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Fertilisation
Les effluents d’élevage : mieux les connaitre pour bien les valoriser

Les effluents d’élevage sont un atout majeur dans la gestion de la fertilité des sols. Ils comportent des éléments fertilisants et de la matière organique nécessaires au sol et aux cultures. Le phosphore et le potassium sont à peu près aussi bien valorisés que des engrais minéraux. Point avec la Chambre d’agriculture sur les économies à réaliser.

La première étape pour bien valoriser ses effluents d’élevage, c’est de connaître leurs compositions. Les facteurs de variation sont en effet multiples : le type d’animaux, le mode de logement, les pratiques d’élevage (alimentation, niveau de paillage des animaux), les conditions de stockage, la dilution éventuelle avec les eaux de pluie ou de salle de traite etc. Ainsi, par exemple, un fumier de bovin peut avoir une teneur en azote qui varie du simple au double (4 à 8 kg/t brute). Le tableau 1 présente la composition moyenne de quelques types d’effluents. Mais, face à cette variabilité, le meilleur moyen pour connaître la composition de ses effluents, c’est encore de faire sa propre analyse (à condition de faire un échantillon représentatif). Pour une quarantaine d’euros vous aurez les caractéristiques agronomiques de votre produit organique.

- Les fumiers ou composts de fumiers bovins, porcins, caprins contribuent à améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol. Ils contiennent des matières organiques plus ou moins évoluées qui agissent directement sur la densité et la stabilité des agrégats et qui alimentent les micro-organismes du sol, favorisant ainsi leur activité. L’indice de stabilité de la matière organique (ISMO) qui permet d’estimer le potentiel humique d’un produit est d’environ 60 % pour les fumiers de bovins, mais il varie selon le niveau de paillage et la maturité. Ainsi, l’épandage de 30 t de fumiers de bovins de litière accumulée apporte environ 3 780 kg d’humus stable/ha (30 t x 210 x 60 %) ; ce qui permet généralement d’équilibrer le bilan humique d’un assolement classique de notre département. L’azote contenu dans les fumiers est, quant à lui, principalement sous forme organique et devra se minéraliser dans le sol pour être assimilable. La minéralisation étant assez lente, une partie seulement sera disponible pour la plante (10 à 30 % environ sur l’année selon le type de fumier, son niveau de paillage et date d’apport).  

- Les lisiers (bovins, porcins) apportent des éléments fertilisants rapidement disponibles pour les plantes. Ils contiennent une forte proportion d’azote ammoniacal (de 50 à 70 % selon les lisiers) qui sera immédiatement utilisable par la culture en se transformant en nitrate, forme préférentielle d’absorption de l’azote par les plantes. Pour bien les valoriser, ces effluents sont à épandre au plus près des besoins des cultures, mais gare à la volatilisation qui peut être très importante en cas d’apports sous forte chaleur ou fort vent ! 60 % de l’azote ammoniacal peut ainsi être volatilisé si on ne met pas de dispositif d’atténuation et cette volatilisation pourra être réduite de 70 % si on enfouit immédiatement. 

- Les effluents avicoles ont une part d’azote ammoniacal plus faible que les lisiers, mais l’azote organique qu’ils contiennent se minéralisent très vite. Ainsi, 50 à 60 % de l’azote total des fientes se minéralise en 1ere année. 

Quelle contribution azotée prendre en compte ?

La contribution des effluents d’élevage à prendre en compte dans le plan de fumure azoté dépendra donc de leur vitesse de minéralisation, mais également de la date d’apport et de la durée de la culture. 

- Les effluents qui minéralisent vite (lisiers, fientes) contribueront beaucoup moins pour une culture de printemps s’ils sont apportés l’été précédent. Dans ce cas, l’azote sera surtout valorisé par la culture intermédiaire piège à nitrate (Cipan) ou dérobée ou se trouvera dans le reliquat. Ainsi, si les conditions climatiques le permettent, il est toujours préférable de privilégier un apport en février/mars pour betterave ou maïs si l’on veut valoriser au mieux l’azote de ces effluents sur ces cultures (coef N minéral des lisiers de bovin à 60 % si apport au printemps contre 10 % en été/automne).

- Pour les fumiers ou composts, qui minéralisent lentement, la contribution azotée pour la culture réceptrice est plus limitée. On peut tabler sur une minéralisation potentielle de l’azote de 20 à 30 % pour un fumier de bovin selon son niveau de paillage. Le coefficient d’équivalent N minéral est estimé à 20 % pour un fumier de bovin pailleux quel que soit la période d’apport (il est de 15 à 30 % si c’est un fumier de bovin bien décomposé selon un apport d’été ou de printemps). On privilégiera les apports d’automne pour une bonne décomposition du produit, surtout s’il est très pailleux.

Une bonne disponibilité P, K pour tous les effluents d’élevage

Quel que soit le type d’effluents d’élevage (fumiers, lisiers), les fertilisants de fonds (phosphore, potasse, magnésie) qu’ils contiennent seront disponibles très rapidement. Ils peuvent couvrir tout ou partie les besoins des cultures. L’efficacité du phosphore se situe entre 70 et 95 % par rapport à celle d’un phosphore minéral. Le potassium dispose quant à lui d’une efficacité similaire à celle des engrais minéraux. Ainsi, à 35 t/ha, le fumier de bovin couvre les besoins en P d’un maïs fourrage sur un sol limoneux bien pourvu et répond largement à ses besoins en K (apport moyen d’environ 80 kg de P2O5 et 300 kg de K2O disponibles).

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