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Les communes arborent les tapis de fleurs de Chepoix

La famille Deffontaines s’est lancée dans une diversification originale, les tapis de fleurs. Ils travaillent pour la société Chamoulaud, basée à Barp près de Bordeaux. Seulement quatre producteurs sur tout l’Hexagone produisent des tapis de fleurs pour cette société.

Composés d’un mélange de superbes fleurs multicolores qui embellissent les communes, les tapis de fleurs sont à la fois gais, vivants, pratiques et peuvent couvrir une surface plus ou moins large avec des variétés multiples. La situation de ces derniers mois donne à tous l’envie de profiter du soleil et des parcs et jardins fleuris. Et c’est à Chepoix, dans l’Oise, que l’on trouve une partie de cette fameuse production. À côté de l’exploitation en polyculture (céréale, betterave, pomme de terre, colza, pois et lin) de 255 hectares, les Deffontaines ont voulu trouver une diversification autre que le maraîchage. «Un voisin nous a présenté cette activité qu’il pratiquait depuis plus de vingt ans. Il voulait que l’on reprenne le flambeau, on s’est donc lancé dans cette aventure», confie Henri Deffontaines, salarié au sein de l’exploitation Saint-Léger. 

Le tapis de fleurs est une technique qui permet d’améliorer la qualité des massifs, de faciliter leur mise en place tout en réduisant l’entretien des espaces verts. L’activité a débuté au printemps 2020. En vrais autodidactes, les jeunes Deffontaines ont appris sur le tas et ont surtout pu compter sur leur mère, fille d’un horticulteur «Elle nous aide énormément. On ne partait donc pas dans l’inconnu comme l’élevage de moutons ou de poules. De plus, la société Chamoulaud nous épaule en nous donnant des conseils techniques», explique-t-il. 

La première année n’a pas été toutefois de tout repos. La crise sanitaire a empêché d’embaucher de la main-d’œuvre lors de la plantation et de la récolte. «Heureusement que toute la famille était présente pour donner un coup de main. On a aussi pu avoir l’aide d’étudiants qui, eux, n’avaient plus de cours», ajoute Henri Deffontaines. Une autre difficulté s’est présentée la deuxième année, le gel. La famille Deffontaines a enchaîné les nuits blanches pour surveiller la température des serres. «On va s’en rappeler de cette période ! Les compositions sont faites pour toute la France, les conditions climatiques ne sont pas les mêmes. Parfois, on reçoit des variétés de fleurs tropicales où il faut une température de 15° minimum. Dès lors, quand on a des nuits comme on l’a vécu, cela devient compliqué», explique Henri Deffontaines.

 

Embellir le plus de communes possibles

Mais comment fonctionne cette production ? Toutes les commandes se font à Bordeaux, les Deffontaines sont juste des producteurs. Du coup, des camions livrent dans le hangar de l’exploitation des plants de fleurs. Ils sont disposés dans des plaques de couleurs variées qui peuvent en contenir de 84 à 288 selon leur taille. «La majorité des plants sont français, d’autres viennent du Pays-Bas. À l’instant, on a tellement de variétés que l’on ne peut pas vous les citer. On produit deux cultures sur une année. Cependant, grosso modo, on a 104 mille plants à planter à la main. Dans le catalogue, la commune peut choisir entre 63 compositions de fleurs. Les commandes annuelles varient de 10 à 700 tapis pour notre production», souligne Clarisse, compagne d’Henri Deffontaines. 

En effet, la production de tapis de fleurs n’est pas mécanisée. Tout se fait à la main. Mais avant toute plantation, il faut d’abord monter les serres. «Une machine déroule un film plastique, ce qui permet à la racine de ne pas se planter dans la terre. On commence à dérouler 9 km de tapis aux alentours du 15 mars. Cela met quatre à cinq jours en fonction du temps. Il y a neuf serres de 105 mètres de long donc 1 050 mètres de tapis par serre. Ensuite, après l’installation de la structure des serres, nous la couvrons avec des bâches. C’est là que l’on prie pour ne pas avoir de vent. Situées sur une petite butte, on essaye de mettre les fleurs les plus fragiles en haut des serres afin qu’elles captent plus de chaleur. Cette année, on a 8 900 tapis avec une marge de 3 % supplémentaire. C’est-à-dire d’autres fleurs plantées en même temps afin de les remplacer en cas de pertes», détaille Henri Deffontaines. Le tapis de fleurs est constitué d’un premier film en fibre de coco biodégradable, ce qui permet aux racines de pousser de façon horizontale. Les racines permettent de tenir le terreau et de porter facilement le tapis. Le dernier film de coco est pré-perforé pour mettre les plants de fleurs. Ainsi, juste une pression d’un doigt dans la terre pour faire un trou et planter le plant de fleurs en fonction de la composition souhaitée. «D’une longueur d’un mètre sur soixante centimètres, le tapis doit être constamment arrosé afin d’être humide tout le temps et que les fleurs s’enracinent bien. Le tapis de fleurs a été créé pour avoir une facilité au désherbage : avec le tapis du dessus, il n’y a pas de mauvaises herbes qui poussent, donc moins d’entretien. Il s’agit d’un bon rapport qualité-prix. Les fleurs sont déjà prêtes, les communes ont juste à poser le tapis sur le parterre. Un paillage d’écorces de pins livré avec le tapis donne un effet esthétique immédiat et limite l’entretien et l’arrosage», signale Henri Deffontaines. 

 

Un embellissement local 

De la plantation à la récolte, les fleurs restent six à huit semaines sous serres. Les tapis de fleurs sont découpés à l’aide d’une débroussailleuse munie d’un disque. Ensuite, ils sont disposés sur palette la matinée, les camions les récupèrent dans l’après-midi et ils sont livrés le lendemain matin. Après ces deux premières années d’activité, la famille Deffontaines réfléchit à la suite. L’ouverture d’une nouvelle serre, mais aussi la gestion des stocks. 

À Chepoix, les tapis de fleurs ne sont livrés que dans les communes alentours, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. «Il y a un vrai potentiel avec les tapis de fleurs. On touche 600 communes, alors qu’en France, il y en a près de 36 mille. 99 % des communes sont encore au godet... mais cela risque de bientôt changer», conclut Henri Deffontaines. Mais la maison-mère souhaite aussi fleurir les châteaux, les golfs, les parcs d’attractions et restaurants. La société Chamoulaud réfléchit à d’autres idées pour développer leur gamme.       

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