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Les performances économiques et environnementales de l’agroécologie

Selon une étude de France Stratégie, les exploitations qui relèvent de l’agroécologie (agriculture biologique, MAEC systèmes, haute valeur environnementale, fermes Dephy), produisent généralement des résultats économiques meilleurs que ceux de l’agriculture conventionnelle.

Les exploitations engagées dans des pratiques agroécologique présenteraient des performances supérieures à d’autres, avec des résultats hétérogènes.
Les exploitations engagées dans des pratiques agroécologique présenteraient des performances supérieures à d’autres, avec des résultats hétérogènes.
© Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

L’agroécologie est-elle rentable pour l’agriculteur ? C’est l’objet d’une étude, «les performances économiques et environnementales de l’agroécologie» que vient de publier France Stratégie, à l’heure où les pouvoirs publics en font une priorité pour assurer la transition vers une agriculture plus durable et répondre aux défis du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Tout en corrigeant les effets négatifs de l’agriculture conventionnelle sur l’environnement et la faiblesse des revenus agricoles.

Sur la base de l’analyse de données économiques issues de la littérature scientifique, complétée par un modèle élaboré à l’échelle d’une exploitation céréalière type, les auteurs estiment que les exploitations agroécologiques présentent en général des résultats économiques à moyen terme supérieurs à ceux des exploitations conventionnelles, avant les aides de la PAC. C’est particulièrement le cas des exploitations en agriculture biologique (AB) qui affichent le plus souvent un gain économique au terme de leur période de transition. Ces exploitations bénéficient simultanément d’une réduction des charges liées à l’achat et l’utilisation d’engrais, de produits phytosanitaires et de prix de commercialisation des produits plus élevés. Même si le moindre recours aux herbicides entraîne des charges de mécanisation et de main d’œuvre plus élevées. Quant à la baisse des rendements et donc des volumes de production, ils sont compensés par de meilleurs prix de vente.

 

Résultats hétérogènes

A la meilleure rentabilité finale de l’AB, s’ajoute le plus souvent une moindre dispersion des résultats ainsi qu’une meilleure stabilité dans le temps. Cela s’explique par une plus grande régularité des rendements globaux sur l’ensemble de l’exploitation, grâce à la diversité des productions et le choix de variétés plus rustiques. Mais aussi par des prix moins volatils car le plus souvent contractualisés avec des entreprises sur le moyen terme. Cependant, selon les productions et les régions, les bénéfices économiques sont très hétérogènes. Ainsi en viticulture, la très bonne valorisation des vins bio compense largement les coûts supplémentaires liées à l’augmentation des charges et la réduction des rendements. En revanche, pour les autres productions, le prix des produits bio ne permet pas de compenser seuls la réduction du rendement. En maraîchage ou en élevage laitier par exemple, ce sont les réductions des charges opérationnelles qui compensent les pertes de production. Mais en élevage bovin viande, le bio dégage un résultat moins favorable que le conventionnel, selon les données de la littérature.

Aides déconnectées

D’une façon générale, les exploitations mettant en œuvre des MAEC systèmes sont généralement rentables à moyen terme. Mais les produits ne bénéficient pas de prix plus avantageux contrairement à l’AB, les agriculteurs restants dépendants du prix du marché. Idem pour les fermes Dephy qui sont généralement rentables à moyen terme, mais pas dans tous les cas, les bénéfices étant liés à la réduction des pesticides.

Contrairement à l’AB, ces exploitations MAEC et Dephy ne bénéficient pas de signes d’identification connus par le consommateur, ce qui ne leur permet pas de dégager de réels bénéfices. L’agriculture HVE présente également un très haut niveau d’exigences environnementales, mais il n’existe pas d’analyse précise sur leurs résultats économiques dans la littérature. En conclusion, «le développement de l’agroécologie apparaît possible et souhaitable pour accélérer la transition de notre système alimentaire vers la durabilité, notamment via des cahiers des charges des plus exigeants (AB et HVE)», estiment les auteurs. Mais il faudrait proportionner les aides publiques allouées aux exploitations agricoles – notamment les aides de la politique agricole commune – aux efforts des agriculteurs pour réduire leur impact sur l’environnement ou pour fournir des services environnementaux, précisent-ils. Contrairement à la situation actuelle où les aides sont trop déconnectées des exigences environnementales, observent-ils.

Qui sont les exploitations engagées dans l’agroécologie ?

L’agroécologie regroupe toutes les pratiques agricoles fondées sur une utilisation optimale des ressources naturelles pour réduire au minimum le recours aux intrants de synthèse - engrais chimiques et produits phytosanitaires - et accroître la résilience et l’autonomie des exploitations. De nombreux référentiels privés ou publics se rattachent à ces pratiques ou s’en réclament : agriculture biologique (AB), mesures agro-environnementales et climatiques systèmes (MAEC), haute valeur environnementale (HVE), fermes Dephy, LU’Harmony, Agri CO2 notamment. Certains impliquent de repenser l’ensemble du système de production (AB, HVE), tandis que d’autres nécessitent uniquement de faire évoluer les pratiques, avec des cahiers des charges plus ou moins exigeants (MAEC Systèmes, fermes Dephy). Certains bénéficient d’aides publiques comme l’AB et les MAEC, d’autres non. Certains donnent lieu à des signes de reconnaissance par les consommateurs comme AB, HVE, quand d’autres n’en ont pas (MAEC Systèmes, Fermes Dephy).

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