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Les pêcheurs s’adonnent à nouveau à leur paisible loisir

Depuis le premier week-end de déconfinement, les cannes à pêches et les hameçons ont retrouvé les bords de l’eau, en rivière comme en étang, pour le plus grand bonheur de leurs propriétaires. Reportage à Conty.

Pas moyen d’attraper le moindre gardon, ce mercredi, mais Guy apprécie le retour au bord de l’eau.
Pas moyen d’attraper le moindre gardon, ce mercredi, mais Guy apprécie le retour au bord de l’eau.
© A. P.

Pas moyen d’attraper le moindre petit gardon. Ce mercredi, les poissons de l’étang numéro 6, nommé les Étournelles, à Conty, boudent les pinkies de Guy Yung. Peu importe, pour le pêcheur de quatre-vingts ans, qui vient ici depuis 1987 titiller les brochets, les tanches et autres poissons blancs, le plaisir est avant tout de retrouver la sérénité du bord de l’eau. «Je relâche tout ce que je pèche, car je déteste le poisson, s’amuse le passionné. Ce que j’aime dans cette activité, c’est la tranquillité et la beauté du site.»

Comme Guy, les pêcheurs de la Somme ont été informés de l’heureuse nouvelle la veille du premier week-end déconfiné. «Un arrêté préfectoral, prit le vendredi 15 mai, a autorisé la pêche sans restriction dans tout le département. Pour nous, c’était une énorme satisfaction», se réjouit Michel Blanchard, président de la Fédération de la Somme pour la pêche et la protection du milieu aquatique. Aussitôt, plus de mille cartes de pêche ont été demandées, signe de l’impatience des pêcheurs de retourner à leur loisir. «La présence du soleil est la cerise sur le gâteau. Un temps parfait pour pêcher le brochet en première et deuxième catégorie, la truite en première catégorie ou encore le gardon en deuxième catégorie», précise Michel Blanchard. Les mesures barrière restent évidemment de mise, mais elles s’avèrent faciles à mettre en place dans le cadre de cette activité plutôt solitaire. À Conty, l’étendue du site permet une distanciation sociale plus que raisonnable.

Comprendre le milieu dans son ensemble

Au bord de l’étang numéro 1, le Saint-Ladre, Armand Rigaux s’est octroyé deux heures de plaisir avant de retourner aux révisions. L’étudiant en géologie à UniLaSalle, à Beauvais, apprécie ces instants de répit en pleine nature. «Issu d’une famille de pêcheurs, on ne m’a pas laissé le choix : on m’a mis une canne à pêche dans les mains dès mes premières années», s’amuse-t-il. Ce qui le passionne : «comprendre le milieu dans son ensemble. Je compare les robes des truites de chez nous avec celles des truites d’Alsace, et je cherche les raisons de cette diversité, par exemple

La technique est au centre de la pratique. «Il y a des moments de frénésie où les poissons sont en pleine activité alimentaire, et où il suffit de plonger sa ligne dans l’eau pour en attraper. Et puis il y a des journées comme aujourd’hui, peu mordantes, où la connaissance des astuces est indispensable. Il faut adapter le type de ligne ou encore la couleur du leurre selon la température, l’ensoleillement, la pression atmosphérique… Je prends en compte une dizaine de facteurs !»

Mais pour l’adepte des pratiques innovantes et du matériel de pointe, les anciens restent de bons conseils. «Ils détiennent l’essentiel du savoir quant aux comportements des poissons. Ils savent observer et ont du recul.» Les perches et les brochets, ce jour-là, ne s’étaient cependant pas laissé duper par les leurres d’Armand Rigaux.

En étangs ou en rivière ?

À quelques centaines de mètres, Lilian, lui, a choisi de pêcher la truite dans la Selle. Voilà cinq minutes qu’il a commencé, alors difficile de dire si l’espèce est plus coopérative que ses congénères d’étang. «J’aime aussi pêcher en rivière car c’est une pratique plus technique, explique l’amateur. Il faut observer pour repérer le poisson, se déplacer régulièrement…» Tous sont cependant d’accord sur une chose : quel bonheur de pratiquer à nouveau !


Moins de pêcheurs cette année ?

La Fédération de la Somme pour la pêche et la protection du milieu aquatique regroupe quarante-neuf associations agréées pour la pêche, qui regroupaient plus de dix-huit-mille adhérents en 2019. Mais Michel Blanchard, président de la fédération, craint que le Covid-19 ait un impact sur les adhésions de cette année. «Beaucoup ont peur d’un reconfinement et hésitent à prendre une carte», confie-t-il. La saison promet pourtant encore de belles parties de pêche.

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