Les trésors de la peinture italienne de Picardie exposés au Louvre-Lens
Le musée de Louvre-Lens ouvre, dès le 18 octobre, l’exposition «Heures italiennes, chefs-d’œuvre des Hauts-de-France», qui regroupe des tableaux inédits de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais.
Un «rassemblement de tableaux exceptionnels, qui démontre de manière éclatante la richesse des musées de notre région». C’est ainsi que Marie Lavandier, directrice du musée du Louvre-Lens, définit la nouvelle exposition «Heures italiennes, chefs-d’œuvre des Hauts-de-France», qui se tiendra dans le musée lensois, du 18 octobre au 28 mai.
Cette année, une série d’expositions regroupées sous le titre «Heures italiennes, trésors de la peinture italienne en Picardie, VIXe-VXIIIe siècles» a déjà eu lieu en Picardie. Un choix de deux cent trente tableaux, provenant des musées et des églises de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme a été exposé dans quatre villes : les Primitifs au musée de Picardie à Amiens, la Renaissance au musée Condé à Chantilly, le XVIIe siècle au Mudo-musée de l’Oise et au Quadrilatère à Beauvais, et le XVIIIe au musée national du Palais à Compiègne. Dix autres manifestations ont été organisées en parallèle pour révéler des aspects inédits des collections.
«Pour accompagner la création de la nouvelle grande région, j’ai souhaité que le Louvre-Lens intègre à son tour ce projet, désormais porté par l’Association des conservateurs des musées des Hauts-de-France», explique Marie Lavandier. Les commissaires Nathalie Volle, Christophe Brouard et Luc Piralla ont donc imaginé pour le Pavillon de verre du musée lensois une manifestation totalement originale pour conclure ce cycle d’expositions.
Un accrochage inédit
«Heures italiennes. Chefs-d’œuvre des Hauts-de-France» confronte pour la première fois des ensembles cohérents de peintures conservées aussi bien dans le Nord-Pas de Calais qu’en Picardie, par le biais d’un accrochage inédit. Les dialogues que propose l’exposition prennent forme par le rapprochement d’une vingtaine de tableaux de maîtres italiens des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, autour de quatre thématiques.
La première met à l’honneur la tragédie du paysage. Une série de marines réunit des scènes de tempête ou de naufrage aussi spectaculaires que terrifiantes, tandis que des paysages tourmentés et des caprices nocturnes dans les ruines témoignent déjà d’un sentiment pré-romantique. On y admire, par exemple, «Tempête sur la mer, avec un navire jeté sur les récifs», une huile sur toile de Pieter II Mulier, dit Pietro Tempesta, peinte entre 1684 et 1701, que prête le Musée de Picardie d’Amiens. Avec ce tableau, le peintre hollandais décline un thème qui a fait son succès de Rome à Milan : navires pris dans la tempête, ciel contrasté, camaïeu de bruns et de terres.
La deuxième section présente différentes variations d’une figure féminine entourée d’enfants, toutes datées du XVIe siècle et illustrant tantôt la Charité, tantôt la Sainte famille. «La Charité», de Francesco Salviati (Florence, 1510 - Rome, 1563), une huile sur bois habituellement exposée au musée Jeanne d’Aboville, à La Fère, en fait partie. Cette allégorie de la Charité, traduction mature des différentes recherches entreprises depuis Andrea del Sarto autour des prototypes de Raphaël, de Léonard et de Michel-Ange, serait l’une des plus belles création du peintre.
La lumière, élément dramatique
Une troisième salle fait place aux suiveurs du Caravage, tels que Jusepe de Ribera, dont l’art se caractérise par un goût du réalisme, une simplification des formes et une utilisation de la lumière comme élément dramatique. Son tableau «Saint Jean-Baptiste enfant avec l’agneau» (Jàtiva, 1591 – Naples, 1652) est lui aussi prêté par le Musée de Picardie d’Amiens. Il représente l’Evangile de saint Jean qui rapporte qu’au moment de baptiser le Christ dans le Jourdain, Jean le Baptiste aurait dit : «Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le pêché du monde.». Ainsi, l’animal fait référence au Christ lui-même. Ce tableau est un exemple frappant de la vogue des représentations de jeunes garçons sexuellement très ambigus, popularisés par le Caravage lui-même, dont Ribera s’acquitte avec beaucoup de brio.
L’exposition s’achève sur la peinture d’Histoire, aussi bien mythologique - avec les grands décors baroques de Gaulli par exemple - que religieuse, dont une rare peinture d’Alessandro Magnasco, «L’Adoration des mages», ou encore «Suzanne et les vieillards», de Giovanni Martinelli (Montevarchi, 1600 – Florence, 1659).
Informations pratiques
Dates de l’exposition : du 18 octobre 2017 au 28 mai 2018.
Horaires d’ouverture : tous les jours de 10h à 18h ; fermé
le mardi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.
Entrée libre.
Catalogue de l’exposition : 44 pages, 40 illustrations : 4,95 euros
Adresse : Musée du Louvre-Lens, 99 rue Paul Bert, 62300 Lens.
Contact : 03 21 18 62 62 ; www.louvrelens.fr
La scène du Louvre-Lens propose plusieurs rendez-vous autour de l’exposition (visites encadrées, ateliers, conférences et spectacle).
Renseignements et réservations au 03 21 18 62 62.