. Nous réclamerons aussi une juste indemnisation de la perte d’un foncier agricole. Parallèlement, il faut continuer à travailler sur la charte régionale pour une rémunération des services environnementaux que rendent les agriculteurs. Enfin, pour l’aménagement, nous devons travailler à la restructuration foncière, à la lutte contre le ruissellement, et à développer la biodiversité.»

Communication
Luc Smessaert est le responsable. Olivier Dauger : «Elle rassemble toutes les autres commissions. Il faut reprendre la main sur la communication de l’agriculture !»

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